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Gabon/Gouvernement de la transition / Ndong Sima à l’étroit ?

Si l’on a aperçu un semblant de convivialité en dans le Haut-Ogooué, notamment à Franceville, entre le président de la transition, chef de l’Etat, le Gl Brice Clotaire Oligui Nguema, et son actuel Premier ministre, Raymond Ndong Sima, on ne peut pas oublier que, du côté de Tchibanga, le chef de l’Etat n’avait pas caché son agacement suite à ce qu’il juge comme une sorte d’incorrection de la part de son Premier ministre, devenant parfois un peu turbulent, allant même jusqu’à donner des coups de canif à une transition dont il est pourtant l’un des maillons en qualité de Premier ministre. Ndong Sima voudrait-il pousser Oligui à la faute ou souhaite-t-il le divorce ?

Jusque-là Oligui s’est toujours tu. Il ne prêtait aucune attention au moment où son Premier ministre mettait souvent sur la place publique ce qu’on peut considérer comme des points de divergence entre Raymond Sima et les autorités du CTRI. La pression mise sur cet organe de la transition, aussi bien par le Pr Ondo Ossa, Pierre Claver Maganga Moussavou que par Alain Claude Bilie-by-Nze, ajoutée aux propos du Premier ministre sur les questions sensibles comme sa participation au Dialogue national inclusif (DNI) et son incapacité à défendre les conclusions de celui-ci pour ne pas y avoir pris part, sa méfiance sur la question de la nationalité en lien avec l’élection présidentielle ou encore l’impossibilité des acteurs de la transition à être candidat lors de la prochaine présidentielle en dehors du chef de l’Etat lui-même ont fini par brouiller les relations entre le chef de l’Etat et son Premier ministre dont tout le monde sait qu’il reste un homme de principe.
Or, à la lumière de la réalité et au regard de la manière dont les choses fonctionnent en ce moment, Raymond Ndong Sima devrait-il se taire et, parfois, soutenir l’insoutenable en avalant des couleuvres, allant même jusqu’à nier ses convictions au prix de son maintien à la Primature ? Ou devra-t-il, à un moment, tirer les conséquences des contradictions qui, actuellement, le mettent en mal avec la première autorité de la transition, au point que ce dernier ne s’est pas privé d’aller le dénoncer à Tchibanga, le livrant pratiquement à la vindicte populaire, comme quelqu’un qui empêcherait le CTRI de tourner en rond. La question que d’aucuns se posent est celle de savoir si Brice Clotaire Oligui Nguema et Raymond Ndong Sima peuvent taire leurs divergences jusqu’à leur séparation. Une séparation que semble souhaiter le PM, même s’il ne le dit pas haut et fort. Qui, dans ce couple, a plus à perdre ou à gagner ?
Visiblement, Ndong Sima semble se tenir désormais à l’étroit, comme si ses activités politiques lui manquaient et que le CTRI voudrait plutôt qu’il s’aligne aveuglement pour ne pas donner du grain à moudre à ceux qui, de l’autre côté, donnent déjà de la voix. Et le fait pour Ndong Sima, même s’il ne les soutient pas, de donner aussi de la voix dans le même sens que les contradicteurs du CTRI donne effectivement l’impression que le PM serait dans la même logique que ceux qui, actuellement, dénoncent Oligui et ses hommes. Et le catholique Ndong Sima sait, mieux que quiconque, que « qui n’est pas avec nous est contre nous », avait dit le Christ. Autrement dit, en politique comme dans la vie de foi ou celle de tous les jours, la neutralité ou la tiédeur sont un handicap. En revanche, l’engagement pour une cause ou pour un camp est l’expression même de la détermination et du courage.
De sources sûres, il y a un remaniement en vue. Sauf qu’au regard des divergences idéologiques et des luttes de pouvoir, Raymond Ndong Sima a-t-il des chances d’être reconduit ? Le souhaite-t-il seulement ? En allant dire à Tchibanga, le 12 juillet dernier, « si on a des points de vue divergents, il faut prendre votre route », le chef de l’Etat le pensait-il vraiment concernant Ndong Sima ? Ou bien il a parlé pour parler ? Un peu comme on le dit au quartier et comme aimait le dire Omar Bongo après avoir faussement engueulé un collaborateur devant un plaignant qu’il ne veut pas décevoir, il restait à dire à l’engueulé après le départ du plaignant : « j’ai seulement parlé comme ça ». Autrement dit, il n’y aura aucune conséquence.

GPA

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