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Gabon/Dialogue national inclusif : Commencer à réfléchir au statut de la 1ère dame…

L’expérience malheureuse de Sylvia Bongo Ondimba, tirant malhonnêtement profit de l’état de faiblesse de son mari pour spolier et déshonorer le pays, doit interpeller les panélistes du dialogue national inclusif en conclave actuellement au stade de l’amitié sino-gabonaise d’Angondjé. Ils devraient commencer à réfléchir non seulement sur le statut à mettre impérativement en place de la future ou des futures premières dames du Gabon, mais aussi de nos compatriotes du genre arrivées au sommet de l’Etat dont les conjoints légaux sont éventuellement appelés à les soutenir.

Depuis l’arrivée au pouvoir des Bongo en 1967, leurs épouses, sans statut officiel, ont toujours joué un rôle visible sur la scène politique nationale. Qu’il se soit agi de Joséphine Kama Dabany ou d’Edith Lucie Sassou Nguesso, Omar Bongo Ondimba, quoiqu’avec un peu plus de discrétion, a toujours laissé ses épouses successives s’investir au profit, inégal, de nos compatriotes du genre. Dans le socio-culturel…dansant pour la première et dans le social avantageusement agissant chez la seconde. Les œuvres sont là pour l’attester.
Involontairement ou non, surtout après son accident vasculaire cérébral de Ryad en 2018, Ali Bongo Ondimba a laissé ou, plutôt, vu son épouse, Sylvie Aimée Marie Valentin, s’immiscer de façon outrancière dans la gestion des affaires de l’Etat jusqu’à s’impliquer dans la formation des différents gouvernements du pays. Après s’être longtemps opposée à l’éviction d’une de ses protégées à la tête du gouvernement, elle ne consentit à lâcher du lest qu’après avoir obtenu la promotion de cette dernière à la vice-présidence de la République.
Alain Claude Bilie-by-Nze, le choix du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, mis en position d’attente comme vice-Premier ministre, pouvait alors accéder à la plénitude de la fonction de chef du gouvernement. Mais Sylvia Bongo Ondimba n’en avait pas pour autant fini avec lui. En effet, pour bien montrer à l’ancien adjoint d’Ossouka Raponda qui commandait véritablement le pays en ce moment-là, il le fit convoquer, avec des ministres considérables du nouveau gouvernement et le trésorier payeur du pays, à une réunion dont elle prit le soin de co-présider les travaux chez elle. Sylvia Bongo Ondimba ne se contentait d’ailleurs pas d’exhiber sa toute puissance à l’intérieur du Gabon. Elle prit, à l’international, des engagements pour le compte du pays. Son désir de paraître fut ainsi tel qu’elle n’hésita pas à faire ridiculiser le Gabon en contraignant son mari, physiquement diminué et tirant la jambe, à aller assister à l’investiture du nouveau roi d’Angleterre.
Pendant son règne aux côtés de son mari, Sylvie Aimée Marie a fait et défait tellement de choses qu’elle a fini par se croire investie de l’onction du plébiscite des populations gabonaises pour s’amuser à présider aussi illégalement à leurs destinées. Cette toute puissance l’a sans doute conduite jusqu’à commettre l’irréparable de faire du Gabon ce que, pour paraphraser son défunt beau-père, Omar Bongo Ondimba, « Dieu ne nous a pas dit de faire… » de ce beau pays.

