Le siège de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), située au quartier Oloumi, dans le 5ème arrondissement de Libreville, était le théâtre des échauffourées ce lundi 23 novembre 2020, entre les étudiants boursiers de l’université Omar Bongo (Uob), venus réclamer leurs bourses auprès de cette administration, et les policiers encagoulés, chargeant aux bombes lacrymogènes, ayant pour mission de les disperser.
Le mouvement d’humeur des étudiants de l’Uob serait né de plusieurs irrégularités qu’ils constatent dans le traitement, l’attribution et le paiement de leurs bourses, depuis la reprise récente des cours, suspendus depuis le mois de mars dernier en raison de la survenue de la pandémie de la Covid-19 dans notre pays. « Après un an et demie, il y a des étudiants qui n’ont pas encore vu leurs noms sur les sites de l’Anbg. Il y a ceux qui ont leurs noms à la Bicig d’Oloumi, où tout le monde se fait bancariser, mais leurs noms ne s’affichent pas sur le site. Et il y a d’autres qui ont déjà vu leurs noms sur le site mais ils n’ont pas de papiers jaunes, l’attestation de bourse», témoigne un étudiant.
La goutte d’eau qui a fait débordé le vase semble venir du fait que plusieurs boursiers qui se sont rendus dans les guichets automatiques de la Bicig n’ont pas perçu leur bourses en intégralité, notamment le »gros lot », qui représente le trousseau scolaire fixé à 90 000 FCFA, plus la bourses mensuelle de 83 000 FCFA multipliée par le nombre de mois de non perception. Il faut rappeler que la suspension des cours à l’Uob, comme dans les grandes écoles depuis le mois de mars dernier, avaient entrainé également la suspension des paiements de bourses. « Maintenant, le point final, le plus important c’est que pour ceux qui ont déjà obtenu leurs cartes, que ce soient les étudiants de l’Uss ou ceux de l’Uob, on a remarqué que lorsque nous sommes allés au guichet pour jouer le robot, (…) on a perçu une somme de 67 600 francs, après 15 mois. 67 600 francs ce n’est même pas le montant de la bourse. (…) Et pourtant, aucun texte, aucun article au Gabon ne stipule que pour avoir le gros lot il faut apprendre toute l’année. Et pourquoi ceux des grandes écoles prennent des gros lots et nous, à l’Uob on perçoit seulement 67 600? On nous marginalise… », s’insurge le même boursier.
C’est pour avoir des éclaircissements sur ces différentes incompréhensions liées à la perception de leurs bourses, que les étudiants disent s’être rendus dans les locaux de l’Anbg. Mais grande a été leur surprise de se voir canarder à la lacrymogène par les policiers. Un énième acte de violence qui laisse penser que c’est définitivement le seul langage que nos gouvernants ont choisi d’utiliser à chaque fois qu’ils doivent s’adresser aux étudiants, même quand ces derniers ne demandent qu’à être édifiés sur des sujets qui concernent leur avenir.