Après avoir tenté, dans un acte de désespoir ultime, d’attirer sur lui l’attention de Brice Laccruche Alihanga en brandissant, le 10 août 2019, dans une lettre ouverte, la menace (certes réelle) d’implosion du parti et du pays avec l’état de santé de Boa, l’ex-ministre et ancien PCA de la Sogatra, frustré et humilié dans son amour propre, a fini par « partir » du PDG sans être retenu par personne. Mais où va-t-il alors ? Retour à la maison CLR ?
Il n’est pas très sûr qu’il manquera à ses désormais camarades du PDG du 1er siège du premier arrondissement de Libreville, notamment à la section 4 de la fédération Alibandeng et encore moins à la direction nationale du parti à Louis. Et pour cause, Alexandre Désiré Tapoyo n’aura fait que deux ans seulement de militantisme au sein du PDG (Ne dites surtout pas un militantisme opportuniste). En effet, c’est à la suite de l’élection présidentielle volée par l’usurpateur émergent qu’il démissionne du parti de son mentor Jean Bonfice Assélé, le Cercle des libéraux réformateurs (CLR), où il avait milité de 2002 à 2016, pour rallier le Parti démocratique gabonais (PDG). A l’époque, il occupait, au CLR, le prestigieux poste de vice-président chargé de l’implantation et de l’inspection du CLR. Il avait, curieusement, soutenu que son parti, pourtant fondé par l’« oncle » maternel d’Ali Bongo et membre de la majorité présidentielle, était « incohérent » pour apporter ses « qualités de mobilisateur » au PDG. Ceci afin de marquer, prétendait-il, sa loyauté à Boa, il devait donc quitter le CLR avec armes et bagages. En réalité, Alexandre Désiré Tapoyo avait été exclu du CLR le 10 août 2016 pour avoir refusé de démissionner de son poste de président du comité national chargé des confessions religieuses au sein de la direction de campagne d’Ali Bongo comme le lui exigeait son parti. Il ne voulait donc pas perdre son « beefsteak ». Tapoyo a donc réalisé que c’est au sein du PDG et dans son quartier (Alibandeng) qu’il pourra mieux se faire remarquer pour continuer à bénéficier de postes politiques importants (ministre de l’Egalité des chances et des Gabonais de l’étranger, puis président du Conseil d’administration de la Sogatra).
La transhumance politique au gré des enveloppes d’argent ou des propositions de nominations étant devenue la règle dans ce pays depuis des années, la démission d’Alexandre Désiré Tapoyo est en soi un non évènement. Certes, on peut relever que cette seconde démission d’un parti fait suite à sa lettre ouverte du 10 août dernier dans laquelle il dénonce le mauvais fonctionnement des institutions depuis l’AVC de Boa, la montée d’une ambiance gazeuse qui risque de faire exploser le pays à terme comme en août 2016 et interpellait les responsables en chef du régime (Julien Nkoghe Bekale, Brice Laccruche Alihanga et Faustin Boukoubi) sur les dangers des dérives du système. Question, si Tapoyo était encore au bord de la mangeoire, aurait-il écrit ça ? Il n’est ni le seul ni le premier à faire cette analyse de la situation actuelle du pays. Mais comme beaucoup de Gabonais, en réalité des « profito-situationnistes », c’est lorsqu’ils perdent un poste (ministre, PCA, DG, conseiller, etc.) qu’ils veulent soit se faire remarquer pour rebondir, soit se faire une nouvelle virginité politique par des formules incantatoires et anti-régime. Et Dieu seul sait que ça paye au Gabon. Mais pour combien de temps encore ?
Que les PDGistes se mangent donc entre eux ! Ensemble, ils détruisent et pillent le Gabon (crimes économiques et humains), ensemble ils en rendront aussi les comptes un jour. Rien que depuis 2016, l’instabilité chronique de certains acteurs politiques (Maganga Moussavou, Michel Menga, Frédéric Massavala, Moukagni-Iwangou, Estelle Ondo et bien d’autres) a toujours été fonction des avantages à tirer ou à perdre du système PDG-Bongo-Ajev.