Tôt ou tard ce pays va se libérer et les relations avec des pays comme le Maroc et la France seront revues nécessairement. Les accords sur le pétrole, les mines et autres ressources halieutiques, les accords de défense, la base militaire française, les entreprises commerciales de la France et les autres groupes stratégiques du Maroc (Gabon Télécom, UGB, etc.) auront le choix entre une législation fiscale à part et quitter notre pays.
Ce que la France ne fait pas au Maroc le Maroc ne viendra pas le faire au Gabon. Ce que la France fait dans ce pays comme soutien à la dictature et aux crimes contre l’humanité (blocage de la CPI et des sanctions de l’Union européenne), elle ira le faire ailleurs. Et l’on verra ce que, sans le pétrole gabonais, le bois et le manganèse, ce que ces centaines de Français, qui prospèrent allègrement dans ce pays et chez eux, vont devenir. La sortie du Franc cfa constitue aussi un remède. Pourquoi le Maroc n’a-t-il pas pour monnaie le franc Fcfa, mais plutôt sa propre monnaie, le dirham, plus fort que le Fcfa ? Nous ne devons pas avoir peur de le dire, la libération du Gabon passe par la rupture avec ce passé colonial suranné qui continue de tuer les Gabonais et à bloquer notre développement. Notre pays, par ses ressources, devrait être une honte pour la France. De même, Mohamed VI se moque délibérément du Gabon et des Gabonais. Un président est devenu physiquement inapte et qui, en tant qu’être humain, a besoin de soins appropriés, mais le Maroc estime que le Gabon mérite ce genre de président.
En France, la démocratie est une règle. Au Gabon les violences post-électoralessont normales. Le soutien à une seule famille qui dirige le pays de père en fils depuis 50 ans sans développement tangible dans n’importe quel domaine est normal. Le Gabon n’est ni un département d’outre-mer (Dom) ni un territoire d’outre-mer (Tom) de la France et jamais ne remplacera le territoire que l’Algérie et le Polisario veulent arracher au Maroc. Voilà une puissance qui peine à maintenir son autorité sur son propre territoire parce que les aspirations légitimes des populations de ce territoire (Sahraouis) sont ailleurs et non à Rabat.
Le Gabon libre ne sera pas obligé, demain ou après-demain, de continuer à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le Gabon de demain sera obligé de nationaliser tout le secteur pétrolier et minier aux mains de la France pour relancer son propre développement économique et humain. Le monde a changé. Les puissances étrangères, qui pensent perpétuer au Gabon ce qu’ils ne font et ne peuvent pas faire ailleurs, vont comprendre qu’au Gabon il n’y avait pas que la famille Bongo, mais tout un peuple. L’image que ces puissances ennemies du Peuple gabonais ont donné à notre pays dans le monde est celle d’un pays où n’y a pas de vrais opposants, où les Gabonais sont des gens qui ne savent rien, sont pauvres et donc facilement manipulables. Mais aucun régime n’est éternel sur terre. Et la France, qui a connu les pires régimes cruels et tyranniques dans son histoire, le sait. La libération du peuple gabonais se fera sous peu avec ou sans la prise de conscience de la France et du Maroc et ce sera à leurs dépens.