Décidément, le CGC n’est pas encore sorti de son auberge espagnole. Dernier fait d’armes en date, la récupération des codes du BIECT par le directeur financier, en lieu et place du directeur du Trafic. Et pour cause : la gestion des espèces sonnantes et trébuchantes générées par les frais payés par les transitaires et autres pénalités… Avec la complicité du nouveau DG ?
Rentrant dans les attributions organiques du directeur du Trafic, le nouveau directeur financier de l’Oprag, établissement qui assure la tutelle actuelle du CGC depuis sa menace de suppression sous Liliane Ngari, le Bordereau d’identification électronique de traçabilité des cargaisons (BIETC) est un document délivré et visé par le Conseil gabonais des chargeurs. Il a pour rôle d’enregistrer des informations portées sur le connaissement et de permettre la traçabilité de la cargaison. Il est obligatoire pour toutes les cargaisons (containers) au départ et à destination du Gabon, quel que soit le pays. Toute cargaison sans BIETC entraine automatiquement une pénalité. Du coup, quand un opérateur économique embarque ou importe des marchandises ou autre, il doit, au départ, obtenir le BIECT, le cas échéant, il ne peut sortir sa cargaison du port sans payer des pénalités de régularisation au CGC.
Les milliards que veut gérer le directeur financier de l’Oprag
En tant qu’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), le CGC réalise un chiffre d’affaires oscillant entre 3 et 5 milliards de Fcfa par an avec la vente de BIECT. Une manne qui fait saliver grand monde à l’Oprag dans la suite de la mauvaise gestion de Liliane Ngari ces dernières années.
En s’arrogeant les prérogatives du directeur du Trafic du CGC, le directeur financier de l’Oprag agirait-il seul ? Le nouveau DG, dont l’arrivée à la tête de cette société parapublique avait été saluée par le personnel, serait-il complice de cette gabegie qui est en train de reprendre forme ?
La conséquence de ce désordre se fait déjà sentir depuis deux semaines sur le trafic maritime : des dossiers (cargaisons) bloqués sur la table de travail du nouveau « Directeur financier et du Traffic » de l’Opgrag/CGC avec des pertes énormes pour le CGC et les transitaires parce que ce dernier, n’ayant pas l’expertise requise, cherche dans l’entourage de l’ancienne équipe de Liliane Ngari quelques personnes pour l’aider à gérer ce magot « intra muros ».
Retour et double salaire des proches de Liliane Ngari
Dans le même temps, l’ombre de l’ex-dame de fer continue de planer sur le CGC. Partie de ce poste juteux pour un poste bien « maigre » de SG du ministère de l’Energie, Liliane Ngari avait pris le soin d’« emporter » avec elle quelques indéfectibles sbires qui l’aidaient dans sa gestion épicière du CGC. Cette bande à Liliane a donc passé une année entière à percevoir deux salaires : un salaire au cabinet du SG du ministère de l’Energie et leurs vrais salaires du CGC. Or, selon le code du travail, salaire égale travail. Ayant vu leur salaire du CGC coupé le mois dernier par le nouveau DG de l’Oprag, les Liliane « boys » ont senti la vie devenir difficile. Les tentatives de négociation entre leur chef et la hiérarchie de l’Oprag n’ont pas donné gain de cause. Obligés, ils reviennent au CGC sans jamais avoir au préalable signalé leur départ officiellement. Qui a autant protégé leurs salaires pendant un an alors que des Gabonais sont au chômage et qu’en interne certaines catégories d’agents demandent, à raison, une revalorisation salariale ? Pourquoi cette caste de privilégiés a-t-elle bénéficié de deux salaires pendant un an ? Simplement parce que étant originaires du Haut-Ogooué ?
Il appartient au nouveau DG de l’Oprag d’engager des procédures internes de mise en débet (à l’amiable ou par voie judiciaire) pour exiger d’eux le remboursement des sommes indûment perçue, qui ne sont, en la forme, que du vol ou détournement d’argent public.