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Conférence de presse du porte-parole de la Présidence : Le Gabon affirme sa vision de refondation nationale

Théophane Nzame-Nze Biyoghe, porte-parole de la présidence de la République

Le département Communication de la présidence de la République gabonaise a animé sa première conférence de presse depuis l’avènement de la cinquième République, ce jeudi 12 juin 2025, au palais du bord de mer de Libreville. Animée par Théophane Nzame-Nze Biyoghe, porte-parole de la Présidence de la République, cette rencontre avec les médias a permis de détailler les grandes orientations politiques, économiques et sociales impulsées par le Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, dans un exercice salué pour sa transparence et sa pédagogie républicaine.

Dès l’ouverture de cette conférence de presse inédite sous la cinquième République, le porte-parole de la présidence, Théophane Nzame-Nze Biyoghe, a rappelé l’ambition fondamentale qui guide l’action du Chef de l’État depuis son investiture le 3 mai 2025 : « Il ne s’agit pas simplement de gouverner autrement. Il s’agit de repenser le fonctionnement de l’État, de redonner du sens à l’action publique, et de replacer l’intérêt général au cœur de chaque décision. »

Le premier axe de la conférence a porté sur l’agenda diplomatique du Président, avec un focus particulier sur sa visite d’État en Guinée Équatoriale le 4 juin 2025. Une rencontre intervenait dans un contexte sensible, suite à la décision de la Cour Internationale de Justice (CIJ) du 19 mai 2025 concernant le différend frontalier relatif aux îles Mbanié, Cocotiers et Conga. Le porte-parole a souligné que les deux chefs d’État ont « réaffirmé les liens profonds qui lient les deux pays et qui les engagent à construire ensemble, fraternellement, une solution concertée, qui préserve la souveraineté et les intérêts stratégiques de chaque partie ». Un Comité d’experts bilatéral a été mis en place pour travailler sur cette question.

Cette visite a également permis la signature de plusieurs accords sectoriels majeurs, notamment en matière de santé, de sport, de culture et de défense, avec la planification de manœuvres militaires conjointes et des échanges de savoir-faire entre les forces armées. Selon le porte-parole, cette démarche diplomatique reflète « une diplomatie de paix, de coopération et de responsabilité, fondée non sur l’opposition mais sur l’interdépendance ; une diplomatie qui cherche à apaiser plutôt qu’à enflammer, à construire plutôt qu’à diviser. »

Abordant l’actualité nationale, Théophane Nzame-Nze Biyoghe a évoqué la situation de la Société d’Eau et d’Énergie du Gabon (SEEG), marquée par des « délestages nombreux, coupures d’eau récurrentes et une qualité du service fortement détériorée ». L’entreprise est récemment sortie de son administration provisoire, période qui a permis de définir un plan d’investissement de près de 1 000 milliards de CFA. Ce plan vise à « réhabiliter les centrales, moderniser les réseaux de distribution, installer des compteurs intelligents et améliorer la desserte dans les zones rurales et urbaines ». Des audits internes ont également été menés pour « détecter les fraudes, corriger les dérives de gestion, réduire les pertes techniques et commerciales », avec des premiers résultats déjà visibles dans plusieurs quartiers du Grand Libreville où les délestages ont diminué.

La nouvelle équipe dirigeante, installée le 3 juin, dispose de six mois pour relever plusieurs défis majeurs : refondation de la gouvernance, préparation de la séparation organisationnelle des volets eau et électricité, assainissement financier, réformes sociales et managériales, transparence des contrats et déploiement du plan d’investissement.

Par ailleurs, les échanges ont également porté sur plusieurs mesures importantes adoptées lors des deux premières sessions du Conseil des Ministres présidées par le Chef de l’État, notamment l’interdiction de l’exportation du manganèse brut à l’horizon 2029, l’interdiction de l’importation du poulet de chair à l’horizon 2027, la mise en place d’une centrale d’achat publique pour lutter plus efficacement contre la vie chère, la création de cinq Fonds stratégiques, l’adoption du projet de loi sur les partis politiques, qui « consacre l’assainissement du jeu démocratique, la responsabilisation des partis et la préparation d’un avenir politique fondé sur l’éthique, la représentativité, la reddition des comptes et, in fine, l’intérêt général ».

Concernant l’opération d’aménagement de la zone située derrière l’Assemblée nationale, le porte-parole a précisé qu’elle vise la construction du Boulevard de la Transition, d’une cité administrative et l’aménagement du bassin versant Sainte-Marie – Awondo. Ces projets « répondent à des impératifs de modernisation urbaine, de lutte contre les inondations récurrentes à Libreville et de fluidification de la circulation dans la capitale ». Théophane Nzame-Nze Biyoghe a tenu à rassurer les populations concernées : « Les projets sus-indiqués ne visent en aucun cas à punir, mais plutôt à construire un cadre de vie digne et moderne pour tous ». Il a ajouté que « le Président de la République est sensible aux réactions diverses de l’opinion nationale. Il suit très attentivement ce dossier et les services compétents sont à l’œuvre pour faire en sorte que les droits légitimes des compatriotes impactés soient pris en compte tout au long du processus en cours ».

Cette première conférence de presse du porte-parole de la Présidence sous la cinquième République marque un tournant dans la communication gouvernementale gabonaise, instaurant un dialogue direct et transparent entre les plus hautes instances de l’État et les citoyens, par l’intermédiaire des médias nationaux et internationaux.

Toutefois, on relèvera que la question concernant la sortie du Gabon de l’ancien président Ali Bongo et de sa famille, semble être un sujet tabou sous la cinquième République.

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