Input your search keywords and press Enter.

La chronique politique de Guy Nang Bekale : Vigilance nous oblige

Un adage dit que « qui trop embrasse mal étreint ». Donc, il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation. La vitesse fait référence à l’allure, au rythme pour couvrir une étape, une distance, un trajet. Elle dépend de la rapidité d’exécution par rapport aux moyens utilisés. On peut l’ajuster, la modérer. C’est l’accélération qui la modifie.
La vitesse d’un piéton ne peut pas concurrencer celle d’une automobile. Quant à la précipitation, c’est un comportement quelque peu désordonné, irréfléchi, fait d’empressement. Généralement, elle est traductrice d’un sentiment de crainte, d’une volonté de convaincre à tout prix et elle comporte le risque de fourvoiement, d’égarement, de collision et d’accident. Depuis sa prise du pouvoir, le général président B. C. Oligui Nguema a entrepris des voyages à un rythme effréné. A l’étranger pour expliquer les raisons du coup d’Etat militaire aux chefs d’Etat de la Cémac et la CEEAC et pour solliciter leur appui pour un plaidoyer en faveur de la levée des sanctions des organismes partenaires au développement contre le CTRI. Et à l’intérieur du pays, c’est pour des rencontres avec ses compatriotes que certains observateurs avertis et analystes vicieux mettent sur le compte d’une précampagne électorale présidentielle.
Visites aux populations des provinces de l’intérieur, tournée républicaine ou précampagne électorale, l’avenir nous affranchira. La mobilisation et l’engouement spontanés pour les soldats du CTRI et la personnalité du général président sont si soudains et si massifs qu’on oublierait que nous sommes en plein régime provisoire et d’exception qui est en transit au pouvoir ; sauf si le CTRI présente la candidature de son chef à la prochaine présidentielle et que le peuple souverain l’élise dans la transparence. L’histoire montre que les militaires sont souvent arrivés au pouvoir dans des contextes politiques de crise : De Gaulle, Sankara, Rawlings… Ils ont réussi à insuffler un renouveau social apaisant pour leur peuple.
En Afrique, par la faute de la France, qui a imposé aux Noirs francophones, des décennies durant, des chefs d’Etat fantoches, incompétents, égoïstes et incultes, les coups d’Etat militaires tendent à devenir la voie royale pour accéder au pouvoir d’Etat dans les pays francophones. Tantôt pour, tantôt contre les régimes militaires, la France se comporte toujours en fonction de ses intérêts. Les jeunes générations doivent savoir et retenir que le Gabon et la France ont fait « une guerre éclair », sur le sol gabonais en 1964, lors d’un coup d’Etat qui a fait des morts parmi les soldats gabonais et français. Les batailles pour accéder et conserver le pouvoir sont les plus violentes et meurtrières ; en particulier quand les gens d’armes s’en mêlent politiquement.
Contrairement au coup d’Etat de février 1964, celui d’août 2023 a été plus doux, plus humain, « plus civilisé ». Il n’a pas provoqué l’ire de la France. Ô tempora, ô mores ! L’accès au pouvoir en dehors de la voie des urnes est anti-démocratique. Aussi, tous les postulants à la fonction de président de la République, chef de l’Etat, doivent se soumettre aux lois et aux procédures électorales. Par nature, le pouvoir militaire fait peur aux populations et éclipse la démocratie. Mais quand le pays est dans une profonde crise socio-politique et sécuritaire généralisée qui désorganise les institutions et empêche leur fonctionnement régulier, seule une intervention militaire peut y mettre momentanément de l’ordre.
Certes, la caque sent toujours le hareng, un soldat le demeurant toute sa vie, mais, pour l’instant, malgré les errements, le président et le Premier ministre de la transition évoluent harmonieusement dans la mise en œuvre des principales dispositions de la charte.
(Nous y reviendrons).

A propos de la sortie de Joséphine Kama, alias Patience Dabany

Un correspondant m’a envoyé, sur Whatsapp, un audio dans lequel l’ex-épouse du président Albert Bernard Bongo se plaint de ne pas pouvoir rendre visite à « son » fils Ali Bongo qui a pourtant été laissé en liberté après son expulsion du pouvoir. Deux assertions ont choqué beaucoup de personnes, dont moi, dans cette communication. Je ne réagis pas pour m’ériger en avocat défenseur, mais pour exprimer mon désaccord avec cette façon arrogante de s’exprimer et de parler publiquement des autres citoyens sans mesure ni retenue. Il faut que tous les Gabonais sachent que « tu ne sais pas à qui tu as affaire » est terminé.
Les deux assertions inacceptables sont :
1- le fait que la dame ose se poser la question de savoir ce que son fils a fait pour être maltraité par le CTRI et son chef ;
2- l’offense envers le président de la transition, chef de l’Etat. Ce qui est une infamie.
A l’évidence, Patience ne sait pas, ou feint d’ignorer, que son fils est un fieffé criminel qui a fait couler le sang de plusieurs Gabonais et contribué à appauvrir le pays en favorisant l’enrichissement d’une bande de voyous par des détournements de l’argent des Gabonais. Elle croit toujours être en situation privilégiée comme à l’époque de Kounabeli, quand son mari était le roi du Gabon, ou alors ne sait-elle pas encore que Monsieur Oligui Nguema est le dépositaire du pouvoir suprême au Gabon depuis le 30 août 2023. Elle ne devrait bénéficier des circonstances atténuantes que parce que c’est une mère, parce le président est de bonne éducation et qu’il est le chef de tout le monde, sans oublier son âge avancé.
Le pire et ce qui a provoqué plusieurs réactions contre ici et là, c’est que Joséphine Kama a osé traiter le président de la transition de…« chien ». « Ce chien-là ». Ce qualificatif est la pire insulte. Il contient le mépris, l’aigreur, la rancœur, voire la haine et la jalousie. C’est inacceptable et indécent d’entendre de tels propos de la part d’une « mère et grand-mère ». L’on peut critiquer un chef, mais il faut s’interdire de l’humilier publiquement. Tout le monde sait que Kama et Oligui Nguema se connaissent, ou plutôt que Brice Clotaire Oligui Nguema connaît Joséphine Kama. S’il entreprend de parler de l’ex-première dame du Gabon, combien de qualificatifs utilisera-t-il en dehors de chien au féminin ? Non, Madame, vous n’avez pas le droit de vous exprimer avec autant de vulgarité et de bassesse en parlant d’un compatriote qui représente désormais tout un peuple à travers le monde entier.
Quelqu’un que vous avez connu avait dit qu’il pouvait faire d’un chien un ministre… Sauf qu’un général est loin d’être un clébard, mais peut être président de la République, chef de l’Etat.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *