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Entourloupette judiciaire au Gabon : Des pro-BLA confidentiellement libérés

La semaine dernière, le régime a procédé, dans la plus grande confidentialité, à la libération de nombreux pro-BLA qui séjournaient avec lui à Sans-famille. De l’autre côté, ses conditions de détention se sont endurcies, pour ne pas dire ont empiré, au point que son avocat y voit une tentative de le rendre fou en prison.

Après Noël Mboumba, d’autres détenus pro-BLA ont dernièrement recouvré la liberté et se pavanent tranquillement dans Libreville. Selon nos informations, le régime identifie et travaille au corps les maillons faibles afin de les amener à enfoncer leur ancien mentor en contrepartie d’une libération provisoire et d’une remise de peine en cas de procès. En cas de refus, les concernés verraient leurs conditions de détention se corser. Ainsi, entre le goût de la liberté, même avec qualificatif hideux de traître, et des conditions de détention dures, les éléments les plus fragiles du clan BLA ont choisi. Il ne reste qu’à BLA de tirer les leçons sur la fidélité de ses anciens lieutenants qui, les uns après les autres, quittent librement la prison pour aller directement faire acte d’allégeance aux nouveaux tenants du pouvoir.
Les personnes qui jouissent désormais de leur liberté sont Jérémie Ayong Nkodjie Obame, directeur général adjoint (DGA) de la Société gabonaise de raffinage, mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics ; Lionel Erwin Diambou, conseiller de l’ex-ADG-Goc, mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics ; Gérard Fanou, expert-comptable, mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics, concussion et blanchiment de capitaux.
Quant à BLA lui-même, donné pour mort au sein de la prison lors d’une mutinerie le jeudi 26 mars dernier, tel que l’affirmait une rumeur, son avocat nous apprend qu’il est bel et bien en vie. Cependant, ses amis d’hier, désormais au sommet de l’Etat, ont corsé ses condition de détention pour le rendre débile. Pire, il serait davantage brimé en ce qu’il a été placé dans une cellule encore plus exiguë dans laquelle il est privé de tout, même de la Bible. « Ses conditions de détention ont été totalement dégradées depuis le 7 mars. Pourtant, on m’a laissé entendre que la situation ne durerait que deux ou trois jours. Malheureusement, jusqu’à ce jour, la situation n’a pas changé », a dit Ange Kevin Nzigou à nos confrères du site Gabonreview.
Vu la gravité de la situation, Me Nzigou s’est adressé au directeur de « Sans-famille », nom populaire du pénitencier de Libreville, pour dénoncer ces faits. D’autant plus que, pour lui, « être en prison ne doit pas exposer des prisonniers à des traitements inhumains et dégradants et les priver de tout ». L’avocat présume que cet isolement corsé vise à saper le moral du fondateur de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) et à le rendre débile avant son jugement dont la date reste jusqu’à ce jour inconnue.
Il semble que ce qui fâche le régime est son incapacité à dénicher les cachettes où il aurait planqué le magot détourné. Un magot chiffré à des milliards, mais dont personne jusqu’à ce jour, ne connaît le montant exact. Là est d’ailleurs tout le problème, car pour le juger demain, il faudra bien dire combien il a volé et où a-t-il planqué le magot. Ne pouvant y arriver, le régime joue alors sur deux tableaux. Il s’agit d’arriver à l’affaiblir moralement, ce qui lui permettra de parler ou de négocier en situation de faiblesse si, entre-temps, il ne devient pas fou et en perdant la mémoire, lui-même ne pourra pas jouir du fruit de ses détournements. Sur un autre plan, amener ses lieutenants, qui sont mis en liberté en ce moment, à l’accuser d’avoir monté l’idée d’un coup d’Etat et ainsi, lors du procès sur la base de ce nouveau chef d’accusation, le condamner à une peine d’emprisonnement à vie, sans possibilité de remise de peine…
A l’endroit de ceux qui pensent être les nouveaux amis de circonstance des Bongo, retenez que ni l’enfant-roi, encore moins le prince héritier n’ont d’amis. Ils s’entourent de simples obligés. Et au moment où ils seront soupçonnés d’être des traîtres, ils recevront le traitement qu’ils jugeront nécessaire de leur infliger. Prenez garde à vous dans vos relations avec le palais du bord de mer !

 

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