Tout le monde tombe malade, et est appelé à s’effacer. Le monde entier sait qu’Ali BONGO est malade. Malheureusement cette réalité implacable ne semble pas être comprise par l’intéressé, son entourage, sa famille et ses soutiens pour qui « on ne donne pas le pouvoir ».
C’est qu’Ali BONGO et les siens n’ont pas toujours compris que le temps et la nature, qui décident de la faisabilité de nos plans et projets, n’ont pas la même conception des choses que nous.
Mais leur attitude peut se comprendre : après 54 ans de règne, il n’est pas chose aisée de quitter le pouvoir où les conforts, les privilèges des fonctions et le droit de vie et de mort sur le peuple étaient devenus des coutumes, voire, des natures. Pourtant, il va bien falloir qu’ils se résignent à l’inévitable qui est que le temps mettra un terme à leur règne, si ce ne sont les hommes.
L’arrogance d’Ali BONGO, qui boxait les vieux sur un podium en 2016 (Mohamed Ali m’a appris à…), son mépris pour la vie des autres et son insensibilité devant la souffrance de son semblable, ne sont pas parvenus à faire de lui un homme invulnérable et hors d’atteinte d’une maladie. Au contraire, son AVC est venu lui rappeler que, « même si en politique l’émotion n’est pas de mise, tu es un être humain fait comme n’importe lequel ».
En a-t-il tiré les leçons ? Il me semble que non, au regard des manœuvres antidémocratiques qui mettent en danger la paix sociale, du ministère de l’Intérieur et de la Cour constitutionnelle qui ont hissé à la présidence du CGE un cadre du PDG et ancien ministre délégué au ministère des Eaux et Forêts, en violation de l’article 12 de la loi électorale, déroulant ainsi, en faveur d’Ali BONGO, le tapis rouge vers un passage en force à l’élection présidentielle de 2023.
Il ne leur reste plus qu’à lui faire établir, par un médecin du pouvoir, un certificat médical propre, dans lequel on pourrait lire « l’état de santé d’Ali BONGO n’est pas de nature à remettre en cause ses facultés intellectuelles, mentales et physiques à diriger le pays ». Et la Garde Républicaine et les autres Forces de Défense et de Sécurité, qui viennent d’être gonflées en effectifs au dernier recrutement, de terminer le job en tuant, comme en 2016, tous ceux qui oseront descendre dans la rue pour contester sa victoire.
Mais, le pire dans tout cela est qu’après 14 années d’une gouvernance qu’il a lamentablement échouée, Ali BONGO veut un troisième mandat. A-t-il vraiment conscience de la souffrance qu’il inflige au peuple gabonais, rien que par sa présence à la tête du Gabon ? Je pense que oui ! Mais, il s’en fout !
Pour conclure, la maladie est un phénomène que nul n’est en mesure de cacher : Ali BONGO a beau user de tous les stratagèmes pour convaincre de sa bonne santé et de son « énergie à revendre », tout le monde voit bien qu’il est malade. Et personne ne sera assez bête pour donner un quelconque crédit à un certificat médical dans lequel il est déclaré « bon pour prendre part à l’élection présidentielle de 2023« .
Norbert EPANDJA
Président du Collectif du Haut-Ogooué Libéré
