L’exaspération est à son comble dans la communauté villageoise de Benguie-Oka (département de l’Okano) au sujet de la réalisation des projets sociaux communautaires qu’elle avait retenus dans le cadre des implications de la Responsabilité sociétale de la société Rain Forest Management (RFM). En effet, celle-ci avait versé une somme de 81 000 000 de frs à cette communauté afin de répondre à ses besoins sociaux d’importance. Et pour ce faire, les villageois avaient opté pour la construction d’une école primaire et de deux logements pour les enseignants qui y seraient affectés.
Dans les modalités de mise en œuvre de ces réalisations, la latitude avait été laissée à la communauté villageoise de choisir l’entreprise qu’elle estimerait à même de mener à bien ce projet. Tout comme, répondant à l’exigence d’être représentée au comité de gestion et de suivi mis en place à cet effet, elle avait désigné Marie Hélène Obone Ndong et Meye m’Abessolo pour participer aux travaux de cette structure. L’on sait aussi que si la gestion administrative est assurée par le préfet du département, la gestion de la manne offerte est du ressort de la communauté. Mais celle-ci s’étonne de la mainmise du préfet Timothée Malemba sur le financement de 81 millions de francs mis à la disposition de la communauté aux fins de matérialisation des investissements arrêtés. De fait, après l’appel d’offres de souscription pour les travaux auquel trois entreprises avaient répondu et qu’« Okano Construction » avait remporté, son responsable n’a jusqu’à ce jour reçu ni son contrat de service ni sa lettre d’engagement, encore moins son chèque de démarrage des travaux. Un blocage qui a pour origine l’immixtion du préfet dans la gestion, lui qui a imposé de force un autre opérateur, Express Office, pour mener ce chantier. Or, ayant participé à l’appel d’offres, ce dernier n’avait pas été retenu. Et l’on commence à comprendre cette indue faveur préfectorale : les deux hommes sont des voisins. Ceci peut expliquer cela. Mais au village Benguie-Oka, cette ingérence de l’administrateur départemental dans ce volet du dossier passe mal et ils ne l’acceptent pas. Dans sa tentative d’explication, il argue de ce qu’il aurait reçu une correspondance de l’auxiliaire de commandement du village exprimant l’hostilité des villageois quant au choix du premier opérateur. Ce à quoi ceux-ci répondent « faux ! Nous ne connaissons pas cette affaire ». Dans la même optique, il se susurre que le préfet Timothée Malemba voulait même changer les représentants de la communauté au comité de gestion et de suivi en imposant une autre personne.
Une pagaille qui a aujourd’hui pour conséquence grave la non-exécution des projets sociaux auxquels la communauté accorde beaucoup d’intérêt. Les villageois de Benguie-Oka n’ont pas d’autre choix que de solliciter la hiérarchie du préfet, en l’occurrence le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur, afin de recadrer son collaborateur du département de l’Okano avant qu’il ne soit trop tard.