Le mois dernier, des compatriotes ont quitté Libreville, par voie terrestre, pour se rendre dans la sixième province du Gabon, l’Ogooué-Ivindo. Non pas pour aller battre campagne au nom de l’illustre Cuspodien PM, Emmanuel Issoze Ngondet, mais pour l’immatriculation des populations économiquement faibles dont s’occupe la CNAMGS.
La mission s’est finalement soldée par un accident que le DG de la maison, Géraud Allogo Akoue, aurait décidé de camoufler et d’abandonner les blessés à leur triste sort pour aller battre campagne chez lui à Oyem dans le grand nord.
Selon certains accidentés que nous avons rencontrés à Libreville : « L’accident n’a pas été déclaré. Nous avons l’impression qu’ils étouffent l’affaire. Nous réglons nous-mêmes nos frais d’hospitalisation. Nos patrons restent indifférents, certainement parce que dans la voiture où nous étions à cinq, il n’y avait aucun de leur parent. La voiture elle-même se retrouve toujours dans le ravin. Personne n’est allé la chercher. Le DG, ce qui lui importe, c’est son élection à Oyem pour le compte du PDG. Nous passons des nuits blanches, surtout pour la plus touchée d’entre nous. Ce n’est pas normal. Le DG, franchement, nous prend pour des « c… ». On a tout de même failli clamser et voilà comment la CNAMGS nous traite. Ce n’est pas sérieux… ». Curieux tout de même de se comporter ainsi pour une structure étatique censée faire dans le social et qui ne peut pas l’appliquer à ses propres agents subalternes.
Pour la petite histoire, le 4 septembre 2018, une délégation de la CNAMGS arrive à Makokou pour le lancement de l’immatriculation des Gabonais économiquement faibles (Gef). Vers 14 heures, la délégation quitte Makokou et met le cap sur Booué pour le lancement de la même opération. Il faut relever que pour accomplir cette opération, en dehors des frais de carburant, les membres de la délégation affirment que l’émergent DG avait omis de leur remettre les frais de mission. Chacun devait donc se débrouiller avec ses moyens pour boire et manger. Mettant le cap sur Booué, la délégation arrive à Ovan et marque un arrêt. « Il était question que le délégué de province nous attende là. Mais à notre grande surprise, il n’était pas là ». Après avoir cassé la croûte, la délégation a repris la route. Sur la route de Booué, un accident survient aux environs de 20 heures. « Nous étions à cinq : l’agent de liaison, le superviseur et trois agents administratifs derrière. A cet endroit il n’y avait pas de réseau. Nous étions sur la route. Il fallait trouver le réseau pour appeler. Nous avons trouvé réseau après avoir parcouru une bonne distance et un appel a été lancé en direction de Booué afin d’envoyer les secours. Les blessés ont été ramenés à Ovan pour les premiers soins avant de rallier Makokou pour des soins plus poussés… Chose étonnante, le délégué provincial n’est jamais passé nous voir alors que pour se rendre chez lui, il passe devant l’hôpital…».
Les accidentés, en ce moment, ne savent plus quoi faire, tant ils sont comptés pour quantité négligeable. Peut-être fallait-il qu’il y ait mort d’homme pour que Renaud et son petit monde se bougent. En français facile, cela s’appelle l’irresponsabilité. Gageons également que la direction générale, après lecture de cet article, se bougera pour au moins nous apporter sa part de vérité.
Nous y reviendrons.