Le Gabon franchit une étape importante vers la modernisation de son agriculture et la réduction de sa dépendance alimentaire. En effet, le week-end dernier, le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Odette Polo Pandzou, accompagnée de ses partenaires techniques et financiers, a visité le site de la future École agricole de Kango. Cette visite visait à évaluer l’état d’avancement des travaux de terrassement, première phase du chantier.
D’une superficie de 40 hectares, l’établissement accueillera à terme environ 400 étudiants. Il aura pour mission de former une nouvelle génération de professionnels dans les filières agricoles, avec un accent sur les techniques modernes et durables. Ce projet s’inscrit pleinement dans la volonté du gouvernement gabonais de renforcer sa souveraineté alimentaire en misant sur la formation et l’autosuffisance.
Lors de cette visite, l’ambassadeur de Chine au Gabon, S.E. Zhou Ping, a salué l’avancement du chantier : « […], l’aménagement du terrain est fait, on va commencer le plus tôt possible la construction de la base de vulgarisation de l’agriculture moderne ».
Ce projet est le fruit d’une coopération stratégique avec la Chine, qui le finance à hauteur de 5 milliards de FCFA. La durée des travaux est estimée à deux ans.
Pour la ministre Odette Polo Pandzou, ce projet va bien au-delà de la simple construction d’un établissement.
« C’est une base qui va former plusieurs gabonais […]. Nous voulons sortir de la dépendance, donc il faut passer par la formation et ensuite les mettre sur le terrain. Et pour cela, le chef de l’État a tout mis en œuvre pour que ce projet puisse prospérer dans les meilleurs délais »
Un avis partagé par la ministre de la Mer, Laurence Ndong, qui souligne l’impact global de cette école.
« Ce projet vient non seulement mettre en valeur notre terre, mais il vient aussi répondre à des besoins. On va avoir la formation, et il va avoir derrière une création d’emploi et surtout il va y avoir de la nourriture pour le grand Libreville et peut-être pour l’ensemble du pays ».
Ce projet marque un tournant stratégique pour le Gabon, pays encore fortement dépendant des importations alimentaires. En investissant dans la formation agricole, le gouvernement tente de bâtir une chaîne de valeur locale durable. Toutefois, la réussite de ce projet dépendra de plusieurs facteurs : la qualité de la formation dispensée, l’accompagnement des diplômés vers l’emploi ou l’entrepreneuriat agricole, ainsi que la capacité à intégrer ces nouveaux acteurs dans le tissu productif national.
Lecia Marline