Une grève, en apparence non suivie, déclenchée depuis lundi 24 février 2020 dernier par les personnels de santé, a pris une autre tournure ce lundi 2 mars 2020, soit une semaine plus tard au centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Entrée principale de cet important établissement hospitalier barricadée et banderoles affichant les revendications des grévistes sont depuis lors à l’accueil des patients et des malades. Le non-paiement de la prime d’incitation à la performance (PIP) du deuxième trimestre 2015 serait, entre autres, l’une des revendications à l’origine de ce durcissement de ton.
Le lundi 24 février 2020 écoulé, pour réclamer les arriérés de la ‘’défunte’’ prime d’incitation à la performance (PIP) du deuxième trimestre 2015, quatre syndicats de la santé à savoir Upsa, Synaps, Synasa, et Synamonps mettaient en pratique la décision d’entrer en grève, prise préalablement au cours d’une assemblée générale. Ce mouvement d’humeur qui jusque-là semblait pourtant léthargique, vient de prendre une autre tournure. En effet les agents publics de la santé et des affaires sociales regroupés au sein des syndicats sus cités, ont décidé ce lundi 2 mars 2020, soit une semaine après le déclenchement de la grève de barricader l’entrée principale du plus grand hôpital de notre pays, paralysant ainsi toute activité, au grand malheur des patients et autres malades.
Si d’autres réclamations telles que la réouverture des écoles provinciales de formation, la régulation des situations administratives et financières des agents et les meilleures conditions de travail, se sont ajoutées à celle portant sur la PIP, le point d’orgue de cette paralysie résiderait dans l’indifférence qu’affiche le gouvernement depuis le début de cette grève. Selon Franck Biyoghe Bi-Mba, le président du Syndicat national des agents de la santé (Synas), « aucune autorité, encore moins notre ministre de tutelle, n’est rentrée en contact avec nous ».
Il faut dire que cette grève est consécutive à l’information qui affirmait que le gouvernement avait payé la PIP en catimini aux agents du ministère des Travaux publics (TP). Une information largement relayée et toujours pas démentie qui pourrait susciter dans l’ensemble de l’administration publique des velléités (légitimes) pareilles à celles que nourrissent aujourd’hui les agents de la santé et des affaires sociales. Pierre Mintsa, secrétaire général du syndicat autonome des personnels des affaires sociales (SAPAS), traduit justement cet avis lorsqu’il soutient que « si le gouvernement a pu trouver de l’argent pour payer les TP, il pourra également en trouver pour payer le reste des agents publics concernés ».
Il est urgent, vue l’évolution du Corona virus dans le monde, que le gouvernement se penche sur cette grève de la santé et apporte des solutions idoines à ce problème dont il s’est peut-être rendu lui-même responsable. « C’est le gouvernement qui provoque ces injustices. Il aurait dû attendre que l’on termine avec les recommandations du Forum de la fonction publique pour procéder au paiement de la PIP. Nous voulons que le gouvernement soit équitable et cohérent », s’insurge encore le SG du SAPAS dans journal en ligne Equateur.