Après avoir destitué deux maires fang à l’hôtel-de-ville de Libreville (Léandre Nzuè, actuellement au gnouf, et Eugène Mba), Oyem emboîte le pas à deux mois de la fin du mandat. Pourquoi le PDG liquide-t-il ses élus locaux fang ? Sont-ils tous réellement des voleurs ? Le parti au pouvoir peut-il avoir la même réaction pour les maires PDG du Haut-Ogooué, par exemple, dans des situations identiques ? Pourquoi, à Lambaréné, le maire Maury, reconnu coupable de faits de délinquance, n’a-t-il pas subi le même sort ?
Ça pourrait avoir des conséquences aux prochaines élections municipales, et même présidentielles, aussi bien à Libreville, Oyem qu’ailleurs. Les ados pubères tatoués de la Veuve noire ne s’embarrassent plus d’humilier des notables et hauts cadres de la République depuis qu’ils ont pris le contrôle du palais du bord de mer. Leur premier grand coup fut de faire tomber la citadelle Bla. Sauf qu’avec le recul que permet le temps, Bla agissait en coordination et en complicité totale avec le prince héritier et la Veuve noire. A ce niveau, le procès du camarade Patrichi Tanasa était assez révélateur, la GOC était une sorte de caisse sociale où se servaient de nombreux cadres du régime et de la famille présidentielle ou leurs proches. Patrichi a révélé que l’actuel conseiller porte-parole de l’enfant-roi, l’ado pubère tatoué Pablo Escobar, rongé par la cupidité, démangé par le vol, avait développé un plan imparable de décaissement au nom de la première dame. Sauf que l’argent décaissé allait dans ses poches. Seulement, il ne s’est trouvé, après les déclarations de Patrichi, aucun Procureur, aucun juge assez courageux pour convoquer et écouter Ella Ekogha qui poursuit fièrement ses activités du côté du palais où il fait et défait les ministres de la Communication, trainant avec lui l’opprobre de « délinquant-voleur »…
De son côté, Ian Gyslain Ngoulou a mis en place un système de captation de fonds en nommant aux postes d’entrée et de sortie d’argent ses proches, aussi bien dans de nombreux ministères et haute administration de l’Etat qu’à la mairie de Libreville où sa propre belle-mère tient la caisse. Leurs seuls émoluments mensuels ne peuvent justifier les grands investissements qu’ils font sortir de terre comme des champignons aussi bien à Libreville et Akanda qu’à l’intérieur du pays. Mais aussi longtemps qu’un Bongo sera au pouvoir, ils jouiront de cette immunité dont ils se gargarisent aujourd’hui en oubliant, dans leur naïveté et leur folie de grandeur et des honneurs, leur folie d’écraser et d’humilier les autres, que les Bongo ne sont pas éternels. Obnubilés par leurs avoirs, ils ne se soucient même pas de l’humour de Dieu… Pour eux, humilier leur procure un réel plaisir.
Devenus inhumains, ils traitent avec la plus grande et la plus sévère inhumanité tous ceux qu’ils soupçonnent de leur tenir tête ou de leur faire ombrage. Quelles sont ces charges difficiles à trouver et qui empêcheraient le procès de Léandre Nzuè, par exemple ? Bla avait été arrêté et jeté en prison pour présomption de détournements. Sauf que dans la précipitation, les ados pubères ont trouvé mieux de d’abord organiser un procès pour ses faux papiers d’état civil. Un comble, l’enfant-roi disposant lui-même de faux papiers, mais il n’a jamais été inquiété pour cela.
Les Gabonais auront, dans quelques mois, une chance en or. Ils devront non seulement choisir entre les humiliations et la dignité, mais aussi et surtout défendre, même au péril de leurs vies, le respect de leurs votes. Et ce jour-là, si vous êtes du Woleu-Ntem, pensez à vos fils, vos frères Tony Ondo Mba, le lieutenant Kelly Ondo Obiang, Renaud Akoué Allogho, Christian Abessolo Menguey, ou de l’Estuaire, n’ajoutez pas plus d’humiliation que celle qu’a déjà subie votre généreux fils, frère et père Léandre Nzuè ou celle qu’a subie votre fils, votre frère et votre père dont tout le monde connaît l’intégrité, Eugène Mba. Les gamins qui lui ont fait ça ont l’âge de leurs propres enfants. Au Gabon, le respect des vieux est sacré. Les jeunes qui le violent parce qu’ils ont le pouvoir et l’avoir doivent être rappelés à l’ordre…
Prenez-le vous pour dit, voter Ali Bongo, c’est perpétuer le règne des ados pubères, et donc de la politiques des humiliations. Ils doivent dégager. Ayons à l’esprit qu’Ali Bongo c’est l’homme du passé et du passif du Gabon. Il n’y a aucun avenir avec lui.
GPA