A l’occasion d’une récente sortie, le groupe parlementaire du parti démocratique gabonais (PDG), par le biais d’un communiqué lu par son président Martin Mabala, tente de sauver le fauteuil du Premier Ministre Julien Nkoghe Bekale dont les spéculations sur son départ imminent de la Primature et de ses éventuels successeurs alimentent de plus en plus les débats.
De Alain Claude Bilie-By-Nze à Dénise Mekamne Edzidzie, en passant par Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, Madeleine Edmée Berre ou Jean Fidel Otandault, tous ont vu leurs noms cités dans les simulations de nomination faites dans les réseaux sociaux, au poste de premier ministre en remplacement de l’actuel, Julien Nkoghe Bekale. Est-ce ces simples spéculations sur la toile, souvent partisanes et en apparence sans véritable influence sur les décisions politiques du pays qui ont motivés les ‘’honorables’’ PDG à sortir du silence pour venir s’opposer à tout projet d’éviction du camarade Julien Nkoghe Bekale, en affirmant que « le changement de gouvernement ne constituant en rien une réponse miracle aux problèmes que rencontre notre pays, l’heure est donc au travail » ?
Il semble que non, à l’analyse faite par TopinfosGabon, journal en ligne. « Martin Mabala et les siens ne s’adressent pas aux activistes des réseaux sociaux (qui n’ont aucun pouvoir de nomination) mais plutôt à ceux qui disposent, dans l’Exécutif, des leviers pour faire sauter un Premier ministre de plus en plus fragilisé dans son propre camp. Le message des députés a pour destinataire, la présidence de la République et dans une moindre mesure, le clan Nourredin Bongo Valentin. Lequel clan, d’après plusieurs sources, veut placer à la tête du gouvernement un homme de main, de confiance, qui n’a rien à voir avec la galaxie Ajevienne. » La relation, devenue aujourd’hui incestueuse entre Nkoghe Bekale et l’Ajev dont il est Président d’honneur serait-elle en train de compromettre l’avenir politique de l’actuel locataire de l’Immeuble du 2 Décembre.
Dans l’opinion nationale, Julien Nkoghe Bekale affiche à ce jour un bilan mitigé à tête du gouvernement gabonais qu’il dirige depuis janvier 2019. Il est en effet difficile de dissocier la gestion de son gouvernement aux étourderies financières qui ont envoyées plusieurs membres de l’Ajev en détention préventive, de même que les évènements malheureux nés à la suite du phénomène dit des enfants kidnappés. Et que dire de ces autres évènements auxquels Julien Nkoghe Bekale et ses ministres tardent à trouver des solutions définitives : l’ampleur des actes de violences dans les établissements scolaires, l’état de dégradation très avancée de la route nationale, la révision du code du travail pour que celui-ci satisfasse en même temps aux employeurs et aux salariés…Ne sont-ce pas là les faits qui font réellement le lit à la demande de changement de gouvernement émise par certains compatriotes ? Et le soutien apporté par Martin Mabala et les autres députés PDG ne traduit pas simplement la volonté de ce groupe de demeurer dans sa logique, celle d’avoir accordé leur confiance à ce gouvernement par le truchement d’un vote majoritaire lors de la présentation de politique générale ? Autrement, on pourrait penser que ce vol inopiné des parlementaires PDG au secours du ‘’soldat’’ Nkoghe Bekale cache bien des choses. Wait and see !