Le corps sans vie de la petite Esther Leïla Olabou est sorti des entrailles des eaux de l’Ogooué le mercredi 12 septembre 2018. Avant cette période, sa grand-mère, éplorée, était inconsolable et ne pensait pas que sa petite-fille a été emportée par les eaux de l’Ogooué. Un fleuve qui, chaque année, en période de crue ou d’étiage, doit prendre un sacrifice humain.
La grand-mère (Albertine Eyang) de la petite Esther Leïla Olabou et l’ensemble de sa famille habitant le quartier Agninzoume, situé dans le deuxième arrondissement de la commune de Lambaréné, ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause, sa petite-fille, venue de Libreville pour passer les vacances chez elle, vient de disparaître sans trop d’explications. Elle est inconsolable en ce moment. La nouvelle de la noyade de sa petite-fille Esther Olabou alimente les conversations dans la ville du Dr Albert Schweitzer, Lambaréné.
Voici la version d’Albertine Eyang : « Comme vous me voyez là en larmes, je ne sais pas ce qui s’est vraiment passé avec ma petite-fille. Je prie Dieu pour qu’elle me soit rendue comme on est venu la prendre. Ma petite-fille répond au nom d’Esther Olabou. Elle est âgée de 17 ans et fréquente à Libreville en classe de troisième. Elle passe en seconde. Elle est donc venue chez moi pour ses vacances. Mon grand frère, en la personne de Monsieur Henri Ndong, le député sortant suppléant de la commune de Lambaréné, est venu prendre la fille chez moi pour un pique-nique au village Nzong-mitang, dans le canton Ogooué/Ngounié situé à l’embouchure du fleuve Ngounié. C’était le jeudi 06 septembre 2018. Malheureusement, le vendredi 07 septembre de cette année, une mauvaise nouvelle relative à la noyade de ma petite-fille nous est revenue de la part des parents résidant à Libreville qui ont reçu également cette nouvelle de ceux qui vivent à Port-Gentil. Je me pose la question, avec l’ensemble de mes parents ici, de savoir pourquoi Monsieur Henri Ndong, qui est venu chercher l’enfant dans ma maison, ne nous appelle pas. Nous nous sommes rendus chez les autorités compétentes, plus précisément chez les gendarmes qui ont effectué le déplacement sur les lieux. Jusqu’à maintenant, pas de suite », a dit Madame Albertine Eyang.
Aujourd’hui, le résultat de l’enquête ouverte par le parquet de la République et confiée à la gendarmerie nationale pourra édifier l’opinion. Mais, pour l’heure, la famille de la petite Esther Leïla Olabou reste inconsolable, car on sait que la disparition d’un enfant à la fleur de l’âge est toujours douloureuse.
Pour sa part, le député sortant, Henri Ndong, donne sa version des faits : « Oui, c’est bien moi qui ai initié la sortie dans le campement avec certains membres de ma famille. Il y avait ma femme, mes sœurs, mon beau-frère, ma belle-sœur, les nièces et les neveux ainsi que quelques petits-fils et petites-filles. Je suis venu à la maison de ma sœur chercher la petite Esther Leïla pour se joindre au groupe. Nous sommes partis au campement le jeudi 06 dans la journée. Le lendemain, vendredi 07, les enfants se lavaient et au fur et à mesure qu’ils avançaient ils étaient surpris par la profondeur des eaux. C’est aux environs de 11 heures, ce vendredi, que des cris ‘’au secours, au secours’’ ont attiré mon attention et, immédiatement, je suis parti vers eux et j’ai secouru certains enfants. Ensuite, j’ai posé la question ‘’manque-t-il quelqu’un ?’’. On m’a fait comprendre que la petite ‘’Mamina’’ est restée sous les eaux. Nous avons immédiatement appelé les hommes disponibles sur le site pour lancer le filet à plusieurs reprises ; vainement. Ensuite on a informé la brigade nautique de la gendarmerie locale qui s’est rendue sur les lieux ».
Informé de la situation, le parquet, dirigé par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Lambaréné, Monsieur Christ-Noël Mangono Mambili, a ordonné des recherches intenses de la part de cette brigade nautique et ouvert une enquête sur ce drame.
Après des recherches intenses par ladite brigade nautique avec des moyens de bord, elle a pu localiser le corps de la petite fille au village Tchatanga cinq jours plus tard en aval de l’Ogooué, car la défunte est tombée en amont, plus précisément à l’embouchure du fleuve Ngounié.