Le 13 avril 2016, à Fougamou, le jeune lycéen Etienne Malata Doumambila avait reçu chez lui, en soirée, la visite de son ami Rego Essono Essono, envoyé par Dieudonné Douena, pour l’inviter prendre un pot dans un bar de la place. Ne se doutant de rien, Etienne Malata avait accepté volontiers l’invitation. Il n’a plus jamais regagné son domicile. Le mystère qui entoure sa disparition n’est toujours pas levé.
Après avoir pris un bain au bord de la Ngounié, Malata avait sorti une nouvelle tenue de son sac et l’avait remise amicalement à Essono Essono pour que ce dernier paraisse plus propos pendant la soirée. Arrivés au bar dénommé V12, plusieurs témoins, en l’occurrence Dolce, Audrey Nyangui Kengue et Franck Nyama, ont confirmé, pendant le procès du 28 février 2019 au tribunal de Mouila, avoir vu Malata, Essono, Douena et Gratza autour d’une table alimentée d’alcool dans le bar V12, sans oublier que lui-même, Essono Essono, reconnaît avoir passé cette nuit-là avec Malata, Douena et Gratza dans ledit bar en train de consommer des boissons alcoolisées. Version qu’il a gardée constante depuis l’enquête préliminaire jusqu’au jour du procès via l’interrogatoire par le juge d’instruction.
Autre information non moins importante livrée par les trois témoins : « Douena nous avait menacé de taper le Diable si on disait la vérité aux gendarmes qui étaient chargés de mener l’enquête préliminaire à Fougamou », avaient-ils martelé à la barre. A partir de ces allégations, somme toute, avérées, il ne souffre d’aucune ambigüité que Malata avait passé la soirée avec les trois individus précités et que seuls ces trois savent ce qu’ils ont fait du jeune Malata puisque, depuis ce jour, Etienne Malata Doumambila n’a plus jamais regagné son domicile.
Le procès du 28 février dernier sur la disparition d’Etienne Malata Doumambila, instruit par la Cour criminelle de Mouila, a condamné les trois inculpés à la réclusion à perpétuité : Douena Dieudonné pour crime d’assassinat, John Olivier Gratza et Gero Essono Essono pour complicité de crime d’assassinat. C’est une décision pleine de sens, car vu le temps qui s’est écoulé depuis la disparition de Malata à nos jours, nous sommes en droit de conclure que Malata a été assassiné et que, par conséquent, les trois coupables de ce crime doivent passer le restant de leur vie en prison. C’est la moindre des choses pour des criminels, au-delà de la peine de mort interdite actuellement.
Le deuxième volet de la question est que ce procès draine un goût d’inachevé dans la mesure où les commanditaires de ce crime odieux ne sont nullement inquiétés et continuent de jouir pleinement de leur liberté. Nous osons croire que le tribunal de Mouila se penchera à nouveau sur cette question. Si Madame Yolande Nyonda, qui a été citée plus d’une fois par Essono Essono comme commanditaire de cet assassinat, est blanchie par la cour au vu de ses justifications, il n’en demeure pas moins que d’autres pistes doivent être exploitées. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Mouila, Félix Minko Koundi, a encore la lourde responsabilité d’aller à la conquête du gourou, car la famille Malata et la nation tout entière ont les yeux et les oreilles rivées sur lui, partant, sur la justice gabonaise.
En tout état de cause, l’affaire Malata intéresse plus d’une personne. Nous nous souvenons qu’au lendemain de sa disparition, les rues de Fougamou avaient été bondées de monde en grogne pour réclamer sa libération. Depuis lors, la presse ne cesse d’éclairer la lanterne sur cette tragédie. La salle d’audience de la Cour criminelle de Mouila était archi-comble le 28 février 2019 pendant le procès des trois inculpés. Ace titre, la famille Malata remercie de tout cœur tous les compatriotes qui partagent avec elle cette compassion. « En outre, le seul service que nous pouvons demander à chaque fille et fils de Tsamba-Magotsi et à toute personne de bonne foi, quelle que soit sa nationalité, c’est de se confier à la justice si jamais quelqu’un dispose de quelqu’information que ce soit susceptible d’aider à la manifestation de la vérité sur cette affaire qui abime notre famille et, partant, notre département, car nous devons mettre un terme à ces pratiques ignominieuses pour la convivialité de nos populations. Nous mettons, par contre, en garde tous ceux qui œuvrent dans la calomnie et la diffamation. Nous les exhortons, sous peine de poursuites judiciaires, à mettre fin à leur campagne qui vise à semer le doute et la confusion au sein de l’opinion.
Nous comptons tout de même sur le ministre de la Justice, le Premier ministre et le chef de l’Etat afin de mettre tout en œuvre, comme par le passé, pour qu’au moins les restes du corps de Malata soient trouvés, car nous aspirons vivement à faire le deuil de notre enfant comme l’exige la coutume ».
Famille Etienne Malata Doumambila