Absent du pays depuis le 24 octobre 2018, Boa, le chef de la junte putschiste au Gabon, a été ramené du Maroc, telle une marionnette ou une momie, par les membres de son clan qui s’accrochent au pouvoir coûte que coûte. Le temps d’un simulacre de prestation de serment des membres du gouvernement avant, illico presto, de le ramener au Maroc, à l’instance du corps médical et de sa femme très inquiets.
Un homme très malade…pas encore sorti de la zone rouge
Fauteuil roulant, locution presqu’impossible, d’aucuns parleraient même d’un trucage de la voix, regard perdu dans l’espace, par moment, des signes d’épuisement physique malgré les fortes doses de médicaments qu’il a dû probablement ingurgiter pour « tenir » pendant 30 mn en public… Boa n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut au cours des 58 ans dernières années de sa vie. « Seules trois ou quatre personnes sont réellement au courant de l’évolution de l’état de santé d’Ali, si tant est que c’est vraiment le vrai Ali qui était là. Tout a été fait pour empêcher les chancelleries étrangères, les services étrangers ou les médias de soutirer la moindre information », explique notre interlocuteur qui dit être membre des services spéciaux et ignore lui-même ce qui se passe à Rabat. Un doute qui aurait poussé, las des mensonges distillés, le jeune Kelly Ondo Obiang et ses frères d’armes à tenter de mettre un terme à un chaos programmé du pays dans les semaines à venir.
En toute vérité, ce type-là ne peut plus vivre ici à Libreville. D’abord à cause des risques de fuite extrêmement élevés, ensuite à cause du manque de personnels médicaux qualifiés et des équipements. En effet, d’autres sources proches du Palais disent que tous les équipements médicaux sont disponibles dans sa résidence de Rabat et que l’hôpital militaire de Rabat est en alerte chirurgicale pour parer aux urgences 24/24. Le médecin militaire gabonais d’Ali Bongo ne peut non plus parler : d’abord à cause du secret qui entoure la santé de Boa, mais aussi parce que l’autre entourage se méfie de tout le monde dans le cercle intime. Il ne collabore pas directement avec l’équipe médicale de Rabat (spécialistes de cardiologie, de la neurochirurgie, kinés, etc.) qui tentent de prendre le relais à la suite des médecins de Riyad. Les médecins personnels du roi du Maroc seuls savent ce qui attend Boa dans les jours qui suivent.
Le pouvoir à tout prix
Les membres de son entourage n’ont que foutre que l’enfant-roi survive ou pas à la « fatigue sévère » transformée en « AVC » qui l’a terrassé et l’a laissé presque comme une épave humaine. Cruel, arrogant et perclus de complexes, Boa amorce une fin de parcours pitoyable, n’en déplaise à ceux qui l’ont élevé au rang de dieu à cause de l’argent qu’ils ont pillé ensemble en milliards de Fcfa pendant que la grande majorité des Gabonais vit dans la misère, la pauvreté, sans travail, sans électricité, sans logement décent, sans eau potable dans des quartiers malfamés et dangereux… L’absence de sa femme Sylvia, a priori soucieuse de sa santé plus que précaire, lors de cette cérémonie de prestation de serment, montre la fracture claire aujourd’hui entre elle et les autres membres du clan politico-financier. Qu’il vive ou qu’il meure, ils entendent continuer d’instrumentaliser sa personne, son corps et son image pour continuer à s’enrichir vite, tout de suite et se couvrir des honneurs de la République jusqu’au dernier moment. En affaire comme en affaire.