Maître Lubin Ntoutoume n’est plus le Bâtonnier du barreau du Gabon. Son élection a été invalidée le mercredi 06 juin 2018 par la Conseil d’Etat, ceci suite à une plainte en contestation déposée par l’ancien Bâtonnier Maître Jean Pierre Akumbu M’Olouna, appuyé par Me Gilbert Eranga. Mais nous savons de sources certaines, que la conspiration est menée dans le noir par Ali Bongo et sa belle-mère Mborantsuo qui ne veulent pas d’un Fang à ce poste, surtout pas Me Lubin. Ce dernier a-t-il fait preuve de naïveté.
Il n’aura tenu que trois mois. Elu le 31 mars dernier, Me Lubin Ntoutoume pensait négliger la capacité de nuisance d’un jaloux et rancunier comme l’homme d’affaires et fonctionnaire Me Akumbu. Ce dernier a fait fonctionner tous ses réseaux occultes altogovéens. Trois mois après, Me Lubin est tombé de son piédestal comme un fruit mûr de son poste de bâtonnier du Conseil de l’ordre des avocats du Gabon.
Et comme si le juge avait écrit sa décision sur ordre de Mborantsuo, lisant la copie d’Akumbu, l’avocat Me Norbert Issialh a été désigné bâtonnier intérimaire pour une durée qui n’a pas été précisée. Autrement dit, il pourra rester en poste durant une durée équivalent à un, deux voir trois mandats.
Cette décision a surpris ceux qui dans leur naïveté pensent toujours que le droit est lu dans nos tribunaux au Gabon, en commençant par le Bâtonnier déchu lui-même. Rapportant les paroles d’un avocat du barreau gabonais, le site gabonmédiatime écrit : « Ils ont saisi le premier président du Conseil d’Etat alors qu’il s’agit d’un contentieux qui relève du Conseil de l’Ordre. Étant entendu que les deux organes en terme de répartition de compétences sont différents. Et le recours lui même n’avait pas d’éléments de preuves ». Cette logique a-t-elle prévalu dans l’attitude de Me Lubin de penser que la procédure d’Akumbu soutenu par des personnalités influentes et anti Fang du Haut-Ogooué, dont BOA et Mborantsuo, n’allait pas prospérer ?
Toujours selon le site gabonmédiatime, un autre avocat n’a pas caché sa surprise après avoir pris connaissance de la décision rendue par le Conseil d’Etat : « Le procès verbal de l’assemblée générale du Conseil de l’Ordre des avocats précise que les avocats qui n’étaient pas à jour de leurs cotisations pouvaient voter. Je suis donc surpris que cet argument ait pu donner lieu à l’annulation de l’élection de Me Lubin Ntoutoume ». Non Me, cet argument a tout simplement servi de prétexte aux soutiens de Me Akumbu qui, on va certainement nous traiter de tribaliste, mais c’est la triste réalité et nous ne pouvons la taire, ne voulaient pas d’un Fang à ce poste. Surtout pas l’opposant Lubin. Sinon, comment expliquer que l’élection, organisée par Me Akumbu (Bâtonnier sortant), fixant lui-même les règles du jeu, non content de l’élection de son collègue Me Lubin, se désolidarise de la décision de l’assemblée générale, organe pourtant souverain, aille se pourvoir devant le Conseil d’Etat ? Un Conseil d’Etat qui se réveille trois mois après pour rendre caduc le vote, autrement dit la décision d’une instance délibérative légitime, alors que les juges en commençant par Mborantsuo elle-même, que nous apprennent que « nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes ».
Au Gabon, la justice et son pendant qu’est le droit compte pour du beurre. Me Lubin Ntoutoume vient de l’apprendre, malheureusement à ses dépends. Nous pouvons même dire sans risque de se tromper, qu’après cela, les conspirateurs feront tout pour que Me Lubin ne soit plus jamais Bâtonnier un jour.