Comme il sait le faire depuis 1990 et même à l’époque post-coloniale, le département de l’Okano vient à nouveau de se prévaloir de son statut de localité frondeuse et anti-pouvoir. Sur l’ensemble des sièges, le PDG n’a fait élire qu’un député alors qu’on rapporte que c’est sur la base de l’intimidation que Gowdog (tête de liste PDG) aurait réussi à glaner la majorité aux locales au niveau du département…Voyage au cœur d’une élection humiliante pour le régime et son allié Démocratie nouvelle (DN) dont le ministre est tombé comme un fruit mûr.
Depuis 2009, le département de l’Okano n’a rien obtenu de la politique prônée par Ali Bongo Ondimba. Malgré les promesses faites lors des campagnes présidentielles en 2009, à savoir la construction du barrage hydro-électrique Fé II, la construction de la plus grande base militaire du Woleu-Ntem, neuf ans après les Mitzicois n’ont vu que dalle. Aucune brique n’est sortie de terre.
Sur le plan politique, l’Okano, depuis le départ de feu Jean Baptiste Ngomo Obiang du gouvernement en 1982 (36 ans aujourd’hui), les Okanois(es) nommé(e)s dans les différents gouvernements n’occupent que le poste de demi-ministre (ministre délégué). Pourtant, certains parmi eux sont des valeurs sûres et ont des capacités intrinsèques et intellectuelles à l’image de Gisèle Laure Eyang Ntoutoume, ingénieur des ponts & chaussées, nommée déléguée au Travaux publics. Curieusement son titulaire était le général Flavien Nzengue-Nzondou. Le lycée Moïse Nkoghe Mvé est en ruines. C’est un ancien camp militaire. L’administration a hérité des bâtiments coloniaux. Le camp de gendarmerie ressemble à un champ de bataille, les terrains stratégiques sont détenus par des musulmans avec des titres fonciers délivrés par la présidence de la République. Avec tout ce qui précède, les PDGistes qui sont allés aux élections s’attendaient à quoi ? Au mieux au suicide. Comme le dit l’adage “qui crache en l’air en reçoit au nez”.
Au 1er siège la commune, le Dr Zima Ebeyard Minault Maxime s’est débarrassé de manière humiliante d’un membre du gouvernement, Jonathan Ndoutoume Ngome (transfuge de l’Union nationale où ils étaient ensemble) au 1er tour. Au 2è tour, l’ancien membre du gouvernement, Louis Philippe Mvé Nkoghe, a bu sa défaite jusqu’à la lie.
Au 2è siège Okala-la Lalara, Corvain Ondo a battu le candidat PDG Habib Emane Angore, mais seul le candidat du PSD, Dr Ngomo Jean Marc, a plié l’échine face à la candidate du PDG Françoise Assengone Obame et ce, à cause du comportement de caméléon de son leader Maganga Moussavou.
Les Mitzicois ont renvoyé l’ascenseur aux émergents, notamment à Ali Bongo pour son manque de considération pour cette contrée. Point besoin de chercher des poux sur les crânes rasés des PDGistes de l’Okano en parlant de duplicité et de trahison ou de contre-campagne, sauf à considérer les Mitzicois comme amnésiques.
Sur l’ensemble des sièges, seul le 3è siège a évité le naufrage collectif au parti qui représente le ‘’Plus grand danger pour le Gabon’’, dixit Guy Christian Mavioga.
Examinant les causes exogènes de cette débâcle, on pointe du doigt la secrétaire nationale pour le Woleu-Ntem, Madame Huguette Abodo Yombéyéni, et son cabinet politique composé de roublards originaires de Bitam, des « petits escrocs politiques ». Il se susurre que cette dernière aurait ignoré le choix de la base militante et aurait préféré monnayer les investitures aux plus offrants. Chaque candidat investi aurait aboulé 7 % de son franc électoral. Vérité ou kongossa, la hiérarchie du parti vérifiera…Crépin Gowdog et Jean Léonard Nguéma Ondo ont mis également la main à la poche pour diriger les listes PDG aux locales à Mitzic.
En somme, il faut reconnaître comme pathétique la situation dans laquelle se trouve le PDG à l’Okano. De gros moyens dépensés pour ne récolter qu’une maigre moisson. Heureusement, le troisième siège a tout de même sauvé les meubles à cause du ralliement des opposants en faveur de la dynamique Fao (Françoise Assengone Obame) et la victoire de Gowdock aux locales est due aux menaces qu’il aurait proférées à l’endroit des forestiers et en interdisant l’accès dans les chantiers aux candidats de l’opposition.
Le département de l’Okano a voté en grande partie pour l’Union nationale avec deux (2) députés sur les trois sièges, confirmant ainsi son ancrage dans l’opposition radicale.