Patrick Eyogo Edzang (PEE) que l’on pensait inéligible se dit finalement candidat. Répondant à la question posée par « Nku’u Le Messager » du mardi 1er mai 2018, sur son « inéligibilité non encore levée », il affirme : « je ne crois pas que l’inéligibilité soit à lever. La question est de savoir si je pourrai participer à l’élection législative prochaine. Dans la décision de la Cour constitutionnelle, il est stipulé, noir sur blanc, que je ne peux pas être éligible jusqu’à la prochaine élection générale. Entre la prochaine élection législative qui va se tenir dans quelques mois et mon inéligibilité, il y a eu entre temps une élection générale, celle de la présidentielle d’août 2016. Donc, mon inéligibilité est un faux débat, je serai bien candidat ».
Reste tout de même la clarté des termes de la décision de la Cour constitutionnelle qui interdisent toute ambigüité. Il s’agit de la « Décision n°4/CC relative à la requête présentée par Monsieur Jean-Michel Edou, conseiller municipal tendant à l’annulation de l’élection du maire et du premier adjoint au maire de la commune de Bitam, province du Woleu-Ntem du 4 mars 2016 » qui décide exactement ceci : « article 2.- Messieurs Jean-Michel Edou, Eusèbe Nguema Edzo et Patrick Eyogo Edzang sont frappés d’une inéligibilité de cinq (5) ans à compter de la prochaine élection politique ». Ce qui est plutôt limpide et ne souffre d’aucune confusion possible. Eyogo Edzang ne peut désormais être candidat qu’en 2021, si on décompte à partir d’août 2016 (date de la dernière élection politique). Autre écueil probable pour le ministre de Démocratie Nouvelle (DN), l’annonce d’un autre candidat DN – parti auquel appartient également PEE – dans la commune de Bitam pour les prochaines législatives. Son nom : Macaire Edzang Ondo. Le parti de René Ndemezo’Obiang devra donc faire un choix qui devra tenir compte de l’adversité politique environnante. D’autant que le nombre de candidats essandone, le clan dominant du coin, s’annonce élevé. L’indépendant Pascal Boileau Obiang Ondo, Clotaire Edou Nkoulou des « Démocrates » de Guy Nzouba Ndama. Sans oublier Tony Ondo Mba, proche de l’AJEV, distributeur de dons à foison mais… neveu direct de Macaire Edzang Ondo. Côté Union nationale, François Ondo Edou, un autre essandone, serait déjà à la manœuvre. Quant au Parti Démocratique Gabonais, même si rien ne transpire encore, tout donne à penser que ce parti ne renouvellera pas l’expérience Pastor Ngoua N’neme, essangui (un autre clan), et que cela pourrait être un autre essandone qui porterait les couleurs du PDG. Ce qui n’est pas pour simplifier les choses.
Les essandone devront d’abord faire le point entre eux avant d’affronter les prétendants ressortissants d’autres clans fortement présents dans la commune, comme les effack, par exemple mais également un taux d’abstention qui pourrait s’avérer préjudiciable pour la crédibilité politique du clan dont les principales figures ont souvent accompagné le pouvoir des Bongo.