Du fait de la pandémie du Covid-19 qui sévit au Gabon depuis le mois de mars 2020, le gouvernement avait demandé la fermeture des établissements scolaires et universitaires de notre pays. Avec la persistance des nouveaux cas de contamination, les enfants n’ont pas toujours repris le chemin de ces structures d’enseignement qui demeurent à ce jour portes closes. Pourtant, en dépit de cette situation, certains établissements privés exigent aux parents d’élèves de s’acquitter des frais de scolarité des mois de mars, avril et mai, voire juin. Une exigence à laquelle plusieurs parents d’élèves, regroupés au sein des associations (APE), refusent de se soumettre et appelle à l’arbitrage du gouvernement.
La survenue de la maladie du Covid-19 au Gabon continue de causer des désagréments multiformes. L’une des premières conséquences a été d’écourter l’année académique qui n’a pas continué au-delà du 11 mars 2020, date autour de laquelle le premier cas de contamination au Corona virus a été détecté sur le territoire national. Cette décision de la fermeture des établissements scolaires et universitaires sera prise par le gouvernement dans le cadre des mesures prises pour endiguer la propagation de ce mal à l’intérieur de nos frontières. Si cette mesure cause du tort avant tout aux apprenants qui n’ont pas épuisé les programmes d’enseignement requis pour chaque classe ou niveau, elle lèse tout aussi les établissements d’enseignement privés dans le recouvrement des frais d’écolage. En effet, la fréquentation dans ces cadres scolaires privés est subordonnée au paiement mensuel ou trimestriel de ces frais de scolarité par les parents ou les tuteurs des apprenants. Dès lors que la Covid-19 a obligé la fermeture de ces établissements au mois de mars dernier, un manque à gagner est apparu nettement dans leurs ressources financières, ainsi que la difficulté à supporter les charges liées aux salaires des enseignants et autres personnels administratifs, ou celles liées à l’eau et à l’électricité, disent-ils. Pour s’acquitter de ces charges, certains responsables de ces établissements privés interpellent les parents d’élèves sur le versement des frais scolaires des mois de mars, avril et mai, voire juin, mettant en avant leurs règlements intérieurs qui exigent le paiement intégral de la scolarité.
De nombreux parents d’élèves, regroupés en associations des parents d’élèves (APE), estiment quant à eux, que l’enseignements de leurs progénitures dans ces établissements privés est un service qui doit être payé qu’à la hauteur de sa consommation. Rodrigue B, habitant le quartier Nzeng Ayong, dans le 6ème arrondissement de la commune de Libreville, père de deux élèves fréquentant une structure scolaire privée, témoigne : « Pourquoi dois-je continuer à payer les frais d’écolage de mes enfants pour les mois d’avril, de mai et de juin, alors que ces derniers sont posés à la maison depuis mars ? Une situation qui m’a généré d’autres dépenses d’ailleurs. Par exemple, à cause de l’aîné qui prépare l’examen du Bepc, j’ai dû mettre une connexion internet à la maison avec un abonnement que je dois renouveler chaque mois, je ne parle même pas de la popote qu’il a fallu réajuster à la hausse car le confinement les fait manger plus que d’habitude ».
Pour trancher ce désaccord où certains chefs d’établissement pourraient retenir les dossiers scolaires des élèves dont les parents auront refusé de payer l’intégralité des frais d’écolage, la fédération nationale des associations des parents d’élèves et étudiants du Gabon (Fenapeg), invite le gouvernement à se prononcer à ce sujet.
Dans l’aide promise par Ali Bongo pour aider les PME et TPE dans le contexte actuel de la Covid-19, ces structures d’enseignement privés ne sont-elles pas éligibles suite à la perte d’une partie importante de leurs revenus à cause de l’interruption des cours, comme présentée plus haut ? Si oui, pourquoi exiger encore des parents d’élèves le paiement de ces mois de scolarité non consommés qui causent problème ?