Alors qu’on ne lui avait rien demandé, Biendi Maganga Moussavou est venu griller la politesse à ses parents qui avaient déjà parlé avant lui. Ses maîtres émergents lui auraient-ils mis la pression pour le ridiculiser en l’envoyant à la télé le jeudi 06 juin dernier au soir pour raconter sa vie et se déculotter publiquement ?
Au terme du journal télévisé de Gabon 1ère, le jeudi 6 juin courant, Biendi Maganga Moussavou, le ministre de l’Agriculture, s’est quelque peu exprimé sur le limogeage de son père de la vice-présidence de la République. Comme c’était touchant ! Après s’être carrément indigné des propos haineux contre son papa chéri, il n’a pas manqué de rappeler que certaines décisions, bien que « dures », relèvent néanmoins du pouvoir discrétionnaire du chef de l’État. Aucun responsable politique ne saurait donc les révoquer. Confiant, par ailleurs, qu’il se sentait bien au sein du gouvernement et qu’il se tenait prêt à poursuivre la vision de développement d’Ali Bongo. Ce dernier, compatissant, le lui a bien rendu en le maintenant à son poste malgré un bilan minable… Visiblement, on sait tout faire chez les Maganga Moussavou, sauf se taire. Après le père et la mère, le rejeton a pensé, lui aussi, qu’il pouvait venir s’exprimer à la télévision du régime qu’il sert pour venir desservir son père humilié.
Dans la culture universelle, une fois que le père et la mère ont parlé, les enfants n’ont plus droit à la parole. Mais on le comprend. Le petit Biendi, après l’humiliation infligée à son père, aurait certainement subi des pressions pour qu’il vienne, à demi-mot, désavouer ses parents, du moins s’il tient à demeurer dans le prochain gouvernement. Car personne ne voit la valeur ajoutée qu’il aurait apportée à ce qu’avaient déjà dit ses parents.
On se souvient que ses « maîtres » lui avaient déjà fait un enfant dans le dos en rendant publique, via La Lettre du continent, sa future envolée nuptiale et « en secondes noces avec Alia Maeva Bongo Ondimba, demi-sœur d’Ali Bongo. Depuis février, cette dernière dirige l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), dépendante du ministère de l’Agriculture ». Autrement dit, les deux « ebôm’amis » jobent dans le même ministère pour le moment, la go étant la subordonnée de son futur époux. Actuellement, les deux tourtereaux, qui voulaient gérer leur situation de manière confidentielle, car il s’agit de leur vie privée, ont été surpris de savoir que quelqu’un de leur entourage a informé le journal en question. Si, à notre niveau, on sait qui, depuis le Palais, fait mouvoir La Lettre du Continent, il serait impensable qu’au niveau du rejeton du bouvier de Moutassou on puisse ignorer d’où vient le coup fumant.
Au préjudice de son père, Biendi a été confirmé au gouvernement, participant ainsi, à sa manière, à l’humiliation de son père. En son temps, Simon Wilfried Atangana Ntoutoume Emane avait ouvertement participé à l’humiliation de son papa Jean François Ntoutoume Emane : « Moi, c’est moi, lui c’est lui ». Nous savons ce qu’il est devenu aujourd’hui. Pour rester au gouvernement, Biendi avait-il besoin de descendre jusque-là ? Il nous répondra certainement que dans la vie il y a des moments où l’intérêt guide la conscience.
A l’endroit de ses bienfaiteurs d’aujourd’hui, il a eu ces mots de remerciement : « Le nouveau gouvernement, proposé par le Premier ministre Julien Nkoghe Békale, est désormais connu de tous. J’adresse ma déférente et profonde gratitude au président de la République, chef de l’Etat, pour m’avoir renouvelé sa très haute confiance pour conduire la politique de notre gouvernement en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle en rajoutant à mes responsabilités le secteur de la pêche. A ce moment précis, je viens renouveler mon engagement à privilégier l’intérêt général et le bien-être des populations en valorisant l’éthique, la probité et la responsabilité dans mon action ».
Bon appétit, Monsieur le ministre, au banquet de l’émergence !