L’opération de démolition des habitations construites sur les emprises des projets d’aménagement des routes et des bassins versants a officiellement débuté le lundi 2 juin 2025 à Libreville, sous la supervision du ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgard Moukoumbi, et du directeur général de l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC), Gildas Mickoto.
Les zones concernées par cette première phase de démolition sont notamment les quartiers du haut et du bas de Gué-Gué, ainsi que les abords situés derrière l’Assemblée nationale. Si le spectacle des bulldozers détruisant les habitations, en présence des forces de défense et de sécurité, a suscité l’émotion parmi les résidents, ces derniers n’ont pas été pris de court. Selon les autorités, l’opération a été précédée de plusieurs campagnes de sensibilisation sur le terrain.
« Tout le monde ici le sait depuis une dizaine d’années que l’État a des projets dans cette zone. […] Nous sommes passés ici, nous avons demandé aux uns et aux autres de prendre des dispositions. Aujourd’hui, nous rentrons dans la phase d’exécution », a déclaré Gildas Mickoto.
En effet, pas moins de cinq missions de concertation ont été organisées : la première en août 2024, suivie de rencontres en septembre 2024, mars 2025, le 29 mai dernier, et une dernière intervention durant le week-end précédant les démolitions.
Cette opération vise à libérer les zones essentielles pour la construction des bassins versants et des voies de contournement, indispensables à la prévention des inondations et à l’amélioration de la circulation à Libreville.
« Le bassin versant a une emprise quasiment sur 5 mètres. Toutes ces personnes sont installées près du canal. Or, ce canal n’est pas suffisant. Il faut l’élargir. […] Nous n’avons pas le choix. Il faut développer notre pays et ça va être à ce prix-là. Nous allons y arriver », a affirmé Edgard Moukoumbi, ministre des Travaux publics et de la Construction, justifiant l’importance des travaux engagés.
Face à cette opération, les réactions des habitants sont partagées. Si certains ont quitté les lieux volontairement après avoir été informés, d’autres ont fait de la résistance en poursuivant leurs constructions, malgré les multiples mises en garde des autorités compétentes.
Ces occupations illégales, situées sur le domaine public de l’État, entravent les efforts des autorités dans la modernisation urbaine. Toutefois, Les autorités affirment rester fermes sur l’application de ces mesures, dans le cadre d’une stratégie plus large d’aménagement du territoire et de lutte contre les catastrophes naturelles comme les inondations.
Lecia Marline