Jusqu’à un passé récent, on pensait que la candidature du bagnard Frédéric Massavala Maboumba aux locales avait prospéré. Finalement, il n’en est rien. Le Centre gabonais des élections (CGE), que dirige le Mborantsuo boy Moïse Bibalou, a finalement rejeté son dossier comme il l’avait déjà fait pour le compte des législatives, sous le fallacieux argument que l’otage-bagnard de l’émergence serait un comptable public.
Le dossier de Frédéric Massavala déposé au CGE aussi bien pour les législatives que pour les locales est clean. Sauf que le « mwane ngudj » Moïse Bibalou semble prendre fait et cause pour l’autre « mwane ngudj » candidat du régime, le ministre d’Etat, ministre de la parole, Guy Bertrand Mapangou, qui joue gros à Fougamou où Massavala est un sérieux client pour lui. Même en détention préventive, Massavala peut le battre sans même battre campagne. Et comme on est jamais assez prudent, le régime, qui tarde à juger Massavala, car son dossier est vide, opte pour ouvrir un boulevard à son candidat Guy Bertrand Mapangou qui, finalement, va vaincre sans convaincre, donc triompher sans gloire. Quelle honte !
Il faut savoir que, du fond de sa cellule, Frédéric Massavala a monté deux dossiers en qualité de candidat indépendant : un concernant sa candidature aux législatives et un autre concernant une liste de candidats pour le compte des locales. Les deux dossiers ont été déposés dans les délais au niveau du CGE.
Une fois le dossier en main, Moïse Bibalou, qui ne peut valider cette candidature gênante, a fabriqué de toutes pièces un motif de rejet : « Probabilité de rejet pour incompatibilité (comptable public) ». Sauf qu’en allant visiter le dossier de Massavala à la Fonction publique, on s’est vite aperçu que Bibalou a menti. Massavala est bel et bien administrateur économique et financier et non comptable public. Mieux, à supposer un seul instant qu’il soit comptable public, on relève tout de même qu’il n’exerce plus depuis qu’il a rejoint l’opposition. Pire, Ali Bongo s’est même donné le plaisir de le jeter joyeusement en prison. Le PDG craint-il de s’offrir la honte de voir son candidat battu par un bagnard ? A Fougamou, les populations ne jurent que par le nom de Massavala considéré là-bas comme un héros. Au moment où nous mettions sous presse, nous apprenons que la Cour constitutionnelle a été saisie et devra se prononcer dans les plus brefs délais sur ce dossier. Guy Bertrand Mapangou ne devrait pas dormir du sommeil du juste aussi longtemps que le rendu de la Cour sera attendu.