Dans le cadre d’une initiative conjointe visant à consolider les compétences des acteurs des médias publics et privés, l’ambassade de France au Gabon et le ministère de la Communication et des Médias, en collaboration avec la plateforme Médias et Démocratie (M&D) et Médias et Démocratie-Gabon (M&D-G), ont organisé, du 7 au 18 juillet 2025, des sessions de formation intensives à l’ISTA. Ce programme, s’inscrivant dans le cadre du Fonds Équipe France Médias Gabon (FEF-MG), a porté sur le thème crucial du « journalisme et processus électoraux : traiter, décrypter et contextualiser une actualité ».
Ces deux semaines de formation ont rassemblé 20 journalistes issus de divers horizons médiatiques gabonais – télévision, radio, presse écrite et en ligne. Ils ont bénéficié d’échanges riches et de partages d’expériences avec des formateurs venus de France (Olivier Piot), du Sénégal (Codou Loume), du Cameroun (Sah Terence Animbom) ainsi que des experts gabonais tels que Désiré Ename et Martial Idoundou, tous appartenant à la plateforme Médias & Démocratie.
Au cœur des discussions et des ateliers, les participants ont été longuement édifiés sur les fondamentaux du traitement de l’information, les règles d’éthique et de déontologie journalistiques, et l’importance capitale de l’objectivité. Un accent particulier a été mis sur la nécessité pour le journaliste de se détacher du sujet afin de garantir une information factuelle et vérifiable. Cette responsabilité est d’autant plus prégnante à l’approche des élections législatives et locales prévues pour le 27 septembre 2025, où les professionnels des médias joueront un rôle déterminant dans l’information du public avant, pendant et après le scrutin.
La formation a également abordé les défis contemporains du journalisme gabonais. Le texte a souligné la confusion fréquente entre journalisme, communication et activisme, une tendance exacerbée par la coloration de la scène médiatique locale. Tandis que les médias publics sont souvent perçus comme des vecteurs de communication gouvernementale, les médias dits d’opposition adoptent une posture critique. La difficulté de financement des médias contraint par ailleurs certains à se muer en entreprises de communication ou à éviter de « nager à contre-courant ».
Un autre frein majeur identifié est l’accès aux sources, qui demeure un obstacle significatif à la collecte et à la diffusion de l’information. Malgré la dépénalisation du délit de presse, la persistance de sanctions souligne l’impératif pour les journalistes de produire un travail rigoureux, objectif et basé sur des faits avérés et vérifiables.
C’est dans ce contexte que l’Ambassade de France et le ministère de la Communication et des Médias ont réaffirmé leur engagement à promouvoir une information fiable et de qualité, essentielle au renforcement des libertés fondamentales et à la démocratie. L’ambassadeur de France, Fabrice Mauriès, a précisé que le FEF-MG, instrument du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, continuera de soutenir la liberté de la presse et la professionnalisation des médias gabonais à travers de telles formations tout au long de l’année 2025.
La formation s’est conclue par une conférence-débat au Centre Pompidou le jeudi 17 juillet, animée par les formateurs et des journalistes externes, suivie de la remise des attestations aux participants le vendredi 18 juillet 2025.
Cette initiative marque une étape importante dans l’équipement des professionnels des médias gabonais avec les outils nécessaires pour accroître leur crédibilité et servir au mieux le public.
Par Ornika BBM