Cette lettre ouverte que nous publions intégralement, vient d’un lieutenant de la gendarmerie nationale à la retraite. Il rappelle au nouveau patron de la gendarmerie nationale, la mission qui est la sienne, tout en mettant au grand jour, les travers de ses anciens collègues, communément appelés « classe ».
Monsieur le commandant en chef,
C’est dans le quotidien « L’union » du 03 avril 2020, en ses pages de 7 à 10, que les populations gabonaises se sont imprégnées des changements nominatifs au sein des forces de sécurité et de défense.
A cet effet, certaines personnes, militaires ou civiles, ont accueilli joyeusement ces nominations, d’autres avec tristesse. C’est dans cette optique que vous êtes sans ignorer, que toute prise de commandement doit apporter des changements meilleurs, favorables à votre corporation.
C’est pourquoi, il serait absurde de vous rappeler que la Gendarmerie nationale est le corps d’élite d’un pays d’où, les populations que nous sommes, pensent que vous serez à l’écoute qui est également la priorité du chef de l’Etat qui estime qu’il serait grand temps pour vous de nettoyer les écuries.
Pour appuyer cela, le constat fait est que les gendarmes deviennent des hommes d’affaires. Ce qui n’est pas un mal en soit, encore faudra-t-il qu’ils justifient leur fortune. Vos administrés choisissent désormais là où ils doivent servir, notamment avec l’appui de certainement personnalités politiques. Les cas sont nombreux. Ne pouvant pas tous les énumérer, je ferai trois (3) observations :
Première observation : l’actuel commandant de brigade de SIAT Mitzic, l’adjudant-chef major Mbeng, natif de ladite localité ; A peine en service dans cette brigade, il fait déjà parler de lui négativement. Primitivement en poste à Ndjolé, chef-lieu du département de l’Abanga Bigne dans la province du Moyen-Ogooué, il y avait commis d’autres fautes graves. Vous mènerez vous-mêmes vos enquêtes…
Ensuite, ne pouvant pas atteindre ses objectifs, ce sous-officier supérieur par le canal de sa cousine ministre déléguée native de Mitzic, s’est vu affecté en qualité de commandant de brigade de cette localité, en remplacement de l’adjudant-chef Asseko Dexter qui également, serait impliqué dans différents vols au sein de la société FOREX. Ce dernier ayant des relations au sein de votre hiérarchie, nonobstant les enquêtes diligentées de la section des recherches du Woleu-Ntem, n’a jamais été inquiété. Aujourd’hui, se retrouvant à Makokou, il se réjouit du fait que son mentor vient d’avoir une promotion et se venterait même de rebondir d’ici peu.
Actuellement, l’adjudant-chef major Mbeng ne perd pas son précieux temps. Il le dépense en montant des murs à quelques kilomètres de la société SIAT Oyem en partant de Mitzic (voir illustration). Certains de ses collaborateurs affirment qu’il ferait « cotiser » les routiers et autres opérateurs économiques pour l’avancement de son chantier. Ceci sans crainte de représailles de la part de sa hiérarchie. A vous de vérifier.
Aujourd’hui, la brigade de Mitzic une unité de règlement des affaires, car son commandant de brigade exonère toute sorte de poursuites judiciaire afin d’opter pour la procédure extrajudiciaire dès l’instant où les pots-de-vin seraient miroités par les mis en causes. En l’absence de preuves, des enquêtes peuvent être diligentées à ce sujet.
Deuxième observation : dans la semaine du 23 au 29 mars 2020, un agent révoqué de la Garde républicaine nommé Yannick Abiaghe Ossima, résidant du village Nzafieng situé à 23 kilomètres de Booué, en partant du carrefour Nkoumameyong dans la province de l’Ogoou-Ivindo, a ouvert le feu sur son voisin Vetou d’où, malgré le gravissime délit pénal, le jeune homme n’a jamais été interpellé par les forces de l’ordre locale du simple fait que le capitaine commandant de compagnie, serait à la manœuvre, freinant ainsi toute opération entreprise par la brigade locale. Pire encore, le commandant de brigade locale vivrait en concubinage avec la sœur cadette du capitaine qui est tenancière d’un bar. A ce jour, le mis en cause a pris la fuite pour se réfugier à Libreville, laissant son arme avec son père, ancien policier, le nommé Thomas Ossima.
Troisième observation : De nos jours, les mutations sont connues d’avance par certains officiers et sous-officiers qui savent qu’ils seront affectés. Par exemple, le cas de l’adjudant-chef Mamouaka qui en moins de six (6) mois, est l’actuel commandant de brigade adjoint de Ndjolé Setrag. Il aurait affirmé là-bas qu’il serait bientôt commandant de brigade titulaire, car selon lui, les punitions se bannissent par les relations.
Il y a lieu de rappeler que le commandant de groupement d’Oyem avait favorisé la mutation de l’adjudant Olame à la brigade de Booué pour que son épouse devienne adjointe au commandant de brigade. Ce qui fait qu’un climat délétère règne actuellement entre le commandant de brigade et le commandant de compagnie. On signale en outre la disparition d’un carnet d’amendes forfaitaires de 24 000 fcfa là-bas.
Le gouvernement ayant décidé de la fermeture des frontières dans la lutte contre le Covid-19, il se trouve que certains gendarmes en poste aux frontières à Bitam, exigent des commerçants, le versement d’une « taxe de passage » de 10 000 fcfa.
Tout en estimant que rien ne vous échappe, car, hier encore, vous étiez chef d’état-major de département, aujourd’hui fraîchement nommé Commandant en chef de la gendarmerie nationale, vous connaissez un bout sur la réalité de ce corps.
Que peut-on attendre d’autre d’une république bananière où les citoyens n’ont même pas accès à l’eau potable, un bien tellement élémentaire. Même la Primature pue la chiote!!