Nommé en septembre 2018 dans un contexte tendu et litigieux entre les autorités émergentes du sport gabonais (Ministre, SG et Président FEGAFOOT) et Obame Yaya, qui avait rejeté sa nomination au motif de non consultation préalable, Daniel Cousin avait été présenté comme le vrai patriote qui accepte de se sacrifier quand certains jouent au grand type.
Un an plus tard, les bilans sportif (élimination possible de la CAN 2019) et le statut administratif de Daniel Cousin (sans salaire de coach des Panthères depuis lors), donne finalement raison à Obame Yaya.
Du refus d’Obame Yaya à la ridiculisation de Daniel Cousin
Le sport gabonais souffre d’une grande maladie presqu’incurable comme dans d’autres secteurs du pays. La mal gouvernance, qui s’inspire elle-même du refus de ceux qui gouvernent de force ce pays, de faire fonctionner les structures de l’Etat normalement. Aux commandes de l’équipe nationale Le Panthères depuis 6 mois, le « pauvre » Cousin broie du noir. Voilà le coach d’une équipe nationale que l’on ne motive pas pour qu’il travaille sereinement afin d’atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. Pas de contrat de travail, pas de salaire ! Le genre de bêtises que précisément, Obame Yaya, connaissant la maison FEGAGFOOT et les couloirs du ministère des Sports, ne voulaient pas être confrontés. Ne dit-on pas un homme, une mission et des moyens ? Quel est ce coach au monde à qui ont assigne pour mission de bâtir une équipe chargée de défendre dignement les couleurs nationales, mais à qui on ne donne aucun moyen d’action. On se souvient qu’ObameEyang, le Ballon d’or africain 2017 et star actuelle d’Arsenal (D1 anglaise), avait refusé au cours du match retour pour le Soudan du Sud, de voyager avec ses coéquipiers dans un avion qui n’étaient pas aux normes ? Entre temps, les gros bonnets du Fonds national de développement du sport, le Secrétariat général dudit ministère et le cabinet du Ministre savaient où était parti l’argent pour les déplacements à l’extérieur des Panthères. Certains sont des intouchables qui doivent se foutre du patriotisme en piochant dans les fonds publics, tant disque c’est d’autres qui doivent mettre leur vie en péril au nom du même prétendu patriotisme ? Quel pays émergent !
Finalement, ObameEyang a eu raison de refuser ces arrangements d’arrière-boutique qui voulaient qu’ils acceptent le post de coach des Panthères. Alors que le Gabon prépare le match ultime d’une hypothétique qualification en Coupe d’Afrique prévue en Egypte cette année, l’équipe nationale essuie une douche froide. Or, à ce niveau de compétition, la sérénité d’une équipe détermine ses capacités de rendement, ses chances de victoire surtout quand la suite ne tient plus qu’à un dernier match que l’on va surtout jouer à l’extérieur, face à une équipe sérieuse, très ambitieuse et dont les résultats, depuis le début de cette campagne de qualification, disent sur sa quasi invincibilité à domicile voire à l’extérieur.
L’arrogance de la tutelle
Invité de l’émission « ToutFoot », sur la radio Street103, le 13 février, le ministre des Sports, Alain-Claude Bilie- By-Nze, a plutôt fait montre d’une démagogie devenue presque une seconde nature chez lui en déclarant que : « Je suis désolé que Daniel n’ait pas attendu la réponse du Budget pour agir. J’ai reçu Daniel Cousin et lors de notre entretien, il a attiré mon attention sur ce sujet et je lui ai demandé de me laisser le temps de gérer la situation. Dès le 27 janvier, j’ai saisi le Fonds national du Sport, le 31, j’ai saisi le ministre des Budgets, le 4, j’ai relancé le ministre et aujourd’hui j’attends des réponses. […] Daniel ne m’a pas laissé le temps de régler le problème, que c’est déjà sur la place publique ». Il est déçu en gros de Daniel Cousin alors qu’il lui faisant confiance en lui confiant les rênes des Panthères du Gabon. Pour lui, la récente sortie de Daniel Cousin s’apparente tout simplement, selon ses dires, à des caprices de gosse. Quelle infantilisation d’un adulte et chef de famille qui a pleinement conscience de ses responsabilités. Pour Billie-By-Nze, « Il sera payé. L’État paye toujours ». Donc Daniel Cousin doit attendre. Mais lui-même, en tant que ministre, attend-t-il pour percevoir son salaire et les avantages qui vont avec depuis 6 mois ? Si un blanc était coach, aurait-il cumulé plusieurs mois sans salaire ? Quels sont les vrais montants actuels du salaire du sélectionneur des Panthères ?
Il convient de rappeler que Daniel Cousin hérite du poste de sélectionneur de l’équipe nationale de football dans des circonstances troubles où Pierre Aubameyang décline la proposition qui lui a été faite par la Fégafoot, alors qu’il est urgent de trouver un remplaçant à José Antonio Camacho, limogé pour résultats non satisfaisants et que l’équipe nationale a besoin de prendre des points pour se relancer dans la course à la qualification. Ce dernier en partant, réclamait lui aussi des arriérés de salaire que lui devait l’Etat gabonais.
Dans cette guéguerre des mots, où d’aucuns pointent du doigt l’angélisme du sélectionneur gabonais du fait d’avoir accepté le poste sans aucune garantie salariale, n’est ce pas justement l’image du pays et son honneur, évoqués par la tutelle qui ont fait en sorte que Cousin accepte de travailler depuis bientôt six mois sans salaire ?
Mieux vaut prévenir que guérir
Au regard de ce énième couac au sein de l’équipe nationale du sport roi, on pourrait se poser certaines questions. Pourquoi les actions et des décaissements de fonds dans certains sports ou événements sportifs sont menés avec diligence et promptitude, à l’exemple de La Tropicale Amissa, mais reste lourds lorsqu’il s’agit de la sélection de football ?
Au vu de la délicatesse du parcours qualificatif du Onze national gabonais, n’était-il pas impérieux d’accélérer, un terme à la mode en ce moment d’ailleurs, la réalisation des engagements pris par des uns et des autres pour éviter une situation comme celle que nous avons vécue avec l’avion boudé par les joueurs. Cet épisode pourrait encore expliquer le refus de Pierre Emerick Aubameyang de participer à la prochaine confrontation contre le Burundi.
Finalement, à quand l’application des conclusions issues du séminaire sur le Sport gabonais tenu au Dounia Park, au Cap Estérias du 10 au 14 aout 2018, au cours duquel des solutions avaient été proposées pour prévenir les erreurs du passé ? Rappelons que certains n’avaient vu là qu’une agape de plus, aux frais du contribuable gabonais, d’où rien de sérieux ne pouvait en sortir. Et ceux là attendent toujours d’être démentis, malheureusement le cas de Daniel Cousin ne plaide pas dans ce sens.
Voilà le climat politique qui explique un bilan sportif mitigé des Panthères en 6 mois. Si la victoire des Panthères à l’extérieur (0-3) au Sud du Sud avait réconforté le public, il reste que les Panthères sont assises sur une branche fragile qui menace de céder. Le Mali est déjà qualifiée avec 11 points. Son dernier match contre le Soudan du Sud estsans enjeu même en cas de défaite surprise. Le Burundi est deuxième de ce groupe C avec 9 points, suivi du Gabon avec 7 points. En comparant les deux attaques, le Burundi marque plus que le Gabon (10 contre 6).