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Fort soupçon de détournement de fonds publics à la direction provinciale des Impôts de l’Ogooué-Maritime (Port-Gentil) : Pourquoi le mutisme du Directeur général ?

Un scandale financier vient d’éclater du côté de la direction provinciale des Impôts de l’Ogooué-Maritime (Port-Gentil). Un séisme comptable qui a fait perdre à l’Etat, des sommes importantes. Au de ce rodéo, fondé de pouvoir Claude Ndoutoumou. Il semble qu’après avoir été entendu, l’homme a été laissé libre de ses mouvements. Juste qu’il a été interdit de trainer sa bouille à son lieu de travail.

Le Fondé de pouvoir des impôts à Port-Gentil, Claude Ndoutoumou a des soucis. Selon une dénonciation du feuillet  La Place publique, signé de la main de Prince Essonne Mfoulou-Ze, et selon d’autres sources, fondé de pouvoir Claude Ndoutoumou ne serait pas le seul à être inquiété. En effet : « Depuis le début du mois de juillet, la découverte d’une impressionnante organisation mafieuse qui met en cheville des agents du Trésor Public, des inspecteurs des impôts, des commerçants de la place et de nombreuses grosses entreprises ayant pignon sur rue dans la capitale économique du Gabon, ébranle l’ensemble du département des finances de l’Etat. Dans les coulisses, on parle de pertes abyssales évaluées à plusieurs centaines de milliards de Francs CFA. »

Il semble que fondé de pouvoir avait installé un centre parallèle des impôts à son domicile. Ainsi : « L’organisation mafieuse, au centre de laquelle se trouve le fondé de pouvoir Claude Ndoutoumou en personne, aurait été mise en place depuis 2014. Ce dernier avait littéralement privatisé l’ensemble des opérations financières des services des impôts en transformant son domicile privé en centre parallèle de perception. Une impressionnante infrastructure informatique a été découverte sur les lieux, avec des cachets, des bordereaux du Trésor Public et du Centre des Impôts. C’est là que l’intéressé recevait en catimini commerçants et chefs d’entreprises qui venaient s’acquitter de leurs impôts. »

Malheureusement, l’appétit venant en mangeant, le Fondé de pouvoir va se montrer trop gourmand jusqu’à malheureusement se faire prendre : « Tout commence lorsqu’un chèque d’une valeur de 50 000 000 de francs CFA est perçu par Claude Ndoutoumou au titre d’impôts, versé par un entrepreneur de la place. Sur cette coquette somme, seulement 380 000 francs CFA auraient été reversés dans les caisses du Trésor Public. C’est une employée fraîchement enrôlée dans le service des impôts qui sonne l’alerte mercredi 7 juillet 2021. En arrivant à son boulot ce matin-là, elle est intriguée par un reçu qui avait été déposé très tôt sur son bureau. Le document lui est tout de suite apparu comme un faux en écriture, du simple fait que le cachet apposé sur celui-ci ne correspondait pas au service censé être à l’origine de son émission. Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En février 2021, déjà, elle avait signalé un trou de 31 000 000 de francs CFA dans la comptabilité du service. Des fraudes du même type étaient très fréquentes aux impôts à Port-Gentil. Quelques jours avant cela, un ressortissant nigérian avait été arrêté au Trésor Public de la ville avec un faux document des impôts. Le quidam aurait fait la déclaration suivante : ‘’ j’ai obtenu ce reçu d’un monsieur du Trésor. Comment pouvez-vous me demander de qui je le tiens ?’’ ».

L’affaire finit par fuiter au B2 et Claude Ndoutoumou passe rapidement aux aveux : « Suite à leur interrogatoire au B2, le Directeur provincial des impôts a convoqué en urgence une réunion de tout le personnel. Au cours de celle-ci, il a demandé aux éventuels coupables de se dénoncer tant que l’affaire était encore interne au service. C’est alors que le fondé de pouvoir a reconnu les faits.

Claude Ndoutoumou aurait notamment déclaré travailler en équipe avec un certain Wora du Trésor et un ressortissant ivoirien du nom de Arouna qui, au quartier, s’occupait entre autres du rabattage des ‘’clients’’. A ce jour, ce dernier est porté disparu. Il y aurait également des complices à la mairie de Port-Gentil. C’est là que se feraient les encaissements des immatriculations des véhicules de transport.

Alors même que l’équipe du Trésor récupérait le matériel parqué à son domicile, un commerçant Malien s’est présenté et a demandé à voir monsieur Ndoutoumou. A la question de savoir quelles en étaient les raisons, le commerçant a dit avoir été orienté chez monsieur Ndoutoumou par une personne dont il ne pouvait pas donner le nom. Il a aussitôt été placé en garde à vue.

Des ramifications qui remontent jusqu’au sommet de l’Etat

C’est dans le secret le plus absolu que les enquêteurs chargés du dossier sont arrivés à Port-Gentil mardi 13 juillet en provenance de Libreville. Mais, jusqu’à ce jour, ils n’ont procédé à aucune interpellation. Le fondé de pouvoir Claude Ndoutoumou, malgré une interdiction d’accéder à son bureau, est toujours libre de ses mouvements. »

A Libreville, nombreux à la direction générale des impôts trouvent qu’il est nécessaire que le Directeur général change tous les agents actuellement en poste à Port-Gentil, coupable ou pas. Tout comme il est important que l’enquête ouverte soit rendue officielle et que la direction générale des Impôts à Libreville, communique dessus, car : « Quelques indiscrétions, cependant, laissent entendre que des hauts dignitaires de l’appareil de l’Etat seraient impliqués dans ce trafic. ‘’ Plus de la moitié des agents des impôts et du Trésor sont impliqués. Les noms ne font que sortir. C’est une organisation impressionnante’’, déclare un témoin. Un autre affirme que ‘’ la piste conduit jusque très haut dans la hiérarchie de l’Etat, à la direction des impôts, au ministère des finances et même à la présidence de la République. Il ne serait pas surprenant que l’affaire n’aille pas plus loin’’. Entre temps, l’employée qui a fait éclater le scandale fait l’objet de menaces sournoises. Il lui est notamment conseillé de faire attention. Elle n’est qu’au début de sa carrière. A Port-Gentil, plusieurs sociétés avec des arriérés d’impôts de l’ordre de 20 à 30 000 000 de francs CFA, se retrouvent détentrices du Quitus fiscal, un document qui prouve que l’entreprise s’est acquittée de ses impôts, et qui n’est délivré que par le patron des impôts lui-même. La grande question, c’est comment se retrouvent-elles avec un tel document ? Affaire à suivre… »

 

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