Dans sa publication du 22 juillet 2018, via le blog de Céline Alexandre, le site Médiapart annonce urbi et orbi que l’émergent serait en danger de mort. Le parrain aurait-il décidé d’en finir avec son bon compagnon de G2 et de l’Oprag ? le pays. Mon petit, les Gabonais ne sont pas dupes. Si tu as pris ta part, mange et tais-toi !
«Même s’il fait mine de ne pas s’en préoccuper outre mesure, Jean-Pierre Oyiba n’est pas dupe. Il sait qu’il est dans le collimateur d’Ali Bongo, que sa sécurité est, plus que jamais, menacée. Pour les observateurs avertis, sa récente et brutale sortie du gouvernement participe d’une mise à mort programmée que certains naïfs attribuent à « l’entourage du chef de l’État ».
…Aussi, la très prochaine arrestation de Jean-Pierre Oyiba pour « détournement de deniers publics » serait le fait exclusif du prince, c’est-à-dire d’Ali Bongo. Cela peut sembler surréaliste, ubuesque même, compte tenu de la complicité entre les deux hommes, mais le fait est là : Ali Bongo, cet homme sans cœur ni états d’âme, veut absolument se débarrasser de son « vieil ami Jean-Pierre ». D’abord politiquement et ensuite physiquement.
Tout part de l’élection présidentielle de 2016. Sous les yeux des observateurs du monde entier (Union africaine, Union européenne, Organisation internationale de la Francophonie), Ali Bongo est laminé par l’opposant Jean Ping qui remporte le scrutin avec près de 70 % des voix. Une vraie déculottée !
Dans le camp du président sortant, c’est la panique. A la défaite s’ajoute l’humiliation d’une véritable bérézina. Malgré l’achat de consciences pendant la campagne électorale, la manipulation du fichier électoral, les menaces et intimidations à l’endroit des électeurs, la confiscation des médias du service public, la distribution de tablettes, vêtements, congélateurs et autres futilités, rien n’y a fait. Les électeurs ont durement sanctionné dans les urnes le régime criminel et incompétent d’Ali Bongo qui a placé leur pays entre les mains d’un « gang de prédateurs apatrides ». En quelques années, Ali Bongo a totalement dépouillé les Gabonais de leur pays et de leur dignité au profit d’une clique de Maliens, Béninois, Singapouriens, Marocains pour qui le Gabon n’est rien d’autre qu’une prise de guerre à piller… Sa défaite – à laquelle ont contribué de nombreux militants du PDG – tombait donc sous les sens.
Sentant le pouvoir lui échapper, Ali Bongo s’en remettra en désespoir de cause à quelques responsables politiques originaires du Haut-Ogooué. Marie-Madeleine Mborantsuo et Jean-Pierre Oyiba seront chargés de la direction des opérations. À partir de là, les choses vont prendre une tournure tellement ahurissante que le président du groupe des observateurs commis par l’Union africaine déclarera en privé : « Un tel niveau de fraude électorale n’a jamais été vu nulle part ailleurs… ». De la part d’un Tchadien, qui en a pourtant vu d’autres, ces propos donnent une idée de ce qui s’est passé pendant et après l’élection du 27 août 2016. Laquelle, on le voit aujourd’hui, a débouché sur une crise dont les douloureux effets se font toujours ressentir.
Et là, Jean-Pierre Oyiba va entrer en scène. Il recrute illico presto une équipe de faussaires et les installe discrètement dans sa résidence de Franceville, située à quelques centaines de mètres du Cirmf (Centre international de recherches médicales de Franceville). En quelques heures, ces « experts » de la falsification vont refaire tous les procès-verbaux (PV) du Haut-Ogooué en modifiant grossièrement les résultats. Tollé dans tout le pays et même à l’étranger. Le gouverneur de la province, Jacques Denis Tsanga, se couvrira de ridicule lorsqu’il communiquera les chiffres. Sur Internet, la province du Haut-Ogooué fait désormais figure de référence mondiale en matière de tripatouillage électoral ». Tels sont les extraits de l’article de Médiapart.
Loin de nous l’idée de défendre Ali Bongo que nous savons tout de même ingrat, mais pas jusqu’à aller à attenter à la vie de son ami de longue date. Aujourd’hui, Oyiba vit dans la peur certes, mais s’il n’a rien fait, nous sommes convaincus qu’il ne lui arrivera rien. Par contre, on peut reprocher Ali de vouloir positionner à Franceville, aux législatives, le ministre des Transports Justin Ndoudangoye, car la réalité est telle. Oyiba a peur d’être mis au balango par celui qu’il a aidé à usurper le pouvoir comme nous venons de le lire plus haut. Aux yeux des Gabonais, si ce qui est écrit est vrai, alors Oyiba peut être associé à ceux qui ont aidé Ali Bongo à tuer des Gabonais et à confisquer le destin du pays. Si la justice d’Ali Bongo le juge, pourquoi en pleurer ? Il ne doit s’en prendre qu’à lui-même.