Au regard de son état de santé, Ali Bongo Ondimba, très diminué physiquement, tente de s’accrocher au pouvoir comme une grosse sangsue. Sauf que 2023 approche à grands pas. Il lui faut retrouver toute son énergie pour pouvoir tenir et animer une campagne présidentielle qui ne lui sera d’aucun repos. Même s’il s’est arrangé à limiter le nombre de candidats en éliminant ceux de la diaspora et son propre demi-frère Omar Denis Bongo Ondimba en « exil » au Congo-Sassou, son état de santé ne lui permettra pas de tenir le rythme. Tout comme un énième passage en force serait risqué cette fois-ci.
Les Gabonais et, principalement, les forces en présence au sein du régime sont dans l’expectative, au regard de la fébrilité qui règne chez les Bongo en ce moment. La versatilité du régime gabonais sur la vacance du pouvoir est là pour le confirmer. A la vitesse du son, ils sont passés du président du Sénat au triumvirat, puis, désormais au président de l’Assemblée nationale, négation du bicaméralisme. C’est connu, quand la Constitution dérange leurs plans, sans ménagement, les Bongo la changent via un Parlement aux ordres majoritairement dominé par des bénis oui oui. Sauf que cette sorte de fébrilité, qui se dévoile au grand jour, est bien le signe que la dictature émergente et chancelante de Libreville vit ses derniers jours et que ce sera bientôt la fin. Après Ali Bongo, il n’y aura plus un autre Bongo au sommet de l’Etat quelle que soit la volonté des usurpateurs ou de Mborantsuo. Les Bongo, il faut le prendre pour dit, seront bientôt relégués dans le passé et le passif du Gabon.
Actuellement, les Gabonais regardent, d’un air amusé, les gesticulations du prince héritier et son petit monde, encouragé par sa mère pour leur propre survie, estimant que s’ils perdent le pouvoir, les Gabonais ne leur feront pas de cadeaux. Ils oublient que rien n’est éternel sous le soleil et qu’il faut se méfier de l’humour de Dieu qui est très différent de l’humour des hommes. On ne peut opprimer éternellement un peuple aussi pacifique et aussi docile que le peuple gabonais et penser un seul instant que cela est un droit divin et n’aura aucune conséquence dans cette vie ou dans une autre. « On n’accorde pas de pardon à Satan », nous enseignent les livres théologiques.
Les Bongo régnants doivent se le prendre pour dit. Au sein de leur propre régime, seul Ali Bongo peut encore maintenir l’unité et la stabilité du régime. Malheureusement, il n’a rien fait pour rendre les Gabonais heureux comme il le prétendait en 2009. Jamais les Gabonais n’ont été aussi malheureux que sous Ali Bongo. Jamais les étrangers n’ont été aussi heureux et prospères que sous le même Ali Bongo. Qu’est-ce qui s’est passé pour qu’il déteste autant un peuple qui ne lui a rien fait ? La violence est le seul langage qu’affectionne et que comprend l’enfant-roi. Mais, on le sait, le petit-là est « un gros paresseux » comme diraient Maganga Moussavou et feu Casmir Oye Mba. Boa n’a aucune idée de développement pour le Gabon, en dehors de cette République des maquettes. S’il n’a rien fait de probant lorsqu’il était valide, ce n’est pas en étant invalide qu’il fera mieux.
Quant au prince héritier, il ne lui est pas interdit de rêver. Mais entre le rêve et la réalité, il y a parfois un fossé infranchissable. Maladroit, il multiplie des bourdes. Lorsqu’il ne se paye pas une interview pour dire que les Gabonais le jugeront à ses actes et non par son patronyme, comme s’il avait un mandat à défendre et qu’il sera candidat à quelque chose, c’est par une lettre de remerciement adressée à son père de président qu’il humilie le gouvernement en le traitant implicitement d’incompétent, car c’est lui-même qui s’est tapé les tâches pourtant assignées au gouvernement. Si Rose Christiane Ossouka Raponda avait encore une once de dignité, elle aurait démissionné après avoir lu ce papier humiliant pour elle et son équipe. Mais le prince héritier ne perd rien pour attendre. Dans les cercles du régime, des femmes et des hommes s’organisent pour lui régler son compte au cas où il essayerait. Y compris au sein de la famille Omar Bongo. Qu’il ne songe même pas compter sur la GR. Elle ne lui sera d’aucune utilité.
Tic-tac ! Tic-tac !