Le président d’Ensemble pour le Gabon (EPG), Alain Claude Bilie-By-Nze, s’est exprimé ce mardi 30 septembre 2025 à l’occasion d’une conférence de presse, dans les locaux de son parti sis au quartier Tahiti. Cette prise de parole qui intervient quelques jours après l’annonce des résultats provisoires du premier tour des élections jumelées du 27 septembre 2025 avait pour but d’exiger l’annulation du scrutin et d’interpeller le président de la République sur les attentes des Gabonais, à savoir des élections crédibles et transparentes.
Ensemble pour le Gabon réclame l’annulation du scrutin des élections législatives et locales du 27 septembre dernier. Les raisons de ce positionnement, les nombreuses irrégularités flagrantes observées lors du scrutin et au regard du nombre croissant des contestations depuis l’annonce des résultats provisoires par la ministre de l’Intérieur traduisant ainsi une mauvaise organisation.
En effet, lors du déroulement et depuis l’annonce des résultats provisoires du scrutin du 27 septembre dernier, l’opinion nationale a pu observer que de nombreuses voix de candidats, des membres de la société civile, d’anciens premiers Ministres et soutiens du président, de parlementaires de la transition, de hauts fonctionnaires candidats à ces élections, se sont élevées pour dénoncer des fraudes massives et de nombreuses irrégularités, dépossédant ainsi le scrutin de sa crédibilité.
Les faits mis en cause sont : l’usage massif et abusif des procurations en faveur du parti du président, le bourrage des urnes, des isoloirs transparents, le transfert massif d’électeurs, l’absence de bulletins de vote de certains candidats, des procès-verbaux non remplis, l’affichage et l’annonce de résultats contraires à ceux indiqués dans les procès-verbaux et ce dans la quasi-totalité des circonscriptions du pays et de la diaspora, contrairement aux dires du gouvernement qui parle de quelques cas isolés.
Il s’agit donc là d’une fraude d’État, selon EPG. « Les pratiques décrites hier sont en effet recyclées à vitesse grand V et maquillées sous le sceau d’une légitimité électorale usurpée, parce que fruits de fraudes à grande échelle », a déclaré Alain Claude Bilie-By-Nze.
Pour Ensemble pour le Gabon (EPG), la préparation, le déroulement du scrutin et l’annonce des résultats provisoires par le ministère de l’Intérieur ont révélé l’incompétence des organes de gestion des élections. Le scrutin du 27 septembre 2025 a encore été un rendez-vous manqué : « Le 27 septembre écoulé, le Gabon avait une occasion historique de renforcer son pacte démocratique et républicain. »
Au regard des fraudes massives dument constatées et des irrégularités manifestes qui ont entaché l’ensemble du processus, EPG propose la tenue d’une nouvelle élection, mais celle-ci ne pourra se faire sans prendre en compte un certain nombre de faits pouvant garantir des élections crédibles et transparentes, à savoir : le limogeage de toute la chaîne responsable de ce désastre, la mise à plat du fichier électoral ; la suppression des procurations et l’interdiction de la transhumance électorale.
EPG pense qu’il est encore possible de corriger les errements et interpelle le chef de l’État à faire annuler les élections. Après le coup d’État du 30 août 2023.
« Vous n’avez pas le droit aujourd’hui de laisser prospérer les résultats tronqués d’une élection bâclée, il en va de votre crédibilité et de l’honneur de tout un pays. Vous vous situez désormais à un point de bascule : soit vous écoutez les voix lucides de milliers de Gabonais qui appellent à annuler ses élections (…), soit au contraire vous choisissez d’écouter les faucons qui vous disent que tout va bien… », a lancé le président d’EPG à l’endroit du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Rappelons que EPG interpellait déjà il y a quelques semaines sur la nécessité de reporter les élections, s’appuyant sur de nombreuses violations flagrantes du code électoral observées.