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Archidiocèse de Libreville/Paroisse Cœur Immaculé de Marie de Nzeng-Ayong : Célébration du 10è anniversaire de décès de l’abbé Noël Ngwa N.

Malgré le temps de Carême actuel, la paroisse Cœur Immaculé de Marie de Nzeng-Ayong a tenu à commémorer le 10è anniversaire de décès de son fondateur et premier curé, feu abbé Noël Ngwa Nguema, un homme multidimensionnel. A l’initiative du curé, M. l’abbé Henri Noël Ndoume Abiaghe, soutenu par son conseil paroissial, les festivités, qui ont commencé le vendredi 21 mars 2025 avec le dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt, se sont achevées le samedi 22 mars au soir avec le concert des chorales.

Le sommet de cette cérémonie a été la célébration eucharistique présidée, le vendredi soir, par Mgr l’archevêque de Libreville accompagné par l’archevêque émérite du diocèse éponyme, Mgr Basile Mvé Engone. Et l’un des moments forts de cette célébration a été l’homélie du prélat.
En effet, pour Mgr Jean Patrick Iba-Ba, « au fur et à mesure que le temps passe, nous nous apercevons davantage de l’immensité de la figure de Noël. Lorsque les gens sont présents avec vous, nous ne prenons pas la mesure de la relation. C’est souvent longtemps après que l’on se rend compte de la grâce que nous avons eue d’avoir ici, comme prêtre, comme pasteur, dans notre archidiocèse de Libreville, un homme comme l’abbé Noël.
L’Evangile d’aujourd’hui nous parle d’un homme qui était propriétaire d’un domaine. Il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Cette parabole est le signe de l’amour particulier de Dieu et l’attention de Dieu pour sa vigne, pour son peuple, le peuple que nous sommes. Ce que Dieu a planté est un plant de choix dont il attend des fruits excellents. Malgré la méchanceté des hommes, Dieu envoie son fils pour attendrir le cœur des vignerons et ainsi pouvoir bénéficier du produit de sa vigne.
L’œuvre de l’abbé Noël est immense et continue d’inspirer les jeunes générations. Une œuvre de près de 50 ans de sacerdoce. Une œuvre qu’il a bâtie en puisant dans le trésor immense du concile Vatican II et je pense que la paroisse Cœur Immaculé de Marie, dont il a été le principal maître d’œuvre, en est un exemple. Je vais seulement ici donner quelques flashs. La structure de l’église, en demi-cercle, fait référence à l’esprit du concile Vatican II qui met l’accent sur la communauté chrétienne comme peuple de baptisés avec la participation active de tous les fidèles de l’Eglise, l’Eglise communion, une Eglise synodale, et son chœur ample pour accueillir les prêtres célébrants.
La paroisse Cœur Immaculé de Marie, dans la vision de Noël, c’est l’implication des laïcs dans la gestion de la paroisse avec la mise en place des différents conseils avec un rôle effectif dans la paroisse. Il y a, en plus, ce bel exercice des assemblées générales où les affaires de la paroisse sont traitées aux yeux de tous, avec un discernement ecclésial, pour aboutir à des décisions consensuelles, pour aboutir à une transparence financière. Ce que le synode sur la synodalité a consacré dans son rapport définitif.
La paroisse appartient aux chrétiens. Les prêtres sont des guides qui passent. Il faut donc donner à ces chrétiens la parole pour qu’ils s’expriment dans la manière de faire vivre la paroisse. Il faut donner la parole aux chrétiens pour leur dire à quoi ça sert cet argent qu’ils donnent. La transparence dans la gestion, c’est là aussi une empreinte de l’abbé Noël.
L’autre empreinte est l’autonomie financière. Une autonomie soutenue par les structures d’auto-financement dont le premier objectif n’est pas tellement d’avoir de l’argent, mais la prise en compte des besoins de la communauté. L’éducation chrétienne des jeunes et les écoles vont suivre. Pour l’autonomisation des jeunes filles-mères et non scolarisées, il a mis en place l’école de mode, le centre de couture et pour des soins pour les malades à moindre coût, il a mis en mouvement le dispensaire. C’est là des structures qui servent d’abord à enrichir le peuple de Dieu le plus pauvre. Ils servent aussi à enrichir la paroisse.
Nous pouvons souligner l’engagement politique. Un engagement qui a été toujours le souci de l’abbé Noël. Un souci pour sortir du joug du monopartisme pour faire naître le pluralisme politique et l’avènement de la démocratie dans notre jeune Afrique qui sortait à peine de l’emprise du colonialisme.
L’autre souci de l’abbé Noël, c’est l’inculturation de la foi. Un autre champ où le pasteur a posé les jalons entre l’Evangile du salut et nos cultures locales.
L’abbé Noël, c’est aussi un écrivain avec des œuvres innombrables dont la plus célèbre reste « Choisir de dire la vérité ». Je voudrais également souligner la dimension de l’abbé Noël comme formateur, comme enseignant. Il a été parmi les premiers à s’investir dans la formation des catéchistes. Aujourd’hui, ils sont des milliers à aller à Immaculée ».

Ce fut donc une belle cérémonie. Cérémonie sobre et solennelle. Sobre, a dit le curé, l’abbé Henri Noël Ndoume Abiaghe, car l’Eglise est en période de carême. Solennelle à cause de la grande figure de l’homme qu’est l’abbé Noël Aimé Ngwa Nguema, un homme multidimensionnel. Prêtre de Jésus-Christ, l’abbé était aussi membre du Morena et ancien prisonnier politique. Homme de culture, il avait librement accepté de prendre la tête de l’association culturelle fang du Moyen-Ogooué Ekam’Ayong, une plate-forme communautaire revendicative suite aux brimades que subissait sa communauté via feu Georges Rawiri.
L’abbé Noël Ngwa, c’est aussi le journaliste-éditeur, d’abord patron du journal Misamu, membre fondateur du journal Subversion et membre fondateur, éditorialiste et conseiller spirituel, jusqu’à sa mort, du journal Le Mbandja.
Vivement que ce Dieu qu’il a aimé et servi tout au long de sa vie garde son âme dans la paix !

Guy Pierre Afane Ayare

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