A en juger par les pas de danse esquissés lors de la journée politique de l’Ogooué et des Lacs dernièrement à Lambaréné, le député du 4ème siège des cantons Ogooué-Ngounié et Ogooué-Amont partirait avec quelques certitudes pour une quatrième investiture dans le fief où il a été parachuté en 2006 par le défunt Georges Raxwiri. Notre confrère aurait pourtant tort de pavoiser trop vite, tant il devra compter avec des adversaires mieux implantés localement et très soutenus en haut lieu à l’intérieur de son parti.
Un peu plus laborieuse en 2006, sa victoire fut presqu’une promenade de santé en décembre 2011 face à deux adversaires balayés au premier tour avec un score sans appel de 73,39 % obtenu au cours d’un scrutin boycotté alors par l’opposition radicale.
Le 06 octobre 2018, la partie fut un peu plus serrée, son unique adversaire, Jean-François Bidone, positionné par Les Démocrates de Guy Nzouba-Ndama, ayant presque atteint les 40 % des 1 154 suffrages exprimés à l’occasion d’un vote qui n’aura que moyennement mobilisé avec un taux de participation estimé à 54.88 %.
Les eaux de l’Ogooué et de la Ngounié seront-elles toujours aussi calmes pour l’ancien patron de la communication présidentielle sous Omar Bongo Ondimba et sa suppléante Marie-Flore Ada-Mba, représentante d’une communauté fang qui estime avoir été trop longtemps tenue en dehors des sphères de décisions politiques dans une circonscription où elle est très enracinée ? De moins en moins probable. Un haut cadre d’Amenongone, donné proche des ados pubères tatoués, pourrait ainsi venir troubler le jeu à l’occasion des futures échéances électorales à l’intérieur du parti présidentiel. S’il le peut à temps. A l’extérieur de celui-ci, au besoin. Avec la bienveillance des relations sur lesquelles il pourrait compter ; l’essentiel étant que, le moment venu, les œufs servent à faire la même omelette au service de l’inertie. Mais « Django » sait parfois se révéler un dur à cuire à l’aventure politique comme en atteste son parcours.
Le footballeur instruit est passé de la communication présidentielle, via la direction du quotidien national L’union et la présidence du Conseil d’administration de l’Agence gabonaise de presse (AGP), au terrain politique compétitif en 2006 à Makouké dans le Moyen-Ogooué.
Un premier essai transformé beaucoup plus difficilement cette année-là qu’il ne le fut cinq ans plus tard. A la faveur notamment du boycott de cette élection par une bonne partie de l’opposition radicale alors sous l’emprise de Pierre Mamboundou-Mamboundou.
Dans une circonscription multi-culturelle comme celle du Makouké des Akèlè, faisant face au grand village fang d’Amanengone, Vincent Mavoungou-Bouyou avait tiré d’autant plus facilement son épingle du jeu que la composante fang, qui jurait jusque-là par le Rassemblement des Bûcherons du père Paul Mba-Abessole, avait commencé à se désunir dans la province du Moyen-Ogooué sous le sceau du RPG (Rassemblement pour le Gabon).
Vincent Mavoungou-Bouyou, qui en est à son troisième mandat dans le district du palmier à huile, sait d’expérience que 2023 sera radicalement différent de 2018, vu le contexte de morosité à tous les niveaux construit par son parti malade non seulement de Covid-19, mais aussi en panne d’imagination pour sortir le pays de difficultés qui ne sont pas uniquement conjoncturelles, mais aussi qui pourraient s’aggraver avec les effets de la guerre Russie-Ukraine.
Nkwara Mendzime