Rien ne va plus au PDG depuis que le Distingué camarade président est entre les mains de ses médecins à Ryad. Suite à une communication qui est loin d’être au point, on assiste à une pagaille telle que les choses vont dans tous les sens comme le montre la dernière sortie des membres du Conseil consultatif des sages du PDG qui somment le gouvernement de communiquer sur l’état de santé d’Ali Bongo. Les Gabonais ne demandent pas mieux.
C’est un truisme que de le dire, visiblement, concernant la santé d’Ali Bongo, la communication est loin d’être au point. Depuis samedi dernier, son parti a pourtant multiplié les sorties. Le samedi 03 novembre déjà, réunie à l’hôtel Radisson Blu à Libreville, la hiérarchie du PDG, qui se retrouvait avec ses élus, certifiait qu’il n’y avait pas péril en la demeure concernant l’état de santé du chef de l’Etat. Mieux, pour convaincre les populations de cette vérité, il a été décidé d’aller faire bombance à l’intérieur du pays avec les électeurs. D’ailleurs, les uns et les autres, avons-nous appris, seraient déjà passés à la caisse.
C’est un petit pactole de 10 millions par candidat victorieux et la moitié par candidat battu aux législatives qu’ils ont perçu. Les têtes de liste pour les élections locales ont reçu, eux, la modeste somme de 8 millions chacun. La fête sera donc belle demain.
Nous en étions là lorsque, lundi dernier, Eric Dodo Bounguendza convoquait la presse au siège du parti à Louis pour inonder d’injures tous ceux qui osent s’inquiéter et raconter des ragots sur l’état de santé de son Distingué camarade président.
Puis, patatras hier jeudi ! A la surprise générale, le conseil consultatif des sage du PDG s’est, lui aussi, engouffré en entonnant la même antienne que l’opposition, la société civile et la presse libre en exhortant « le gouvernement de la République à communiquer judicieusement pour rassurer l’opinion nationale et internationale afin d’éviter que se pérennise un climat délétère préjudiciable à notre pays ».
Nous pensions qu’au PDG tout le monde était au même niveau d’information concernant la santé d’Ali Bongo Ondimba. Mais voilà qu’une frange du PDG vient dire que l’opposition et la presse ont raison de s’inquiéter et que pour apaiser ce climat d’inquiétude, le gouvernement doit tout faire pour donner l’information sur la santé du premier des Gabonais. Une vraie colle lorsque nous savons que le pauvre Cuspodien Issoze Ngondet est totalement sevré de la moindre information venant de Ryad.
Aujourd’hui, tirant les leçons du décès d’Omar Bongo, où le gouvernement, via son Premier ministre de l’époque, avait juré que le chef de l’Etat était toujours vivant alors qu’il était déjà mort à Barcelone, le peuple juge désormais sur pièce en prenant à son compte une phrase qu’Omar Bongo affectionnait, il disait : « J’aime faire le Saint Thomas ». Thomas étant ce disciple de Jésus qui avait exigé de voir la marque des clous avant de croire à sa résurrection.
Comme on le voit, les sages à la solde de Faustin Boukoubi semblent demander la lune au gouvernement. Sevré comme tout le monde de la moindre information de Ryad et ne pouvant donc pas apporter des réponses en cette période de toutes les curiosités et de toutes les inquiétudes à l’écoute de ce qui se dit ça et là, ils balancent la patate chaude au gouvernement. A lui de s’exprimer. Mission difficile, pour ne pas dire impossible dans un pays où les Bongo ont su insidieusement instaurer la peur. Même lorsque le Bongo régnant n’est pas là, il faut bien manier sa langue avant de dire n’importe quoi. Sinon, vaut mieux garder le silence pour éviter cette antienne de la police américaine lorsqu’elle vous lit vos droits : « Vous avez le droit de garder le silence. Tout ce que vous allez dire sera retenu contre vous… ».
A Issoze de passer à l’acte, sinon à son griot de service, Guy Bertrand Mapangou.