Dans le communiqué quotidien de ce mercredi 25 mars 2020, le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil), dit rechercher activement « les personnes qui ont effectuées un voyage récent hors du Gabon ou ceux ayant été en contact avec une personne contaminée au Covid-19 et qui présentent des symptômes ». Seulement, cette mesure salutaire concerne-t-elle tout le monde ? y compris les membres de la famille Bongo dont certains ont voyagé dans le même avion que le patient zéro, en provenance de la France ?
« Les équipes sont en cours d’investigation pour faire le tri des contacts. Certains ont éteint leurs téléphones et il sera peut-être envisagé de publier leurs noms dans les médias », indique le communiqué du Copil de ce jour. Ce n’est pourtant là qu’une mesure préventive qui a pour visée de protéger les proches et de prendre en charges ces personnes au cas où elles sont testées positives au Covid-19. Malheureusement, certains compatriotes, mal informés ou peut-être mal intentionnés appréhendent le fait d’être envoyés en isolement dans une structure appropriée. Aussi, le Copil appelle au patriotisme des gabonais en « demandant à la population d’aider en dénonçant ces personnes (là) ».
C’est ici l’occasion de rappeler à nos personnalités la nécessité de montrer le bon exemple dans la campagne de sensibilisation par rapport au Covid-19, en se débarrassant de toute considération sociale ou pécuniaire. En effet, Jeune Afrique dans une de ses récentes parutions nous apprend qu’« au Gabon aussi, les avions ont débarqué des voyageurs fuyant le coronavirus. Ironie du sort, le patient zéro du pays, un salarié de Gabon Oil Company qui rentrait d’un séjour en France, était dans le même vol à destination de Libreville qu’Alex Bongo et Pascaline Mferri Bongo, frère et sœur du chef de l’État ». Par ailleurs, continue t-il, « une partie de la famille présidentielle est rentrée précipitamment de Dubaï, où Landry Bongo, un autre membre de la fratrie et demi-frère d’Ali Bongo Ondimba, est hospitalisé depuis plusieurs jours à la suite d’une rupture d’anévrisme ». Avec de telles révélations, il est à savoir si toutes ces personnes, à l’instar des autres gabonais qui sont dans le même cas, ont été soumis à la quarantaine de 14 jours qui sont recommandés pour observer quelqu’un qui revient d’un pays à risque. Mieux, tous les autres individus qui ont été en contact avec ces personnes sont-ils aujourd’hui bien identifiés et suivis. Ou alors ce sont tous ces cas que le Copil s’évertue maintenant à rattraper ? Dans tous les cas, nos dirigeants ne devraient avoir aujourd’hui pour seule considération devant cet ennemi invisible, que celle qui participe à l’éradication totale du nouveau Corona virus de notre territoire national et non celles liées à la classe sociale ou au patronyme d’un tel ou d’un tel. Des considérations qui ne procurent d’ailleurs aucune immunité contre cette maladie, mais pourraient plutôt exposer la vie des autres compatriotes.