L’on ne saurait dire à ce stade si c’est la fin politique de l’ex. PM Paul Biyoghé Mba (PBM), au moins c’est le début de quelque chose. Mais comme prévu par des analystes des années en arrière, PMB est finalement tombé dans le viseur de BOA.
Défait du comité permanent du PDG, viré au dernier remaniement du gouvernement comme un mal propre ( car à la veille des législatives), « Napoléon » se retrouve, à la faveur du Conseil des ministres du 17 mai dernier, comme Président de conseil d’Administration (PCA) d’un établissement public, la Société nationale Immobilière (SNI), qui n’est pas loin d’annoncer la cessation de paiement du fait de son incapacité à produire des logements sociaux pour rentabiliser et pérenniser son modèle économique tout en reversant à l’Etat des recettes convenables.
Resté comme le dernier « vieux » de la communauté fang en général et de l’Estuaire en particulier, PBM avait cru qu’en faisant allégeance à ce « petit-là », il continuerait de siéger au gouvernement. Si Dieudonné Berre sort de la vie politique en obtenant de BOA le placement de sa fille au gouvernement (Ministre des partenariats publics privés), Napoléon risque de ne pas laisser un héritier politique légitime. Julien Nkoghé Bekalé a été préféré à son mentor. Vont-ils s’affronter directement ou par personne interposée aux législatives prochaines ? Ce dernier pourrait ainsi devenir, dans la carte politique de BOA dans l’Estuaire, le remplaçant de son mentor qui n’a pas digéré sa mise à l’écart dans l’équipe Issoze Ngondet III.
Craint à tort ou à raison par BOA qui le voit comme un potentiel candidat fang à la présidence de la République (en 2016 et maintenant pour 2023), Napoléon paie le prix d’une ruse politique bien perçue par les émergents. Il sort finalement par la petite porte toute honte bue. Et pourtant des signes avant coureurs étaient déjà là. Apres avoir eu tous les pouvoirs de PM de 2009 à 2012, le seul d’ailleurs sous BOA, et les privilèges associés, il avait cru qu’en modernisant sa bourgade natale (Bikelé) et nommant les siens à des postes financiers en vus (CNSS, SOGATRA…), il serait toujours perçu comme un potentiel maire de Libreville. Il sera surpris d’apprendre que BOA rattache Bikelé à Ntoum. Ensuite, plus tard, sa sortie du comité permanent du PDG pour le compte de l’estuaire avait été encore plus claire sur le peu d’affinités que BOA lui voue. En le sortant du gouvernement au même moment que Ossibandjouo et Louembé Kouya, le message politique de BOA est clair : il ne veut plus de ces « vieux » dans les instances politiques de son régime moribond, c’est-à-dire ni au parti, ni au gouvernement. Où finalement ira-t-il se vautrer cet amoureux de l’argent ? PBM a été casé comme pour bien l’humilier dans un machin (la SNI) qui n’a pas un souci et sous l’autorité de Michel Menga, un autre fang de l’Estuaire qui vient de trahir Jean Ping et Barro Chambrier pour aller faire allégeance à l’usurpateur. Autrement dit, le pion Biyoghé Mba est sorti du jeu par BOA. Place à de nouvelles têtes fang dans l’Estuaire…
Si d’aucun estiment que la « Tortue », son autre surnom qui renvoie à sa ruse et à son caractère cynique voire méchant en politique, n’est du tout facile à cuire, BOA et ses sbires qui ont ourdi l’humiliation de Napoléon au point de retourner son filleul politique contre lui, Julien Nkoghé Bekale (natif de Kango ayant migré à Ntoum centre), sont sur leurs gardes d’ici-là.
La tortue pourrait sortir le grand jeu de déstabilisation dans l’Estuaire voire au-delà si surtout les émergents tentent de le chercher davantage (opération Mamba) vu qu’il traine beaucoup de casseroles partout il est passé. Son investiture par le parti aux prochaines législatives serait aussi en débat et beaucoup de jeunes loups dans l’Estuaire, dont il a longtemps bloqué les carrières politiques et administratives au profit de ses lèches bottes (Ndong Ntem…) prêts à le lui faire durement pour l’empêcher d’être investi, car connaissant l’implantation de PBM dans son Bikelé natal.