Avec les derniers développements de l’actualité politique et la prochaine arrivée programmée du président de la transition dans le département de l’Abanga-Bigné, les populations de Ndjolé ne savent plus où donner de la tête, tellement la confusion s’insinue dans les esprits entre les actes de bienfaisance posés par certains fils du terroir, comme Dieudonné (Daltry) Nang-Eko, terrorisé et emprisonné avec une centaine de ses soutiens en octobre 2018, et les manœuvres machiavéliques de couloir de remise en selle honteuse des perfides qui géraient avec égoïsme, arrogance et brutalité sous le régime déposé le 30 août dernier.
Qu’est-ce qui ne tourne décidément pas rond à Ndjolé, cette ville naguère frondeuse, étrangement féminisée et ramollie politiquement avec l’arrivée aux affaires de personnages qui ont choisi de faire du mysticisme le plus sombre un allié permanent ? D’une certaine roublardise éhontée également en changeant au gré des vents traversant les courants de l’ancien parti inique, des appelistes, au Mogabo en passant par les jeunes volontaires émergents de Brice Laccruche Alihanga. Parvenant ainsi à survivre aux houleuses tempêtes des disgrâces et des emmurements dont Ali Bongo Ondimba n’a pourtant pas été avare pendant ses quatorze ans de règne. Surgissant de résidences où on les a crus naïvement assignés pour recommencer à poignarder dans le dos des populations et des cadres plus discrets du même camp qui pensaient s’en être définitivement libérés.
Ce mot libération qui semble avoir décuplé leur énergie de rester là mbembè. Même s’il fallait payer pour cela le prix fort de s’exhiber ou de ramper devant ceux qui, depuis bientôt sept mois, leur ont fait passer des nuits cauchemardesques face à l’incertitude permanente et insupportable du lendemain. Partagés qu’ils étaient entre la hantise de retrouver, en prison, la distinguée première dame dont ils se vantaient d’avoir la confiance absolue ou de finir dépouillés de biens dont l’origine, limpide, serait laborieusement traçable.
Sous Omar, puis sous Ali, le raccourci de l’épouse a souvent été vite trouvé pour durer ou rebondir. Sous Brice Clotaire Oligui Nguema, la même recette commencerait à être utilisée. Une stratégie éculée mais éprouvée qui passerait très mal chez certains « ennemis » d’hier du parti comme le…puissant (la membre du gouvernement n’avait pas pu le faire traduire en conseil de discipline après la publication d’un audio de dénonciation) président fédéral d’Ebel-Menguègne, Dany Daniel Ndong-Ondo, lequel vient de se fendre d’une lettre ouverte au président de la transition pour avoir aperçu dernièrement lors d’une visite privée au Congo Brazzaville Denise Mekam’ne aux côtés de la femme du président de la République, Zita Oligui Nguema (Lire par ailleurs).
On en est ainsi choqué et à se demander dans la ville chère à Emmanuel Ekomi-Ekang, alias la minute du parti, dans quelle direction va exactement cette transition et si la libération dont on parle à travers le Gabon ne concernait que quelques localités du pays. Et pourtant, Ndjolé, avec Dieudonné Daltry Nang Eko, a été parmi les premières localités du Gabon à célébrer solennellement dans les rues,l’avènement du CTRI et de son leader charismatique au pouvoir. Une marche de soutien à travers la ville a été d’ailleurs ponctuée par l’organisation d’une messe d’action de grâce en l’église catholique de Missanga. Du reste, depuis lors, le camarade modéré a continué à œuvrer, avec ses moyens, au bonheur des populations de l’Abanga-Bigné bien au-delà de son fief de la commune de Ndjolé où il possède, entre autres, un établissement d’enseignement secondaire. Il a ainsi fait des dons de fournitures scolaires dans l’ensemble du département de l’Abanga-Bigné.
Il semblerait que c’est sa dernière action sociale, sous la forme d’une caravane médico-chirurgicale, qui aurait ravivé la colère et aiguisé la jalousie à ses dépens. Une action qui n’aurait pas été du goût des tenants de l’ordre ancien qui se recyclaient quasiment dans le même temps à Louis avec l’ambition de répondre présent à Ndjolé lors de la visite républicaine prochaine du président de la transition. Cette escapade serait-elle sans risques pour eux ? Seul l’avenir nous le dira. Mais qu’ils se souviennent de l’accueil qui leur avait été réservé lors de la cérémonie d’investiture du Gl de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema avec des bordées d’injures et de quolibets. Sans doute n’en ont-ils rien à faire si tel est le petit prix à payer pour régner à nouveau sur les pauvres petits motaristes dépouillés d’une circonscription où l’or et le manganèse aiguisent les appétits de politiciens sans scrupules et sans éthique.
A bien y regarder, on perçoit maintenant très clairement les mains de telles personnalités dans les rares promotions concédées naturellement à l’Abanga-Bigné lors de la mise en place des délégations spéciales départementale et communale. Mais aussi un peu plus au-dessus : mettre l’homme qu’il faut pour mieux le manipuler et le contrôler. Mais aussi entourer les valeurs esseulées de médiocres pour compromettre leurs chances de réussite. Ne dit-on pas que Denise Mekam’ne serait derrière la nomination de la nouvelle ministre aux dents de lait en politique, mais pédégiste de l’Abanga-Bigné ? Elle serait, dit-on à Ndjolé, une de ses obligées… Pour eux, ça a toujours été comme ça avec Ali Bongo Ondimba. Et maintenant avec Brice Clotaire Oligui Nguema. Minal ! Ça ne passera pas à Ndjolé. Le vent de changement qui souffle au Gabon depuis le 30 août dernier passera aussi par Ndjolé. Les enfants d’Emane Toule restent mobilisés pour défendre leur liberté, même au péril de leur vie.
Ngale Beghl’Ango