C’est inédit, ce qui se passe à la CNAMGS. Suspendu de ses fonctions par le PCA Alain Claude Kouakoua pour “ faits graves répétés… ”, Nadia Christelle Koye n’a pas trouvé mieux que de cracher sur cette décision et annoncer sa rébellion. La candidate tête de liste UDB à Mulundu où elle est allée battre campagne avec le patrimoine de la CNAMGS n’attend pas se laisser tondre la laine sur le dos.
C’est ce 06 octobre en matinée que les gabonais ont découvert via les réseaux sociaux, une décision du PCA de la CNAMGS suspendant la DG de la boîte. Une décision qui selon le PCA, repose sur les saintes dispositions de l’article 29 des statuts de la CNAMGS qui stipule : “ En cas d’urgence ou d’incapacité de réunir le Conseil d’administration, le Président peut prendre toutes mesures conservatoires nécessaires au fonctionnement de la Caisse, à son existence ou à la préservation de ses intérêts vitaux, à charge pour lui d’en rendre compte aux autres membres du Conseil lors de la prochaine session. ”
A partir de là, on ne voit pas où le PCA ACK a fauté, sauf à faire dans une logique d’émotion ou de mauvaise foi. Et il est curieux de voir les syndicats maison faire bloc et venir en soutien à la DG suspendue, comme si cela faisait partie de leurs missions. Le rôle d’un syndicat est-il de s’ingérer dans des conflits internes au sein de l’administration ou plutôt de défendre les intérêts de ses adhérents ? Koye est-elle en même temps DGet syndicaliste ? Les responsables des syndicats se sont-ils sucrés avant de sortir du bois ? A les voir, on aurait cru qu’ils ont été bien dopés…
Revenons sur le cas du DG suspendu. Depuis des mois déjà, il est signalé une sorte d’autonomie de cette dernière entre elle et ses deux tutelles que son le ministère des Affaires sociales et le Conseil d’administration. Dans sa parution de vendredi dernier, le journal Le Mbandja titre : “ Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) : vers un naufrage ? ” Le canard écrit : “ Il y a comme une odeur d’amateurisme dans la gouvernance actuelle de la CNAMGS. On ne sait pas trop qui est qui et qui fait quoi entre Madame la ministre Nadine Awanang Anato, le PCA Alain Claude Kouakoua et la DG, Madame Nadia Christelle Koye que l’on ne vous présente plus… Malheureusement, ce sont les malades et les pharmaciens qui en paient le prix…” En effet, dans certaines localités du pays, les populations ne jouissent plus des prestations CNAMGS, à l’exemple de Port-Gentil ou de Lambaréné. Depuis des mois, les pharmacies crient famine sans que la DG ne réagisse. Il aura fallu attendre le lancement de la campagne pour la voir procéder à un décaissement. Sauf que l’argent tarde à arriver auprès des ayant droit…Sans oublier que les rapports entre la DG et le syndicat des pharmaciens se sont également dégradés, suite à une gestion que les commerçants du médicament jugent approximative.
Dans sa décision, Kouakoua rappelle qu’elle est assise sur les dispositions de l’article 29 des statuts et annonce qu’un conseil d’administration extraordinaire se tiendra mercredi prochain. Pour quelqu’un qui n’a rien à se reprocher, dame la DG aurait pu attendre les conclusions de cette rencontre où elle serait certainement convoquée afin de se défendre. Au lieu de cela, elle et ses soutiens ont opté pour la fuite en avant en faisant feu de tout bois. Mais pour quel résultat ? Ses gesticulations interrogent plus qu’elles ne rassurent et peuvent jouer contre elle mercredi prochain.
Aujourd’hui, tout le monde attend qui du PCA Kouakoua et de la DG Koye sortira vainqueur de ce bras de fer que la DG a décidé d’engager. Réponse mercredi prochain.
Odette Melighe