Depuis la privatisation, en 2006, de cette société étatique et sa prise en main par les Marocains, le repreneur brille par son mépris non seulement envers le personnel gabonais, mais aussi envers les sous-traitants (PME) gabonais. Les quelques PME gabonaises qui travaillent avec Gabon Télécom vivent entre asphyxie financière et chantage permanent pour se faire payer parfois de petites factures.
Les factures impayées des prestataires gabonais
Ils sont environ 80 prestataires, toutes des PME, qui réalisent des travaux et entretiennent le réseau. Comme l’impose le cahier de charges de Gabon Télécom, le « paiement des travaux réalisés sera effectué au plus tard 3 jours après réception de chaque facture et des PV de réception. Le prestataire doit produire une facture numérotée établie en 3 exemplaires signés, datés et arrêtés en toutes lettres. Elle devra indiquer les références du présent contrat. Les factures datées seront accompagnées de PV de réception, une copie des ordres de service, une copie de la lettre recommandée et des attachements ». Des dispositions que, de l’avis de quelques sous-traitants de Gabon Télécom rencontrés, disent qu’elles n’ont jamais été respectées par l’actuel DG et ses services techniques et financiers. Résultat, les PME gabonaises accumulent des factures impayées de 8 mois à 2 ans même, malgré les relances. Si l’actuel DG, à sa prise de fonction, s’était montré sensible à cette situation injuste à l’égard des sous-traitants gabonais, cela n’a tenu qu’un matin. Le même jeu a recommencé. Des jeunes issus de l’école des postes et télécommunications et qui ne sont actuellement recrutés que par ces PME gabonaises sous-traitantes de Gabon Télécom, se voient, malgré la bonne foi de leurs employeurs, mis en chômage technique ou licenciés faute de marchés pour faire vivre la société ou de paiement pour permettre à cette dernière de payer les salaires des ouvriers. Car avec des retards de 8 , 12 mois de paiement de factures pour des prestations pourtant validées par les services techniques de Gabon Télécom, comment ces PME peuvent-elles vivre ? Comment ces employés font-ils pour payer leur loyer, leur train de vie alimentaire, l’éducation et la santé de leur progéniture ? Gabon Télécom contribue ainsi à la précarisation des Gabonais. Normal, d’autant plus que ces Marocains savent que les Gabonais n’ont d’abord aucune valeur aux yeux de leurs propres dirigeants politiques. Lesquels ne prennent aucune disposition pour surveiller et sanctionner ces investisseurs étrangers qui prennent le Gabon comme un pays conquis.
Pour ne pas payer, les patrons marocains de Gabon Télécom ont trouvé une astuce géniale. Dès réception régulière des factures de travaux ou de service, ils attendent l’épuisement du délai de 30 jours. Avant la date échue, ils appellent l’opérateur pour lui signifier le rejet des factures pour un détail sur la facture ou sur le dossier fourni. Un malin petit manège qui peut durer 3 à 8 mois.
La critique de la facture sur un petit détail est une stratégie -malhonnête – systématiquement pratiquée par certains opérateurs pour le moins indélicats.
Très répandue dans les pays du golfe, certains levantins en raffolent.
A Libreville, il y a quelques vedettes dans le domaine qui pratiquent couramment ce sport…
En matière de travaux ou de prestations, d’aucuns mettront un nom sur tel ou telle dirigeant(e) d’agence immobilière à la peau blanche se faisant le chantre de pays aux hommes intègres.
Un conseil pour éviter que tout cela finisse très mal: régler la partie non contestée de la facture en attendant que le – faux – litige soit réglé.
Nul ne pouvant se faire justice à lui même en violant les dispositions de l’OHADA relatives aux délais de paiement, cela favoriserait l’assainissement du marché et l’élimination de ces voyous.