La fille de feu Omar Bongo, Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba (magistrat), a été lourdement sanctionnée lors du Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) du lundi 22 juillet 2024 dernier. Cette militante activiste du PDG figurait au nombre des 8 magistrats sommés de s’expliquer devant le Conseil supérieur de la magistrature du Gabon. Elle a écopé d’une interdiction d’occuper un poste nominatif jusqu’en 2029, avec inscription au dossier.
La nana était devenue une star des réseaux sociaux (Facebook et Whatsapp) où elle n’avait pas que des ami(es). Alliant humilité et arrogance par moment, elle avait réussi à s’attirer l’inimitié de nombreux compatriotes qui lui conseillaient la discrétion à cause aussi bien de ses origines familiales que de sa profession. Elle avait, d’ailleurs, par le passé, reçu un rappel à l’ordre de la part de sa hiérarchie suite à une publication peu catholique. Elle avait reconnu sa faute et fit un mea culpa…
Mais là où elle va faire l’unanimité, ou presque, contre elle, c’est lorsque, sans la moindre pudeur, elle a outrageusement affiché son pédégisme et son soutien ouvert à son aîné de candidat, Ali Bongo Ondimba, alors que ce dernier, presque moribond, n’en avait visiblement pas besoin. De deux choses l’une : soit elle voulait convaincre la Veuve noire et ses ados pubère de sa fidélité, soit elle tenait à narguer les Gabonais qui, dans leur majorité, souhaitaient la fin de la dictature des Bongo. Malheureusement, comme tous les Bongo, la nana n’avait pas cette lecture. Même diminué, pour elle Ali Bongo restait le meilleur des Bongo à trôner au palais du bord de mer et il n’était pas question pour elle de le priver de ce soutien familial. Exit son statut de magistrat qui lui impose la neutralité et la réserve. Lorsque les intérêts de la famille au sommet de l’Etat sont mis en jeu, on ne se pose plus des questions sur son statut professionnel, car se sentant intouchable.
Mais les événements vont vite la surprendre au matin du 30 août 2023. Les Bongo, comme des malpropres, sont balayés du pouvoir. Ceux qui, comme Linda, affichaient ostentatoirement leur militantisme au PDG vont alors commencer à raser les murs, tant ils pensaient que les militaires allaient leur faire payer le prix de leur témérité. Et puis, un matin, c’est la surprise avec cette convocation en conseil de discipline devant le Conseil supérieur de la magistrature. Sauf que, cette fois-ci, on est devenu une compatriote ordinaire et non plus la frangine du premier magistrat du pays. On ne fait donc plus peur à personne. La sanctionne, que certains de ses collègues jugent même clémente, est tombée. Elle faits les choux gras de la presse et des réseaux sociaux.
Ceci pour dire qu’à l’ère des réseaux sociaux, la prudence dans nos actes et dans nos gestes doit être de mise. Il ne sert à rien de ramer à contre-courant des événements ou de narguer les autres parce qu’on appartient à une classe ou à une famille. Si Ali Bongo avait réussi son coup d’Etat (électoral), certain que Linda n’aurait pas été sanctionnée. Mieux, elle serait en train de balancer ses vidéos sur sa page Facebook.
Comme quoi, il y a des fonctions qui mérite silence et discrétion. Si on ne peut pas s’y astreindre, on démissionne. Ainsi, « pour vivre heureux, vivons cachés », dit un proverbe. Comme pour dire que notre bonheur peut être menacé par une vie trop ostentatoire. La camarade Linda Pauline Epigat Bongo Ondimba vient d’en faire l’expérience. Malheureusement, à ses dépens.
Laurent Lekogo