La vidéo était devenue virale sur les réseaux sociaux dès le samedi 18 février 2023 dernier. On y voit la jeune Laïka Makanga, 17 ans d’âge complètement apeurée, dévoilant comment elle venait d’échapper à ses bourreaux, qui selon elle, se livreraient aux crimes dits rituels à Nkoltang dans le 3ème Arrondissement de Ntoum. Alors que la vidéo en question n’avait pas fini de susciter l’indignation, tant on note une recrudescence ces derniers temps des morts suspects au Gabon. Les médias notamment Gabon Ière, revenait sur l’élément à son 20h de lundi dernier. Et là surprise ! La gamine revient sur ses dires et affirme, visage au mur, capuche couvrant sa tête, qu’elle a menti pour ne pas subir les foudres de ses parents suite à une fugue….
La psychose autour des crimes rituels en lien avec le présumé enlèvement rendue virale sur les réseaux sociaux le week-end dernier tourne au vinaigre. La jeune rescapée, Laïka Makanga avoue avoir menti sur sa supposée tentative d’enlèvement et d’avoir inventé la scène de décapitation qu’elle a raconté tout en larmes, et qui aurait eu lieu à Nkoltang. Selon son propre témoignage, la jeune Laïka Makanga aurait été victime d’un kidnapping dont elle a pu s’en échapper sur la National I, à 33km de Libreville. Dans ses propos, elle relate qu’elle serait montée avec une dame et son enfant à bas âge dans un bus à la pharmacie d’Essassa pour le Pk27/Olam. Après avoir perdu connaissance sans s’en rendre compte, elle se serait retrouvée dans la forêt les mains et les pieds attachés en compagnie de la femme et son enfant qui, après avoir supplié les criminels auraient été décapité sur le champ. C’est un témoignage glaçant qui a suscité énormément de d’indignation sur les réseaux sociaux.
Toutefois, au JT de 20h à Gabon 1ère, la jeune fille, retrouvée et interpellée par la DGR (Direction générale des recherches de la gendarmerie nationale) basée au Camp Roux à Libreville, révèle qu’elle aurait inventé cette histoire d’enlèvement pour se soustraire à la fureur de ses parents après avoir fugué du domicile familial, car ces derniers la croyant encore vierge et ne la soupçonnant aucune relation amoureuse.
Pour avoir troublé l’ordre public en donnant et diffusé de fausses informations, la jeune adolescente est à ce jour gardée à vue à la Direction générale des recherches (DGR) afin que le Procureur de la République donne la sentence de la petite Laïka Makanga. Elle répondra aux conséquences de ses actes.
Par ailleurs, bien que la jeune adolescente ait monté cette histoire de crime pour échapper aux représailles de ses parents, est-ce pour autant que le phénomène des crimes rituels serait inexistant dans notre pays ? Car rappelons-le, depuis des années déjà le phénomène des crimes rituels avec prélèvement des ‘’pièces détachées’’ sévit au Gabon, et particulièrement à l’approche des élections, qui sont des périodes assez sensibles. En effet, entre enlèvements, disparitions, assassinats, et les enquêtes qui n’aboutissent presque jamais, la population gabonaise s’interroge. Faut-il avoir peur ? De leur côté, les autorités, les gouvernants et les médias d’Etat, face ce sujet se montreraient-ils indifférents. Est-ce pour nier que le phénomène des crimes rituels n’est qu’une illusion de la part de la population ? Il reste que la psychose autour des crimes rituels se ravive.
Carelle Bomba/ Fatime Mousso