Joseph Lapensée Essingone, candidat déclaré à l’élection présidentielle du 12 avril prochain au Gabon, a effectué sa première sortie officielle le lundi 17 février 2025, à la chambre de commerce de Libreville, à la faveur d’une conférence de presse. Cette rencontre aurait pu être de celles-là où l’assistance se pose la question de savoir qui est encore ce blagueur, inconnu de la scène politique gabonaise, qui vient présenter une énième candidature fantaisiste ? Heureusement pour cet inspecteur central des Impôts, son parcours académique et professionnel, la clarté et la pertinence de son projet de société, ainsi que la cohérence de son discours, sont autant d’atouts qui le positionnent comme un prétendant sérieux à la magistrature suprême et qui pourrait bien déjouer les pronostics lors de la future joute électorale dans notre pays.
Le 9 février dernier, les Gabonais découvraient, via les réseaux sociaux, un nouveau visage parmi ceux qui entendent briguer très prochainement la magistrature suprême dans notre pays le Gabon, il s’agissait de Joseph Lapensée Essingone, depuis Londres, la capitale de l’Angleterre. « Comme vous le savez les autorités de la transition ont fixé au 12 avril 2025 la date de la tenue de l’élection présidentielle, une date qui a surpris tout le monde, car comme vous le savez cette élection était prévue pour le mois d’août 2025. Fort de cette accélération des évènements, j’ai tenu à m’adresser à vous ce matin, pour vous annoncer ici et maintenant, à Londres où je me trouve, que moi Joseph Lapensée Essingone, fils de Nzue Emile et de Nyamba Albertine, je suis candidat à cette élection présidentielle », annonçait-il solennellement.
Qui est réellement Joseph Lapensée Essingone ?
Né en 1972 à Lambaréné des parents sus mentionnés originaires de Ndjolé, dans la province du Moyen-Ogooué, Essingone Lapensée est marié et père d’une nombreuse famille. Il entame sa scolarité primaire et secondaire à Ndjolé. Puis il va poursuivre le second cycle au lycée d’État de l’Estuaire (actuel lycée Indjendjet Ngondjout) où il en sortira en 1994 avec son baccalauréat série B. Un sésame qui lui permettra de s’inscrire au département de Droit à l’université Omar Bongo (UOB), un parcours sanctionné par une Maitrise en Droit public, puis par un master Recherche, option Finances publiques et sociales et Fiscalité, obtenu en 2006 à l’Université Jean Moulin de Lyon 3 en France. Nanti de plusieurs autres attestations dans les formations de courte durée en Fiscalité, Droit des sociétés, Comptabilité, économie et langues étrangères, Joseph Lapensée Essingone parle couramment le Fang, le Français, l’Anglais et l’Espagnole.
Sur le plan professionnel, Joseph Lapensée Essingone intègre l’administration fiscale gabonaise en 2004, comme Inspecteur Central des Impôts (ICI). Dans sa carrière, il a occupé les fonctions de : Gestionnaire à la Direction Provinciale des Impôts de l’Estuaire (DPIE) ; Chef IFU (Interlocuteur Fiscal Unique) à la Direction des Grandes Entreprises (DGE) ; Stagiaire à la mairie de Paris dans le cadre de la formation à l’ENA ; Inspecteur vérificateur à la Direction des Vérifications Fiscales (DVF) ; Chef de service des études à la Direction des Études et de la Prospective DEP) ; Chargé d’études du Directeur Général des Impôts (DGI) ; Directeur provincial adjoint à la Direction Provinciale des Impôts de l’Ogooué maritime (DPIOM) ; Directeur de la législation et du contentieux.
Joseph Lapensée Essingone est actuellement Inspecteur des Services Adjoint (ISA) à la Direction Générale des Impôts, depuis le Conseil des Ministres du 28 Décembre 2023.
Les raisons de sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain ?
Inconnu de la scène politique nationale, Joseph Lapensée Essingone justifie sa candidature comme une ‘’réponse à un besoin crucial du peuple gabonais du 21ème siècle : pouvoir élire un candidat capable d’opérer une rupture avec les pratiques politico-administratives du régime Bongo-PDG tout en maintenant les ressorts de son vivre-ensemble’’, d’où son slogan de campagne, ‘’le candidat de la rupture et du rassemblement pour un Gabon digne et prospère’’. Jouissant d’une virginité politique et ayant les aptitudes nécessaires, le challenger probable de Brice Clotaire Oligui Nguema et d’Alain Claude Bilie-By-Nze (ces derniers n’ayant pas déclaré leurs candidatures), propose d’apporter des solutions pérennes aux problèmes politiques, économiques et sociaux auxquels le pays fait face depuis plus d’un demi-siècle.
A l’occasion de cette sortie officielle, Lapensée Essingone a exposé avec clarté les grands axes de son ambitieux projet de société. A l’intérieur de celui-ci, sans être exhaustif, on retient : Restaurer l’autorité de l’État ; Renforcer les mécanismes de déconcentration et de décentralisation ; Améliorer le système judiciaire et assurer l’indépendance de la justice ; Garantir la sécurité alimentaire et l’autosuffisance alimentaire ; Lutter contre la vie chère par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages ; Vulgariser la pratique du sport ; Encourager la natalité ; ou encore Négocier avec les autorités équato-guinéennes la fusion des deux États pour créer un État plus grand et ayant de biens meilleurs chances de se développer dans le contexte de la mondialisation actuel…
Dans un exercice pédagogique digne de ses compétences dans les domaines de l’économie et du droit, Essingone a également décliné les sources de financement auxquelles il entend recourir pour financer le développement du Gabon. Le prétendant au fauteuil présidentiel compte ainsi agir tant au niveau de la création de la richesse, qu’au niveau de la part de la richesse créée qui revient à l’État. Il envisage par exemple de restructurer les entreprises publiques pour qu’elles dégagent plus de bénéfices, d’investir dans les secteurs jugés non suffisamment rentables par l’initiative privée, ou encore de supprimer tous les avantages fiscaux accordés aux entreprises nationales…
Voilà décrits le dessein et les moyens que Joseph Lapensée Essingone réserve à ses compatriotes au cas où ces derniers décideraient de le placer sur le fauteuil présidentiel au soir du 12 avril prochain. Et c’est avec cette citation de Sénèque que nous lui souhaitons bonne chance : ‘’Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles’’…