Le mercredi 4 novembre 2020 écoulé, Ali Bongo, accompagné du premier ministre et de certains membres du gouvernement, s’est livré à un tour de ville dans certains quartiers de la capitale gabonaise, pour dit-on, s’imprégner de certaines réalités et toucher du doigt l’avancée de plusieurs chantiers prioritaires. Une virée qualifiée de mise en garde, qui pourrait déboucher très prochainement sur des réaménagements dans l’administration publique, voire même au sein du gouvernement. Pourtant, de nombreux gabonais, s’exprimant dans les réseaux sociaux n’y voient que de la poudre de perlimpinpin.
L’hélicoptère qui a sillonné le ciel de Libreville hier, suscitant des interprétations diverses, trouve finalement son explication dans la descente d’Ali Bongo sur les rues de la capitale gabonaise, notamment dans les 1er, 5e et 6e arrondissements où les riverains ont pu apercevoir son cortège. L’Actualité Gouvernementale nous informe que « à l’issue de l’audience qu’il a accordée au premier ministre et a certains membres du gouvernement, le Chef de l’Etat, S.E ALI BONGO a tenu à les convier à un tour de ville afin de s’imprégner de certaines réalités et toucher du doigt l’avancée de plusieurs chantiers prioritaires ». En effet, avec l’arrivée des pluies de nombreux librevillois des quartiers Bambouchine, Montalier, dans le 6ème arrondissement par exemple, ont déjà renoué avec l’enfer des bourbiers que l’on ne peut franchir qu’avec un véhicule 4×4, ou avec une paire de botte en plastique. Mais ces tristes réalités, présentes dans plusieurs quartiers de la capitale sont connues de tous. Certaines de ces routes ont d’ailleurs reçu des financements et même un début de réalisation, puis subitement arrêt des travaux, et ce, depuis plusieurs années. Alors, qu’est-ce que la virée d’Ali Bongo pourrait bien changer ?
Gabonreview, dans une de ses publications rapporte que « au palais, certains n’excluent pas en effet que quelques réaménagements interviennent dans les prochaines semaines dans la haute administration publique, voire même au sein du gouvernement. L’objectif d’Ali Bongo, assure-t-on, est d’améliorer les conditions de vie des populations, particulièrement dans les quartiers dits sous intégrés et d’accès difficile ». Une amélioration des conditions de vie à laquelle beaucoup de gabonais n’y croient plus, du moins nombreux de ceux qui ont commenté ce périple du chef de l’Etat dans les réseaux sociaux. « A-t-il besoin de faire cette énième sortie médiatique pour s’imprégner des réalités d’un pays qu’il dirige depuis 11 ans et dans lequel il vit
depuis plus de 50 ans ? », s’est interrogé un internaute. Un autre de renchérir, « tout ça c’est de la poudre de perlimpinpin pour détourner l’attention des gabonais sur les vrais problèmes tels que le bilan de l’ANGTI, qui a été un véritable gouffre à sous et dont lui, le président a été le PCA ». Un peu plus loin, Jean M.M, un compatriote soutient que « le cortège d’Ali Bongo sur les rues de Libreville préfigure simplement la campagne de l’élection présidentielle de 2023 à venir, quant à nos routes, ils peuvent changer qui ils veulent, elles resteront toujours dans le même état. Combien de maquette l’Etat gabonais a-t-il dans ses tiroirs ? »
Maintenant que le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, a touché du doigt les réalités que vivent ses compatriotes au quotidien, il lui revient de trouver la bonne formule pour réellement améliorer leurs conditions d’existence. Mais un simple jeu de chaises musicales des membres du gouvernement, suffira-t-il cette fois ? Wait and see.