Alors que l’on se trouve en mi-février, la rentée des cours à l’UOB n’est toujours pas effective, de même, bien que les frais d’inscription aient bondi de plus de 100% passant de 9000 FCFA à 35 000 et plus, les chefs d’établissement, jouissant d’une protection, exigent aux étudiants de payer des sommes de 1000 à 3000 F pour avoir accès aux salles de classe.
Des diplômes sans crédibilité
D’une année à l’autre, il devient normal à l’UOB que les rentrées effective des classes aient lieu entre février (au plutôt) et mars (habituellement). Pourtant arrimée au système moderne L-M-D (Licence Master Doctorat), la première université du Gabon a perdu, depuis des lustres, ses lettres de noblesses scientifiques et partant la crédibilité de ces diplômes. Que vaut réellement un pur produit de l’UOB en droit, économie ou de tout autre département de cette prétendue institution du savoir ? A vrai dire, pas grand-chose dans la tête, mais certainement sur le parchemin qui lui est délivré après un parcours du combattant pour forcer une soutenance de master…En effet, la crédibilité d’une université se mesure, entre autre grand critère, à la qualité des cursus proposés et donc à la durée de transmission des savoirs. Pour être valable, un semestre pédagogique équivaut à 4-5 mois de cours bien rythmés durant lesquels l’étudiant reçoit des cours magistraux, des TD, mène des recherches personnels sous l’encadrement de ses enseignants. L’évaluation arrive comme un simple processus qui permet de mesurer le stock de connaissances retenues par les étudiants et leur aptitude à raisonner scientifiquement selon le domaine spécifique de leur spécialisation. Les volumes horaires sont donc obligatoires en cours comme en TD pour valider des crédits. Or, à l’OUB, la jeunesse gabonaise est purement et simplement sacrifiée sur l’hôtel de la sacralisation des notes par des enseignants porteurs d’autres valeurs que patriotiques et scientifiques.
C’est aussi une irresponsabilité ou une incompétence chronique qui ne dit pas son nom. Comment d’une année à l’autre, les cours débutent-ils si tardivement sans que des correctifs ne soient appliqués pour rendre conforme le programme et la durée de formation selon le LMD ? Ailleurs (Bénin, Sénégal…), les universités publiques débutent les cours entre septembre et octobre. Fin décembre, début janvier, c’est l’arrêt des cours et les évaluations. Fin février début mars, c’est le début du second semestre qui prendra fin en juin ou début juillet.
Au Gabon, c’est tout le contraire à l’UOB. Les cours débutent en février mars pour se terminer, tranquillement, en juillet. Donc, les étudiants gabonais, en supers intelligents d’Afrique, absorbent en 4 mois, le volume d’enseignements que les autres captent en 9 mois de cours ! Une vraie hérésie intellectuelle.
Les raisons sont nombreuses. La plus évidente est l’absence d’un vrai leadership à l’UOB. Doit-on acculer le Gouvernement (ministère de tutelle) ou le Rectorat et l’ensemble des chefs d’établissement ? Oui et non. Oui dans la mesure où tout ce personnel n’est pas changé sachant que l’université gabonaise est sans crédit actuellement à l’extérieur (quasi années blanches depuis 10 ans) et que les étudiants gabonais, apprennent plus sur internet ou s’inscrivent dans les écoles et instituts supérieurs privés de Libreville pour aller combler les lacunes que l’UOB installent dans leur cerveaux. Sauf que ce sont aussi les mêmes enseignants de l’UOB qui enseignent dans ces établissements privés et respectent les calendriers et volumes de cours et de TD de ces structures privées. Arrivés à l’UOB, ce sont d’autres réalités démoniaques.
L’UOB : le bisness des « autres »
La hausse des frais de scolarité a suscité des remous à l’UOB pendant 2 ans. La décision, inique et injuste, est quand même passée. De 9000 FCFA à 35 000 voire 100000 Fcfa pour les nationaux et selon les niveaux (Licence, Master Doctorat), les frais d’inscription ont pris des proportions hallucinantes. Et comment le comprendre quand on sait que les salaires des permanents sont payés par l’Etat, les charges par l’Etat…tout est pris en charge par l’Etat. Cette année, certains chefs d’établissement à l’UOB, bénéficiant de la complicité tacite de leurs Doyen, voire du Recteur actuel, non conscients de l’effort des parents et des étudiants de payer les faramineuses sommes d’argent imposés par le Rectorat pour l’inscription administrative, se permettent d’exiger aux étudiants, pour leur entrée en salle de classe, de payer des sommes individuelles allant de 1000 FCFA à 3000 FCFA. Motif : la participation des étudiants à l’entretien des bâtiments de leur établissement (climatisation, table-blanc, peinture…). Mai diantre, n’est-ce pas pour les mêmes motifs que précisément les frais de scolarité avaient été rehaussés sauvagement en 2017 ? En réalité, les calculs sont « privés » : pour un département qui a 5000 étudiants en première année, avec la somme de 1000 FCFA exigé par étudiants, cela revient à donner au chef d’établissement la somme globale de 5 000 000 FCFA. Somme qu’il se partage avec les chefs de départements et certains professeurs de rang magistral (professeurs) avec qui le « système » veut se mettre en place. Un vol qualifié pratiqué par des pseudo-intellectuels aux allures de clochards qui prennent l’UOB comme leur nouveau fonds de commerce.
L’autre pratique immorale de vol consiste chez les enseignants de vendre leur cours aux étudiants via des fascicules. La technique consiste à préparer le cours, puis à l’imprimer et à le déposer dans une salle de photocopies de l’UOB. Les étudiants ne sont admis à son cours qu’en émargeant avec la copie du document. C’est-à-dire après avoir « payé » le cours. Les tarifs vont de 1000 FCFA à 10 000 FCFA selon le grade de l’enseignant (Assistant, Maitre-assistant, Maitre de conférences ou Agrégé, Professeur titulaire) et le niveau (Licence 1, 2, 3, Master 1, 2).