Depuis quelques semaines, l’entourage du président de la transition, chef de l’Etat, le Gl Brice Clotaire Oligui Nguema, fait les choux gras de la presse écrite libre au Gabon. Echos du Nord, dans sa version dite Confidentiel, était le premier à ouvrir le feu via sa parution du 26 janvier 2024 dernier. On peut y lire à la Une : « Président Oligui Nguema, vous êtes mal entouré ! ».
A sa suite, comme si l’autre lui avait fait la passe, L’Aube du mardi 30 janvier enfonçait le clou via ce titre en parlant du Gl Oligui Nguema : « Il est mal conseillé ». Les confrères mettent en avant, pour cela, les derniers couacs décelés sur le plan de la légalité en ce qui concerne aussi bien le dernier remaniement gouvernemental, la saisine de la Cour constitutionnelle à ce sujet, que la question de l’arrêté portant sur la bourse en milieu scolaire. A cela s’ajoute la nomination, très controversée, de l’ex-présidente de la Cour constitutionnelle déchue, Marie Madeleine Mborantsuo, comme présidente honoraire de la Cour constitutionnelle du Gabon alors qu’elle est jugée comme étant indigne de cette fonction et qu’aucun texte de la transition ne le permet.
On peut étaler ici d’autres actes allant dans le sens d’un accompagnement cavalier des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Pire, on apprendrait, d’ailleurs, qu’il y aurait un réel manque de cohésion et de collégialité entre ceux qui accompagnent le nouveau chef de l’Etat au palais du bord-de-mer, certains voulant faire la démonstration aux autres qu’ils sont plus aimés et mieux appréciés du grand chef lorsque d’autres ne versent pas tout simplement dans la jalousie, la détestation sans cause, le clientélisme et même le tribalisme comme s’ils avaient des agendas cachés. Ainsi, certaines personnalités au palais sont soupçonnées, voire accusées, à tort ou à raison, de faire la part belle à ceux de leur famille ou de leur ethnie. Ils sont tellement préoccupés par cette logique tant décriée du temps de l’ancien système qu’ils oublient parfois ce pour quoi ils ont été choisis par le chef. Et, malheureusement, c’est le chef qui en prend pour son matricule. Un pays, ça fonctionne avec les textes qu’il se donne. L’entourage du chef de l’Etat doit le savoir, même en pleine transition, les textes existent.
Dès les premiers couacs de la transition, nous nous étions émus ici de ce qui devenait un vrai concentré, au sein du CTRI, de militaires, de politiques et de la société civile. Notre rédaction avait fait le choix de voir émerger un vrai pouvoir militaire qui se donnait la mission de réellement redresser le pays en faisant changer les mentalités, les comportements, les mauvaises habitudes…durant le temps de la transition. Quitte à le faire militairement, car, nous le savons tous, tout changement dérange du fait qu’il remet en cause l’ordre établi et les habitudes prises.
L’autre mission que devait se donner le CTRI au pouvoir, au-delà du fait de rendre le régime PDG responsable de tous les maux de ce pays, était d’interroger la responsabilité de chacun dans la manière dont ils ont conduit le pays. Tous les Pédégistes n’étaient pas des voleurs, des commanditaires de crimes rituels, des criminels économiques et de sang…et tout ce qui a conduit le pays dans cette gestion hasardeuse dénoncée par le CTRI au matin du coup d’Etat.
Oligui Nguema a encore le temps de rattraper les choses.
GPA