Alors que Sylvia Bongo semblait prévaloir l’état de santé incertain de son mari et voulait son transfert pour une structure médicale au top notamment à Londres ou Paris (médecins personnels), Mohamed VI a imposé la décision de garder BOA chez lui au Maroc, advienne que pourra, et ce, au grand bonheur des pouvoirsites de Libreville.
Révélée par le confrère la Lettre du Continent, c’est bien Mohamed VI, le roi du Maroc, qui a pesé dans la décision du transfert du corps malade (ou mort ?) de BOA vers le Maroc. Dans le bras de fer qui a opposé Sylvia Bongo contre le clan altogovéen, Mohamed VI a fait prévaloir ses relations avec BOA. Estimant que chez lui, la sécurité et le secret sur l’état réel de BOA seront mieux gardés par rapport à Paris ou Londres. Or, c’est dans l’une de ces deux villes, notamment à Londres que Sylvia Bongo voulait transporter le corps malade de son mari. La raison est logique : elle semblait se préoccuper de l’état de santé de ce dernier. Elle a fait prévaloir le fait qu’à Londres ou à Paris, son mari allait bénéficier d’un encadrement médical de haut niveau comme à Ryad. D’autant plus que sur place, le médecin personnel de BOA s’était prononcé favorable à suivre son client dans son état actuel. Même chose pour Paris où BOA pouvait être consulté aussi par un médecin qui le suit depuis des années. Entre le souci de sauver jusqu’au bout la vie de son mari et les enjeux hautement politiques du clan, Mohamed VI a balancé pour le camp des intérêts politiques.
En effet, sans douter de l’expertise marocaine en matière médicale, il faut souligner que Mohamed VI lui-même ne se fait pas traiter au Maroc, mais plutôt à Paris où il avait été opéré du cœur en février 2018. Il est donc curieux que lui que la presse européenne donne mourant au regard des bulletins de santé, puisse prendre le risque d’accueillir BOA dans cet état incertain au Maroc. D’une chose l’une : où il accueille BOA pour attendre que le pire arrive, où il prend par devers lui le risque qu’en cas de…il assumera devant le peuple gabonais et surtout devant sa femme et ses enfants cette décision qu’il a prise.
Mohamed VI qui aurait déjà joué un rôle éminent en 2016 sur le plan diplomatique pour faire passer le coup d’état électoral de BOA, est donc dans la continuité de faire pérenniser au Gabon la dynastie de Bongo qu’il considérait aussi comme son père. Autrement dit, il est d’une manière directe ou indirecte associé au complot qui vise à empêcher la reconnaissance de l’empêchement de BOA (pour cause d’une affection médicale de longue durée) et donc de la vacance au Gabon dans le but de permettre la remontée au pouvoir d’un autre Bongo ou d’un garant des intérêts de Bongo et des siens ici au Gabon, puis que les entreprises marocaines qui ont pignon sur rue au Gabon appartiennent au groupe de sociétés dont il est le principal actionnaire.
De plus, comment croire que Sylvia Bongo puisse se tromper sur la destination médicale que doit prendre son mari ? Comment croire qu’elle puisse chercher à l’évacuer sans informer ni le gouvernement gabonais, ni le gouvernement saoudien, ni le gouvernement anglais où elle voulait emmener BOA son mari ?
Pour continuer de faire croire que BOA s’améliore vite et bien, la junte va tenter un coup de force pour le sortir de Ryad. Selon le confrère La lettre du Continent, Sylvia va même demander au garde du corps de BOA de dormir dans sa chambre d’hôpital pour empêcher et l’avertir en cas de transfert surprise vers le Maroc. Même lorsque le clan de Libreville s’entend avec Mohamed VI pour transférer BOA à Rabat, Sylvia tentera une dernière opposition en demandant une solution médiane : ni Londres, ni Rabat, mais Paris. Sur ce dernier coup, elle sera déboutée par Mohamed VI et le clan de Libreville.
Les raisons de ce transfert ne sont donc pas dans l’intérêt médical de BOA (rétablissement éventuel dans la longue durée) mais plutôt aux confluents d’un coup de force politique en préparation contre le Peuple gabonais. A la manœuvre le clan de Libreville et une puissance étrangère le Maroc. En effet, à Paris comme à Londres, les risques de fuite étaient si élevés qu’une photo ou des informations pouvaient facilement fuiter dans la presse de ces pays et la vérité allait vite sortir.