Le district de Ndzomoé, situé en face des côtes de Libreville, dans la province de l’Estuaire, fait partie des zones que le Gabon peut fièrement vendre aux touristes. Jean Baptiste Pontife Mba Audzaghe, l’un des fils de la localité, a bien voulu répondre à nos questions. « Ndzomoé est une terre de soleil, de rencontres et de souvenirs avec d’énormes potentialités touristiques encore peu connues », nous a confié cet administrateur hôtelier et inspecteur du tourisme.
Le Mbandja : Merci de nous recevoir encore une fois. Aujourd’hui nous allons parler du département de Ndzomoé, appelé communément rive gauche, Libreville étant la rive droite. C’est ce mois de juillet 2024 que le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, entame l’étape de l’Estuaire de sa tournée républicaine. Selon son programme, il sera à Ndzomoé le vendredi 19 juillet prochain aux environs de 11h. Vous qui êtes originaire de cette localité et professionnel du tourisme, que pensez-vous que la rive gauche peut offrir dans ce domaine ?
Jean Baptiste Ponfite Mba Audzaghe : Entre la rive droite et la rive gauche de l’Estuaire il n’y a qu’un pont à construire. Ndzomoé offre de larges avantages aux investisseurs sans distinction. La rive gauche attend que des opérateurs économiques puissent venir investir massivement dans les pôles prioritaires de croissance touristique. Ndzomoé est une terre de soleil, de rencontres et de souvenirs avec d’énormes potentialités touristiques encore peu connues.
Pour partir de Port-Gentil ou de Libreville, par exemple, et pour se rendre à Ndzomoé, c’est la voie maritime ou fluviale (c’est selon). Non seulement beaucoup de gens n’aiment les voyages maritimes, mais le prix du billet n’est souvent pas aussi à la portée de toutes les bourses. Pensez-vous que cette difficulté de la traversée peut faire facilement faire émerger le tourisme à Ndzomoé ?
C’est justement pourquoi Ndzomoé a besoin d’investisseurs. Les voies de communication aériennes, terrestres et maritimes ont besoin d’être mises en valeur pour les déplacements des populations. Donc, en ce qui concerne la rive gauche, les hommes d’affaires peuvent créer des agences maritimes pour faire la desserte dans cette localité. Comme vous le savez, pour rallier Ndzomoé depuis Libreville, il vous faut seulement une heure et demie à bord d’une pirogue de 25×2 chevaux. N’oublions pas que le tourisme est un système par lequel des groupes d’individus en quête de loisirs peuvent et sont encouragés à se déplacer en dehors de leur temps de travail en empruntant les moyens de transport et d’hébergement prévus en grande partie à cet effet. Un tel système n’est pas né du jour au lendemain. L’homme est, en effet, par excellence une espèce mobile. Dès son apparition sur terre, il se déplace tout le temps. L’homme a voyagé, soit en se déplaçant seul, soit par des migrations massives des populations. Le commerce, la guerre, les religions ont amené des personnes, seules ou en collectivité, à parcourir le monde et ceci depuis la plus haute antiquité : de l’arche de Noé au couffin de Moïse, des pérégrinations d’Ulysse aux caravelles de Christophe Colomb. Les grands empires connaissent déjà toute une infrastructure à même de favoriser les échanges commerciaux et la propagation de l’information ainsi que le déplacement des hommes assurant le bon fonctionnement de l’administration.
Le développement des grandes religions, à l’exemple du bouddhisme, du christianisme et de l’islam a également donné lieu à d’incessants mouvements, tour à tour diffus ou massif, suivant des filières organisées. Tous ces mouvements s’accompagnent de leur satisfaction du besoin de connaître, de partager et d’admirer de nouvelles espèces qui abritent des formes de vie tout à fait spécifiques.
Concrètement, pour celui qui n’a jamais été à Ndzomoé, que peut-il voir ou admirer qui peut lui plaire et lui donner envie de repartir là-bas ?
Il y a des multitudes de choses très belles et qui attireront toujours les visiteurs. Je parlerai, entre autres, des bosquets de forêt parsemés ici et là, une faune très variée, un paysage féérique indescriptible, un coucher de soleil impressionnant, une formidable diversité de tribus et d’ethnies qui vivent en symbiose, des spectacles de promenades inhabituels des antilopes, éléphants, buffles et autres animaux que vous observez aux environs de 6h du matin et vers 8h. Ce sont les ballets d’oiseaux migrateurs et ceux locaux comme les pigeons, les vautours, les perroquets…qui émerveillent le touriste. Vers 16h-18h, le touriste admire à nouveau les promenades des gazelles, des porcs-épics ou autres sangliers. A Ndzomoé, à la saison des pluies, le soleil est si beau qu’à son lever comme à son coucher l’on se croirait dans un univers de rêve. Les plages mirifiques ne sont pas en reste. Ces quelques atouts ne prétendent pas résumer les avantages de Ndzomoé, mais constituent autant de points de repères pour intégrer l’aventure touristique dans notre département. Pour terminer, je dirai aux touristes étrangers que Ndzomoé est à quelques encablures de la côte atlantique du Gabon. Il offre, avec Oyane et Nyonié, un charme touristique supplémentaire inoubliable.
Propos recueillis par C.O