L’amphithéâtre Isaac Nguema de l’Université Omar Bongo (UOB), dans le premier arrondissement de Libreville, a servi de cadre d’échanges à l’occasion de la Journée Internationale de l’Étudiant, célébrée chaque 17 novembre et placée sous le thème général : « L’engagement étudiant dans le changement social ».
Dès l’ouverture de la rencontre, cette initiative portée par l’Association Graines du Savoir, en collaboration avec l’UOB et la Mutuelle des Étudiants, a réuni de nombreux responsables institutionnels, dont le Vice-Recteur, le Pr Jean François Owaye.
Dans un premier temps, ce dernier a exprimé l’admiration de l’Université Omar Bongo pour le sens de responsabilité des étudiants. De plus, il a précisé que « Monsieur le Recteur attend de vous les recommandations qui nous permettraient de mieux vous accompagner ».
Par la suite, intervenant dans le premier panel, intitulé « La jeunesse gabonaise face aux défis sociaux », Orphée Soumaho Mavioga, Coordonateur général du Centre de Compétemces Professionnelles et entrepreneuriales Zita Oligui Nguema (CCPE ZON), a rappelé l’historique des tensions, évoquant notamment l’année blanche de 2003 et la fermeture du campus en 2014. Son intervention a ainsi mis en évidence la nécessité de rompre avec les schémas de confrontation pour privilégier des approches plus orthodoxes, dont l’initiative économique et la formation proposées par le CCPE ZON.
Ensuite, le deuxième panel a abordé la thématique de « La vie sociale de l’étudiant ». La Directrice de la Vie Étudiante est intervenue pour affirmer que le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) s’est toujours tenu et continue de se tenir aux côtés des étudiants, malgré quelques insuffisances.
De plus, la phase de questions-réponses a permis aux étudiants d’exprimer leurs préoccupations. Il en est ressorti que les jeunes font toujours face aux mêmes défis que leurs aînés.
Ce moment d’échange a ainsi permis de recueillir les observations nécessaires pour répondre à l’appel du Vice-Recteur, tout en offrant aux étudiants des conseils avisés pour orienter leurs choix socioprofessionnels. Comme l’a souligné un intervenant : « Tout ce que nous savons aujourd’hui est obsolète, il faut commencer à inscrire votre rêve dans les nouveaux enjeux. L’enjeu ici, c’est l’innovation en termes de formation, de rêve. Il faut tout reformater. »
Par ailleurs, le Dr Yvan Comlan est revenu sur le contexte historique de cette journée, établissant un lien étroit avec les événements de contestation qu’a connus l’institution universitaire gabonaise depuis 1990. Il a rappelé que la Journée Internationale de l’Étudiant a été instituée en hommage à la révolution étudiante de Prague en 1939, marquée par la mort de l’étudiant Jan Opletal et la répression brutale du régime nazi.
Dans le même esprit, le Gabon a connu d’importants mouvements sociaux dès le 16 janvier 1990. Les étudiants de l’UOB, entrés en grève pour protester contre le manque de professeurs et de moyens, ont été rejoints par les collégiens, lycéens et jeunes chômeurs. Ces événements ont conduit à des émeutes à Libreville, à la fermeture des établissements scolaires et, finalement, à un tournant politique majeur : la fin du parti unique et l’organisation de la Conférence Nationale.
Ainsi, cette journée rend hommage à la résilience et aux réalisations des étudiants à travers l’histoire, tout en rappelant leur rôle déterminant dans les transformations sociales.
NBJF