Sans la hardiesse du Gl Brice Clotaire Oligui Nguema, notre pays serait devenu, pour ainsi dire, la…chose avec laquelle la Française d’origine pouvait continuer à jouer à sa guise et selon ses caprices. La femme d’Ali Bongo était d’ailleurs suffisamment parée pour accomplir ce funeste destin aux dépens de nos ressources qu’elle avait réussi à se faire fabriquer et établir un cachet et des imprimés avec lesquels elle pouvait frauduleusement engager le pays. Mais ce n’était pas le pire des méfaits qu’elle pouvait nous causer. Sa boulimie de pouvoir et sa volonté de faire maintenir coûte que coûte aux affaires publiques son clan illégitime ont tourné au drame fin août dernier.
Le cas de Sylvia Bongo Ondimba devrait donc interpeller les participants à l’actuel dialogue national inclusif, notamment les membres de la sous-commission dédiée à cet effet qui devrait commencer à réfléchir sur le statut à accorder très officiellement à l’épouse ou aux épouses légalement reconnues des futurs chefs de l’Etat au Gabon.
Gouverner étant prévoir, s’adapter et anticiper, il ne faudrait pas attendre que le cas se présente pour intégrer que la polygamie (et pas la polyandrie) est coutumièrement et légalement pratiquée dans notre pays par l’ensemble de nos ethnies. Il ne devrait donc servir à rien de vouloir fermer les yeux sur des situations qui pourraient arriver demain ou après-demain au sommet de l’Etat et pourraient être dommageables, du point de vue protocolaire, pour l’image du pays si rien n’est codifié de ce point de vue. C’est pourquoi il faudrait réfléchir, au pluriel, au statut de la 1ère dame du pays ou des premières dames (jusqu’à quatre). Ce n’est pas parce que les présidents Léon Mba, Omar Bongo et Brice Clotaire Oligui Nguema sont arrivés au pouvoir avec une seule épouse reconnue qu’il faille croire que la situation ne pourra pas évoluer demain. Le cas du Sénégal est là pour nous le rappeler avec le nouveau président Bassirou Faye et ses deux épouses, Marie Khone Faye et Absa Faye.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko – si les deux hommes choisissent de la jouer à la Poutine-Medvedev – pourrait aussi arriver à la tête du pays de la Téranga dans cinq ou dix ans avec ses deux femmes s’il n’en prend pas d’autres entre-temps. Or, jusqu’à l’accession au pouvoir du président Faye, ses quatre prédécesseurs, Léopold Sédar Senghor (Serrère comme lui), Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall étaient tous des monogames assumés.
Généralement, dans les ménages polygamiques, la préséance est toujours laissée à la première épouse ayant convolé en justes noces. Mais il est aussi déjà arrivé qu’un homme – et la loi ne l’interdit pas – épouse en même temps les quatre femmes auxquelles il a légalement droit.
Enfin et pour être tout à fait équitable, on ne saurait parler de première(s) dame(s) dans le cas où le président élu serait un homme sans envisager l’hypothèse où l’on verra une femme, légalement mariée, accéder à la tête du Gabon. Il faudra aussi veiller à construire un statut pour son mari. On parlera alors du statut de…1er homme de la République. Il faut donc aussi commencer à y réfléchir au moment où l’heure est à la refondation de nos institutions.
Même si cela ne s’est pas encore forcément vu ailleurs en Afrique, voire dans le monde, le Gabon pourrait être un précurseur en la matière en édictant clairement, dans sa future Constitution, le statut qui devra être celui des futurs conjoints officiels des chefs de l’Etat dans notre pays. Il semblerait qu’aux Etats-Unis d’Amérique, la femme du président des USA dispose de manière pratique d’un traitement spécifique. Dans notre pays, il faudra aussi réserver aux femmes et aux hommes qui accompagneront nos prestigieux et illustres premiers élus un cadre d’expression clairement édicté en termes de rôles et de ressources à leur octroyer. Le personnel mis à leur disposition devra être nommé par décret pris en Conseil des ministres. Quant aux ressources financières, elles pourraient être directement intégrées dans ce qui est généralement appelé « fonds de souveraineté du président de la République ». En Côte-d’Ivoire, au moment de l’arrivée au pouvoir de feu le Gl Robert Guéï, « le balayeur balayé », ils se chiffraient à douze (12) milliards de francs cfa selon les services du ministère des Finances tenus alors par un cadre du parti (RDR) de l’opposant de cette époque Alassane Dramane Ouattara. Qu’en est-il chez nous ? Ce n’est pas forcément important de le savoir…

Dercia-Clesha kouma-Mbeng

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